Cahier N° 84 |
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Atea est le nom d'un
guerrier très valeureux et grand navigateur qui vivait il y a bien longtemps à Tahiti.
Il entendit parler de la reine Rai qui vivait dans l'île Havai'i
Nui (ce qui signifie : Grande eau jaillissante à cause de sa belle
rivière). Tout le monde parlait sans cesse de la beauté et de la grâce de
Rai. Un jour, n'y tenant plus, Atea décida de partir à la recherche
de la souveraine.
Il a parcouru en pirogue les 120 milles (plus de
220 km) qui séparent Havai'i Nui de Tahiti. Dès qu'il la vit il en tomba profondément amoureux. La
reine n'est pas resté insensible non plus aux charmes de Atea et lui rendit
cet amour. Un enfant fut conçu de leur union mais Atea devait
absolument retourner sur son île. Avant de partir, il demanda à sa bien aimée
de lui accorder une faveur. Si l'enfant à naître est un garçon, il
devra s'appeler Atea comme son père. Si c'est une fille elle portera
le nom de Rai Nuiatea en souvenir de sa mère.
Ce fut une fille qui
devint reine à son tour. Une de ses premières décisions fut de
renommer son île natale Havai'i Nui en Raiatea. Rai comme sa mère et
Atea à la mémoire de son père qu'elle n'a jamais connu. C'est sur
cette île de 173 km² qui fait partie des îles sous le vent de
l'archipel de la Société que nous sommes partis à la découverte de
la preuve tangible du bien fondé de cette histoire.
Série "Nature
et Légende": Le tiare Apetahi
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Le relief de Raïatea est montagneux. Les deux
sommets principaux sont le Toomaru (1017 m) et le Temehani.
Il y a
aussi le vaste plateau du Nord le Temahanirahi sur laquelle
pousse une fleur unique au monde : Le tiare Apetahi.
Pour atteindre ces plateaux et
ces sommets, il faut d'abord emprunter un chemin
forestier qui grimpe doucement à l'ombre des grands
pins et des fougères. La balade est très agréable
même pour ceux qui ne voudront pas aller dans les
hauteurs.
La seule difficulté est de
trouver le point de départ du chemin le long de la
route qui contourne Raïatea par l'Ouest. Le
chemin prend racine au PK 10,5 (Point kilométrique
10,5 à partir de la ville du Nord : Uturoa). Une
maison est située sur la gauche du chemin avec, bien
remarquable et bien visible, une grange ombragère
sous laquelle pousse une plantation de vanille
odorante. |
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Pour cette aventure qui s'est
déroulée en juin 2007, je suis accompagné par
des amis: Anne (à droite sur la photo), et Christophe et Lydie, l'équipage d'Iravera que nous avons
rencontré il y a plus d'un an au Panama. |
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Je profite de la petite pause
que nous faisons pour contempler le paysage et tirer
une photo de la passe Rautoanui au NW de
Raiatea. C'est toujours intéressant d'avoir une vue
un peu aérienne. On se rend bien compte qu'il y a de
l'eau (30 mètres de fond) dans la passe qui est bien
large. Comme elle est situé sous le vent de l'île
elle est pratiquement |
toujours praticable et donne accès aux
marinas du Nord. Les balises latérales vertes et rouges ne sont
pas éclairées. Mais s'il faut rentrer de nuit par beau temps, on
peut s'aider de l'alignement lumineux situé à terre: Feux verts
à éclats 2,5 secondes visible à 5 milles. L'entrée de la passe
est au point de route :
16°45,5S - 151°30,4W.
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Après trois heures de marche,
l'arrêt casse croûte au bord d'un ruisseau
rafraîchissant est bien agréable. J'ai rempli les
gourdes un peu en amont de l'endroit où on s'est
baigné (quand même). L'eau est pure et parfaitement
consommable. Dans les bosquets environnants
nous découvrons de jolies fleurs dont nous ne
connaissons pas le nom mais qui nous séduisent par
leur beauté simple et leurs formes exotiques pour
nous.
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Pour nous consoler de ce rendez vous raté
avec une rareté de la nature, nous admirons le paysage
autour de nous. Au loin se découpe la molaire
caractéristique de l'île de Bora Bora. Plus près (en haut à
droite de la photo) c'est l'île de Tahaa. C'est un cas unique en Polynésie: Deux îles voisines
Tahaa et Raïatea insérées dans
le même lagon.
Et la suite de la légende alors
?
Rai est montée sur le plateau de Temahanirahi pour regarder le plus loin et le
plus longtemps possible son beau guerrier qui s'éloignait sur sa
pirogue de retour vers Tahiti. La reine en larmes agitait la main en
signe d'adieu. Son désespoir était si communicatif que les fleurs de
tiare qui l'entouraient se transformèrent pour écarter leurs pétales jusqu'à ressembler à une main
qui saluait l'amoureux en train de disparaître à l'horizon. Et il
n'y a qu'à cet endroit au monde que pousse cette fleur au
coeur si sensible.
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Textes et photos :
(Les photos marquées par *
sont de Anne Schuster) |
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Jean-Baptiste Delannoy |
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Les amis qui m'ont
accompagné dans cette aventure: |
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Lydie
Sénéchal |
Christophe Besson |
Anne
Schuster |
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