Cayo Vivorillo :

 

Le grand banc de Vivario (en français) s'étend sur une longueur de 10 milles. Vaste zone ou la profondeur oscille entre 10 et 20 mètres avec parfois quelques têtes de roches dont il faut se méfier. Les cayes Vivario se trouvent à la partie Sud Est du banc. Petites îles couvertes de buisson et d'arbres. Par vent dominant de secteur Est, on peut mouiller tout le long du récif entre les îles. Mais lors du passage d'un front froid, le vent passe à l'Ouest puis au Nord, il vaut mieux venir alors à l'est de la plus grande île.

 

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Extrait de notre journal de voyage quotidien

Samedi 7 décembre : Nous décidons de rejoindre les Cayes de Vivorillo qui sont plus grandes, servent d'escales aux pécheurs de crevettes et doit nous fournir un meilleur abri lors du passage du front froid dont nous ne comprenons toujours pas bien ou il se trouve. C'est une petite navigation tranquille de 4 heures. En approchant nous découvrons une armada de chalutiers avec leurs tangons de chaque coté, leurs bouts de filets qui pendent. Nous mouillons sous le vent de l'île la plus Nord ou nous supposons pouvoir trouver de bons terrains de chasse sous-marine. En effet en une heure, nous attrapons une langouste et deux gros crabes. Anik voulait des crustacés aujourd'hui. Nous commençons notre orgie, alors que la nuit tombe et que tous les chalutiers quittent le mouillage en même temps pour aller racler les fonds alentours toute la nuit. Au petit matin ils déposent le produit de leur pèche sur un bateau frigo qui reste ici à l'ancre le temps de remplir ses cales.

 

Dimanche 8 décembre : Le vent est toujours de NE force 10 à 15 nœuds. Nous écoutons le bulletin météo du matin et commençons nos discussions. L'un positionne le front au N de la zone, l'autre entre le Belize et Cuba... l'un a compris qu'il y aurait du vent de NW l'autre de NE... La nuance est importante quand on sait que notre prochain cap est au 280° (presque à l'W) : On peut avoir le vent avec ou contre nous). Dans le doute on décide d'attendre ici. Le paysage est beau et la pèche fructueuse. Une seule chose m'inquiète, en cas de vent de secteur W, nous ne sommes pas bien abrités, il faudrait aller voir de l'autre coté de la grande île s'il y a du fond et si la houle générale d'E ne pénètre pas trop. L'arrivée d'un voilier américain lève nos incertitudes. Eux comprennent bien le bulletin de Miami High Seas Radio, ils utilisent la même langue que l'ordinateur qui parle dans le poste. Le front va passer demain, en se mêlant à une grosse zone de haute pression le vent restera donc de NE, peut-être Nord au maximum et d'une force de 30 nœuds.

Nous resterons donc ici, on ira à la pèche...

 

Lundi 9 décembre: Le vent est plutôt N que NE et le mouillage devient inconfortable car la houle contourne l'île et nous prend par le travers en nous faisant rouler. Nous allons nous rapprocher de la grande île pour trouver meilleur abri pour le passage du front. Le nouveau décor est sympa, nous faisons face à un petit îlot entouré de sable blanc et couvert de cocotiers. Après la pèche dont nous ne sommes pas trop fiers (juste une petite langouste mais un gros requin a abrégé nos efforts), nous ne pouvons résister à nous balader sur cet îlot, nous imaginons construire une maison en bois entre ce bouquet d'arbres et les cocotiers pour voir le soleil se lever tous les matins en face du lagon bleu... Mais un gros grain de pluie nous ramène à la réalité, nous rejoignons le bord, c'est la fin de l'après midi et je crois que c'est enfin le passage du front qui s'annonce. Nous préparons une deuxième ancre et nous nous couchons de bonne heure. Ce sera une nuit agitée, avec le vent qui siffle ses trente cinq nœuds dans le haubanage, les rappels de la chaîne d'ancre, les averses qui nous obligent à aller fermer les capots, les vaguelettes qui deviennent vagues moutonnantes sur le fetch qui va du récif jusqu'à nous...

Mardi 10 décembre : Pourquoi partir aujourd'hui ? Certes le vent a faibli, le soleil est revenu, mais la mer est bien formée et brise sur le récif. De plus les enfants ont pris beaucoup de retard dans le travail scolaire. Le mouillage tient bien, le bateau ne roule pas, il n'y a pas d'excuses pour ne pas travailler. 

A la récréation, Nathalie et Gibé m'accompagnent  jusqu'à un chalutier crevettier qui est mouillé juste à coté de nous. Les pécheurs se baladent en barque en observant le fond à la recherche de quelques denrées maritimes qui ne ressemblent pas à des crevettes.
Nous, on a pas marre des crevettes, bien au contraire. Nous rejoignons le chalutier en annexe et en quelques minutes de palabres, nous  échangeons un seau de grosses crevettes blanches (genre bouquet) contre 2 paquets de cigarettes et un coca.

Ce soir là, Anik prépare un repas gastronomique pour tout le monde : plat unique : crevettes rissolées à la crème... fameux.

 

 

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