Par-delà les Cultures, par-delà les
couleurs, par-delà les conditions sociales, il m'enflamme et me
grandit. Corps et esprit irrigués par le Désir de l'Autre
dépassent les limites des corps mêlés. Ainsi stimulé, j'accède à
l'intime de l'Humain : choisir sa vie et ressentir
indépendamment de tout autre apprentissage.
Voyager de Corps en Corps, d'Être en Être, c'est grandir,
repousser les frontières de notre finitude, c'est pendant un
temps se sentir vivre dans le Cosmos des Corps en flamme.
« Remplir d'étoiles un corps qui tremble
et tomber mort brûler d'amour »
Jacques Brel
J'aime de port en port, de continent en continent, de couleurs
en parfums, de rires des rencontres en saudades des départs, ma
bouche est riche des saveurs des Êtres croisés dans l'Amour.
Je porte ces rencontres en moi, je suis
riche de toutes.
Le bouleversement naît dans le regard, l'enchantement dans les
caresses, le feu dans le baiser... et l'extase dans le plaisir
partagé, amplifié par une jubilante complicité.
Profitez de la vie, sa brièveté et sa fin
sont tragiques, nous survivons sur la Terre pour mourir dans la
Terre. Tragédie Humaine. Joies Humaines.
Salvador de Bahia, le 6 décembre 2007
Une nuit de demi-lune d'une fin d'été
tropical, je galopai sur le rivage d'Itaparica.
Je faisais corps avec l'animal qui développait toute la
puissance de ses muscles pour me prouver sa vaillance, je goûtai
la sensualité de la brise sur mon visage.
La clarté de la lune reflétée par l'écume
des vagues nous dévoilait le chemin.
Loin de toute lumière terrestre, nous nous
sommes arrêtés.
Il était couvert de sueur et respirait bruyamment. Je l'ai
laissé se reposer,
j'ai fait quelques pas sur la plage et je me suis allongé sur le
sable.
La mélodie fracassante des vagues, le
corps fatigué par la course du cheval, l'animal sommeillant et,
dépassant les limites de mon être, le ciel étoilé :
je l'avais presque oublié depuis la traversée de l'Atlantique,
temps où chaque nuit il nous tenait compagnie.
Je frémis de joie d'appartenir à
l'Univers.
L'Île, la Baie, l'Océan, mon corps, mon
esprit. Seul. Un.
En cet instant-là, le ciel fut mon amant.
Il m'accueillit, réchauffa mon esprit, il
me proclama son affection : çà et là sur la terre et sur les
mers, au milieu des déserts et aux sommets des montagnes,
d'autres êtres humains recevaient sa caresse de beauté.