Tableau de marche

 

Destination :Mopélia (Mauupihaa en tahitien)

Route de Raïatea au mouillage en face des premières maisons de Mauupihaa.

 

 

Presque la dernière terre à l'Ouest de la Polynésie française, Mopelia ressemble plus à un lagon des Tuamotu plutôt qu'à ses hautes voisines des îles sous le vent : Maupiti, Bora Bora ou encore Tahaa et Raiatea.
Seulement quelques habitants forts sympathiques (*), beaucoup de cocotiers, une île envahie par les oiseaux de mer (*) et une passe qui laisse parfois des souvenirs émus...

 

Pour une bonne compréhension, commencez  par Voir les explications de lecture d'un tableau de marche.

De

Route vers Désignation Cap Vrai Distance en mille Commentaires Dangers
  1
16°45,51S
151°30,28'W
sortie de la passe de Rautonui à Raiatea A vue   La passe est marquée latéralement par une balise rouge et une balise verte. Et pour faciliter les choses on peut aussi aligner les deux poteaux blanc (à terre) au 83,5.° Pratiquement sans. J'ai eu l'occasion de sortir et de rentrer par cette passe à la voile sur Tamata (*)
1 2
16°44,92'S
153°56,70'W
Point d'atterrissage situé à un mille au NE du récif. 270° 140 Il n'y a aucun obstacle sur cette route... Sauf les autres bateau de passage évidemment... Par vent de NE, on arrive au vent d'un récif.
A l'arrivée, ne pas faire route sur le PR avec un cap supérieur à 310° vrai
2 3
16°45,70'S
153°58,07W
Point de route intermédiaire de contournement du récif 239° 1,5   On approche à 0,4 mille du récif mais avec un vent de secteur E, la mer commence à se calmer à partir de cet endroit car on est abrité par le récif.
3 4
16°46°,70'S
153°58,76'W
On se place face à la passe 213° 1,2 Dans la passe il y a toujours un courant sortant souvent de 4 nœuds et plus (6 nœuds) par forte houle. Petite influence de la marée. Dans la mesure du possible ne pas rentrer autour de 12 heures car on ajoute la marée au courant sortant. .. mais on voit mieux ce qui se passe avec le soleil bien haut.
4 5
16°47,12'S
153°58,28W
Point de route à l'intérieur du lagon, après la passe 132° 0,6 La passe est profonde d'environ 7 m.  Elle est étroite (35 m de large) mais courte (un bon 600 mètres). Il faut cependant un bon moteur. Depuis le cyclone de 1997, les marques latérales ont changé. Les indications des cartes anciennes même électroniques sont fausses.
(Voir, sous le tableau, les explications en image pour prendre la passe)
 5 6
16°46,8S
153°56,8W
Mouillage non loin de la maison de Kalimi et Sophie 64° 1,4 mouillage de sable de bonne tenue par 3 mètres d'eau. En chemin, regarder les patates de corail.
 

Distance

 totale:   145    
 
Un autre

mouillage du

lagon

 

     
6 7
16°49,5'S
153°55,7'W
La plage du Sud. Trouver une place dans le coin entre les têtes de corail     Quelques petites maisons en béton, en planche et tôle ondulée.  Une magnifique plage, de l'eau turquoise comme on aime. En chemin, regarder les patates de corail et aussi les nombreuses stations (*)qui n'étaient plus exploitées lors de notre passage mais qui peuvent être un piège pour les hélices
  8
 
         


La passe de Mopélia:

Les deux piquets qui indiquent la passe ne sont pas très hauts, cependant ils sont bien visibles, peint en blanc et noir. Pour aborder la passe qui semble très étroite quand on arrive du large, il faut se présenter sur une route qui fait environ 130°. On vise alors le piquet qui se trouve à bâbord. C'est celui qui est le plus proche. En effet ils sont un peu décalés sur la longueur de la passe. Ça tombe bien, c'est le coté gauche de la passe qu'il faut serrer pour subir le courant le plus faible. Une fois bien engagé dans la passe, il ne faut pas hésiter à se rapprocher fort du bord  (2 mètres si on ose) à bâbord... Il n'y a pas de dangers qui débordent, le récif est accore et le courant est vraiment moins fort qu'au milieu.

Ce n'est qu'une fois atteint le niveau du deuxième piquet (situé à tribord en entrant) Qu'on a intérêt à traverser la passe pour longer le coté droit. Ça permet de s'écarter de quelques hauts fonds placés en fin de passe sur le coté bâbord, et en plus la force du courant ralentit nettement... On a enfin l'impression d'avancer.

Dans le tableau, j'ai indiqué un point de route de sortie de passe, mais de toute la durée du passage, je n'ai pas une seule fois jeté un œil sur le GPS, cramponné à la barre, attentif aux réactions de Banik dans les tourbillons aux abords de la passe, au rouleau qui déferle sur le récif à tribord, aux piquets qui ne semblent pas se rapprocher. Il y avait au minimum 6 nœuds de courant quand je suis rentrés. Et le vent de face atteignait 25 nœuds. C'est ainsi qu'au moment de passer le premier piquet, à l'endroit où c'est le plus serré, où il y a le plus de courant,  Banik était arrêté. Heureusement j'avais gardé un peu de réserve en puissance moteur et j'ai du pousser la manette à fond pendant quelques minutes pour me dégager. Il parait que ça fait du bien au moteur, il faut faire cela de temps en temps pour le décrasser.

Une fois dans le lagon, cap vers la maison de Calami (*) pour trouver une zone de mouillage dans l'eau turquoise

.
Le tout en image:
Nous avons repris la passe quelques jours après, par très beau temps, dans la pirogue de Kalami. Il n'y avait plus les rouleaux sur le récif, ni les tourbillons... 
Ce n'est pas franchement évident à voir, mais  le piquet à bâbord est déjà bien avancé dans la passe et celui à tribord est situé bien plus loin en arrière. Ce n'est pas du tout ce qui est indiqué sur les cartes électroniques que nous avions consultées.

 

On prend la passe en serrant plutôt la gauche. Le récif est bien accore et le courant est sensiblement moins fort à cet endroit. On voit plus loin le piquet qui marque la passe à tribord.

 

Le piquet Nord qu'on laisse à bâbord en entrant et que l'on dépasse difficilement contre le courant, (c'est l'endroit le plus étroit de la passe), est situé globalement à la fin du premier tiers de la longueur de la passe. Le bord de la passe est accore, il n'y a pas de souci de s'en approcher  (voir la différence de couleur).

 

Le deuxième piquet (celui placé à tribord) se situe à environ 2/3 de la longueur de la passe. On attend d'être à sa proximité pour traverser la passe sur un long biais. A droite, on voit le motu Manu où nichent des milliers d'oiseaux. (*)

 

Ca y est on dépasse le piquet tribord, l'affaire est gagnée... Restez un moment de ce coté pour pénétrer dans le lagon, il y a un haut fond qui est placé plutôt à bâbord.

Voici la récompense de tous ces efforts :

 

Banik au mouillage devant la plage Sud de l'Atoll de Mopélia... Un jour de très beau temps, vent presque nul de Nord ce qui n'est pas courant. Au fond l'île aux oiseaux.

 

(*) Lire dans les cahiers de voyages de Banik:

  • Ma rencontre avec Véronique, la dernière compagne de Bernard Moitessier et notre petite escapade sur Tamata. Cahier numéro 90 de la série 9.
  • Quelques images de plus pour appréhender la passe de Mopélia dans le cahier numéro 91 de la série 9
  • Ce qu'est une station et la description d'une ferme perlière de Polynésie et son exploitation.
  • La rencontre forte de Banik avec Kalami et sa  famille sur l'île de Mopélia. La pêche à la langouste de nuit sur le récif, la pêche aux requins, la plongée sur l'épave du bateau de Félix de Luckner (1881-1966) un corsaire allemand dans le Pacifique durant la dernière guerre mondiale. (Cahier 93 série 9)
  • Des images incroyables qui resteront gravées dans ma mémoire, quand des milliers d'oiseaux s'envolent en même temps et planent à quelques mètres au dessus de nos têtes en criant.  Hitchcock a du venir ici un jour... mais connaissait-il les sternes et les frégates? (Cahier Numéro 92 de la série 9)

 

 

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