Série 1

Cahier N° 2  

Juillet 2004

 

Ça y est nous avons enfin quitté Dunkerque, cap à l'W vers les alizés... Dans le cahier numéro 1 nous décrivions ce départ sous la grisaille d'un mois de juillet en Mer du Nord... Nous voici en Manche devant un cap à contourner. Il y en aura bien d'autres lors de notre tour du monde mais celui ci n'est parfois pas à prendre à la légère.

 

Informations nautiques:  Le passage du Raz Blanchard:

Voici un extrait de texte que je lis dans les documents nautiques que nous avons bord:

« Dans ces parages dénommés le raz Blanchard, entre la pointe du Cotentin et l’île d’Aurigny on a pu mesurer en période de vives eaux des vitesses de courant dépassant les 10 nœuds.

…/… La fort mauvaise réputation du raz Blanchard est justifiée et ce passage est plus redoutable encore que le raz de Sein ou le Fronveur. Des chalutiers se sont vu raser jusqu’au pont, leurs marins agrippés aux pavois, les pieds nus, les bottes arrachés par les vagues… »

Vous comprenez qu’on regarde à deux fois l’heure des marées pour passer le lieu maudit à la meilleure heure.

 

Ce qui est dangereux le plus souvent, c'est un vent soutenu qui vient contre un courant fort. Les vagues sont alors incitées à prendre de l'altitude, elles se creusent, des tourbillons désordonnés se forment qui vont même jusqu'à devenir des brisants qui malmènent les petits bateaux.

La règle est donc, et c'est valable pour tous les caps, de passer à l'étale qui est le moment ou il n'y a plus de courant. Si le passage est long, la durée de l'étale n'est pas suffisante. On choisira donc l'étale qui précède le courant qui va dans le même sens que le vent du jour. Dans ce cas, quand le courant se met en route, il ne lève pas une mer dangereuse.

 Le problème est que une fois sur deux, quand on applique cette règle, on passe avec le vent ET le courant contraire et il est difficile, à défaut d'être dangereux, de progresser. C'est la dure vie du marin.

Nous avons quitté Cherbourg une heure avant la pleine mer en estimant que nous mettrions 3 heures pour arriver à l'entrée du raz. Nous y arrivons dans les conditions idéales avec un vent de SW : Deux heures après la pleine mer de Cherbourg.

Ce jour là, nous avions le vent de face, mais il était de force 1 et ce n'est pas l'état de la mer qui pouvait nous inquiéter. Les modèles ci dessous pouvait être ignorés.


Le phare du cap de la Hague, vu du Nord, à l'entrée du raz Blanchard

 

Les conseils pour passer le Blanchard par vent soutenu :

Si le bateau vient du Nord :

Par vent de NW à NE : Se présenter dans le raz 3 heures après la pleine mer de Cherbourg.

Par vent de SW : Se présenter dans le raz 2 heures après la pleine mer de Cherbourg.

Si le bateau vient du Sud :

Par vent de NW à NE : Se présenter dans le raz 4 heures après la pleine mer de Cherbourg.

Par vent de SW : Se présenter dans le raz 3 heures avant la pleine mer de Cherbourg.

Le phare du cap de la Hague est bien visible et reconnaissable : C'est une grande tour qui culmine à 48 mètres de haut et qui se détache bien de la côte quand on passe au Nord. De nuit il émet un éclat toutes les 5 secondes. Portée 10 milles
De l'autre coté du raz, à la pointe Quenard sur l'île d'Aurigny, le phare envoie, du haut de ses 37 mètres, 4 éclats en 15 secondes.

 

Ce document est un Cahier de voyage de Banik en route autour du monde. Il a été écrit au moment ou il a été vécu et il est mis en ligne sur le site plusieurs années après. Jusqu'à présent, seuls les abonnés aux Cahiers de voyages avaient pu le lire en temps réel.

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