Iles Cocos keeling  attachées à l'Australie, Océan Indien

Nous avons déjà eu l'occasion de parler de l'accueil très désagréable qui est réservé à un voilier autour du monde qui aborde l'Australie. Les autorités sont très pointilleuses et surtout ont une peur maladive des microbes, bactéries, et autres crustacés que nous pourrions importer dans leur pays déjà tellement infecté par les méduses tueuses, les araignées mortelles, les crocodiles affamés, les serpents venimeux...
Ils ont a ce point peur qu'ils confisquent dès notre arrivée, tout ce qui est comestible à bord... Y compris les boites de conserves "made in Australia". Ce prélèvement qui nous laissera affamés si on ne va pas immédiatement ravitailler à grand prix dans leurs magasins, nous est gentiment facturés 230 €. Vous comprendrez que nous hésitions fortement à nous arrêter dans les îles Cocos keeling, dépendances perdues dans l'Indien de la mère patrie australienne.

Nous avions fait un gros ravitaillement de fruits et légumes à Bali et nous avions trouvé aussi à Bali, un supermarché Carrefour presque comme en France. Après 4 ans de régime asiatique, vous imaginez tout ce qu'il y avait dans les cales... Il n'était pas question de jeter tout cela en pâture aux Kangourous à la veille d'une traversée océanique de plusieurs semaines.

On s'est tout même arrêté...

 

Pour y aller:

Il y a une chose facile  à faire  (et obligatoire) pour se rendre en Australie, c'est la possibilité de faire une demande de visa électronique par Internet. Relire l'article que nous avions déjà écrit sur le sujet. et qui donne tous les détails pour aborder un territoire de ce pays. Et il est vivement conseillé de suivre les instructions.

Nous avons quitté Bali (Indonésie) après deux jours de démarches pour obtenir tous les tampons nécessaires à la clearance de sortie. Nous sommes un peu inquiets à cause de la réputation de l'océan Indien qui est plus venteux et plus agité que les autres. Nous avons perdu l'habitude de la houle et du vent qui sont souvent les grands absents des mers de Flores ou de Banda, nos dernières fréquentations...

En fait la traversée fut plutôt agréable, sans trop de grains ni de pluie. Le vent bien soutenu au grand largue nous a permis de faire une traversée rapide pour Banik: 1137 milles en 8 jours.

L'archipel est composé de plusieurs îles avec un lagon central.
Les voiliers de passage n'ont que le droit de mouiller sous le vent de île Direction au NE. Une fois les autorités rencontrées, les équipages peuvent circuler d'une île à l'autre en annexe ou avec le petit ferry local inter île. Les voiliers quant à eux doivent absolument rester dans la zone de mouillage de quarantaine. Mais c'est un mouillage magnifique devant une île déserte, nous sommes  donc bien contents.

 

 

Comme dans 80 % des cas, nous sommes arrivés de nuit (Anik dit que je le fais exprès). Nous avons contourné l'archipel par le Nord en arrondissant bien l'île Direction qui est notre objectif. Les coordonnées des points de route que nous avions prévus sont les suivants: (voir la carte ci dessous) :

Atterrissage (Le losange bleu sans numéro) : 12°04.85 S - 096°52.47 E
N° 126:   12° 05.36 S - 096° 52.08 E
N° 127:   12° 05.59 S - 096° 52.12 E
N° 128:   12° 05.72 S - 096° 52.39 E   C'est l'emplacement du mouillage d'attente
Mouillage définitif:   12° 05.50 S - 096° 52.88 E au bout des volutes de notre trace rouge de départ.

Comme l'approche du mouillage définitif nécessite une bonne visibilité de la couleur de l'eau nous avons mouillé sans difficulté dans le noir à l'Est de la zone appelée  Port refuge. (A l'emplacement du chiffre 128 qui est le nom d'un de mes points de route).

Au petit matin, de lourds nuages chargés de pluie et de vent nous tombent dessus. Notre ancre étant bien accrochée dans 8 mètres d'eau sur un fond de sable, nous avons déroulé le grand taud et récupéré le don du ciel qui nous a permis de remettre nos deux réservoirs plein à bloc. Vers midi, le soleil revenu, bien haut dans le ciel pour éclairer les fonds, nous avons parcouru le dernier demi mille pour jeter l'ancre dans la zone de quarantaine.

 

 

Comme zone de quarantaine il y a pire. Un lagon d'eau bleu turquoise qui lèche un croissant de plage de sable blanc plantée de cocotiers.

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L'eau est limpide, juste brouillée par la pluie qui a repris. Dès que nous avons jeté nos restes de la dorade coryphène péchée la veille, nous avons vu une dizaine de petits requins à pointes noires se mettre à tourner autour du bateau. Ils seront nos compagnons lorsque nous passerons quelques heures à gratter la coque et l'hélice avant de repartir.

Avant de pouvoir débarquer, il faut avoir vu les autorités. Il est convenu de les appeler en VHF sur le canal  20. La première journée, personne ne répond. Le deuxième jour non plus, nous n'y tenons plus et nous débarquons pour découvrir notre petit domaine. Le troisième jour le contact est établi de bon matin et ils nous annoncent une visite dans les heures à venir. Nous voyons effectivement arriver rapidement un gros bateau pneumatique avec cabine. A bord deux agents de la police maritime. Ils sont très amicaux et représentent aussi la douane et l'immigration dont ils ont les tampons. Les formalités sont réalisées rapidement et sans mauvaise surprise car nous avions nos visas électroniques et nous avions informé les douanes par Internet de notre passage aux Cocos avant de quitter Bali. Nous pouvons garder tout notre ravitaillement. Ils nous conseillent de nous rendre avec notre annexe à l'île toute proche "Home island" où se trouve un petit supermarché qui nous permettra de compléter nos vivres si besoins.  Welcome to Cocos Keeling.

  Cette île est déserte. Mais c'est une île australienne, il y a donc un minimum d'équipement qui sert aux navigateurs de passage.
Il nous faut absolument essayer toutes les commodités du lieu.
Comme nous l'avons dit la traversée de Bali à Cocos a été un peu fatigante. Je commence donc par un  repos bien mérité.
     
  Juste à coté des hamacs il y a un grand préau  avec des bancs et des tables, un barbecue et surtout, confort suprême dans un endroit comme celui ci, une grande cuve d'environ 7000 litres d'eau alimentée par les gouttières du préau. Nous avons pu faire des lessives, remplir notre réservoir d'eau de vaisselle et nous y prenions une douche d'eau douce le soir avant de rentrer à bord. Et en plus, comme il pleuvait une heure chaque jour et que nous avons réparé la gouttière, nous avons quitté l'île en laissant la cuve pleine pour les suivants.
     
  La seule taxe que nous avons eu à payer pour tout notre séjour dans l'archipel est de 50 dollars australien. Il est possible de régler par carte de Crédit au bureau de "Shire of Cocos" en nous rendant à "Home Island". c'est pratique car nous n'avions pas de cash dans cette monnaie.

Cette petite formalité faite, la vie de presque Robinson s'organise tranquillement pendant une semaine.

     
 
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Comme à Horta, sur l'île de Faial aux Acores, les navigateurs laissent une trace de leur passage. Ici il n'y a pas des centaines de mètres de quai où l'on peut peindre de jolies œuvres. Ici il y a des cocotiers, alors on cherche une belle planche en bois dur que l'on découpe en forme et que l'on grave avec un petit ciseau à bois pour que l'inscription ne s'efface pas. Deux longues vis en inox  que l'on trouve dans l'accastillage du bord permettent de fixer la dite planche.
     

En juin 2014, Banik était le huitième voilier de passage dans l'année. Ca ne fait tout de même pas beaucoup...

En une semaine 3 bateaux sont arrivés dans ce coin paumé au bout du monde: De gauche à droite: Pelagos, Banik, et Teva.
3 voiliers français... Ne me dites pas que les gaulois ne naviguent pas.

Avant de repartir, un petit coup de VHF: Nos gentils policiers reviennent nous voir avec la clearance de sortie toute prête pour l'île Maurice. En fait nous nous arrêterons un peu avant, sur l'île Rodrigues mais cela est une autre histoire.

 

Adieu la plage de Direction Island à Cocos Keeling. Nous laissons la place aux seuls Bernard l'Hermite.

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Les photos marquées * sont de Blandine Collenot, équipière à bord de Banik depuis Bali (Indonésie) et en route vers la Réunion.  

 

 

 

 

 

 

 

 

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