Bien sur,
ça ne s’apprend pas, ça se réinvente simplement à chaque fois,
mais il y a des constantes.
Le solitaire, c’est
réfléchir deux fois parce qu’on ne vit qu’une fois.
Réfléchir avant, pour
éviter la connerie, et réfléchir après, si on n’est pas trop
amoché pour réparer la connerie.
Le solitaire, ce n’est
pas un apprentissage, c’est un état d’esprit, c’est un autre
regard sur soi même et sur son voilier.
Un couple naviguant qui
veut réussir ses navigations est l’association bénéfique de deux
solitaires respectueux l’un de l’autre.
95% des noyés mâles sont
retrouvés la braguette ouverte. Naviguer en solitaire c’est
apprendre a réfléchir posément sous stress et sous la pression
d’une « hénaurme » envie.
Le solitaire, c’est un
état d’esprit avant tout.
Le solitaire, c’est
comme le delta-plane … Les survivants sont moniteurs !
Le solitaire c’est ne
compter sur personne, ni un copain, ni une femme,
mais c’est aussi et
surtout jouir plus et mieux du luxe suprême, la présence d’un
copain, d’une femme.
Pour avoir moi-même subi
sur des voiliers, des petits accidents de santé tels ostéite ou
infarctus, pour avoir été le témoin de quelques accidents
traumatologiques je sais que chacun doit se préparer a effectuer
un jour ou l’autre, de gré ou de force une navigation en
solitaire.
Enfin les trucs et
combines, c’est des machins auxquels on donne un petit nom parce
qu’ils sont les complices du solitaire. Ceux qui ont appris de
Bernard Moitessier se souviennent des personnalités d’Attila et
de Caroline.
Attila peut te sauver la
mise et Caroline, tu la respectes ou tu mange froid.
(explication et mode d’emploi pendant le stage).
Le solitaire, c’est se
compter les mains et s’apercevoir presque a regret que l’on en a
que deux.
Le stage peut se faire
avec un ou deux participants, il dure une semaine ou plus, le
stagiaire, sous contrôle et conseillé, effectue toutes les
manœuvres en solitaire, assume ses veilles, et sa sécurité.
Toute manœuvre envisagée
est réfléchie, préparée, pré-brieffée et débrieffée. Chaque
manœuvre est décortiquée a priori et a postériori.
Manœuvres :
-
Mise en route,
établissement de voilure, réglages
-
Équilibrage, mise
sous régulateur
-
Prise de ris,
réductions de voilure d’avant
-
Virement de bord
empannages
-
La cape courante et
la cape sèche, réglages, fourrages
-
Mouillage,
démouillage,
-
Manœuvres de port
-
Prise de quai
-
Prise de coffre
-
Prise de météo
-
Choix de route
-
Réglage des alarmes
électroniques et psychologiques
-
Le régulateur et les
régulateurs de fortune
-
Envoi de spi en
chaussette
-
Rentrée de spi en
chaussette
Au delà de la formation
technique, la méthode consiste a donner au futur solitaire
l’état d’esprit nécessaire pour aborder sereinement son premier
solitaire. Une des grandes forces de ce stage est que le
navigateur commencera à sentir ses limites et qu'il apprendra à
les repousser en toute sécurité. Il se posera les questions:
-
Saurais je ne pas
aller trop loin ?
-
Saurais je entendre
et comprendre mon voilier
-
Trouverais je le
sommeil ?
-
Saurais je ne pas
dépasser les limites de l’épuisement ?
-
Suis-je assez zen
pour gérer mon sommeil ?
-
Saurais je gérer mon
sommeil, ma navigation, mes besoins vitaux et ma veille ?
Les réponses définitives ne se révèleront
qu’au cours d’un réel solitaire au long cours...
Chacun porte ses réponses en soi.
Bernard Moitessier a su trouver les
réponses à ses questions personnelles et il a surmonté tous ses
doutes.