Tableau de marche

 

Destination :Niue

Route de Palmerston à Alofi sur l'île de Niue

 

 

Niue est un des plus petits états du monde. (*) Il existe, il vit et se développe dans la quiétude, posé sur un gros bloc de corail qui a été soulevé hors des eaux à 50 mètres de hauteur au milieu de l'océan Pacifique. Ici la criminalité n'existe pas.

Les gens sont d'une extrême gentillesse, ils prennent le temps d'arrêter leur activité pour parler à l'étranger qui passe, pour savoir d'où il vient... Ils sont bien conscients qu'on n'arrive pas chez eux par hasard...

Niue c'est un pays à la géologie surprenante. J'ai eu beaucoup de plaisir à y faire de belles et étonnantes balades. (*)

 

 

Pour une bonne compréhension, commencez  par Voir les explications de lecture d'un tableau de marche

De

Route vers Désignation Cap Vrai Distance en mille Commentaires Dangers
  1
18°02,9' S
163°11,7'W
Départ du mouillage de Palmerston     Il suffit de larguer l'amarre qu'on a passé en double dans la boucle du corps mort mis à disposition. Bien contourner le récif du SE mais il est visible quand un gros rouleau brise dessus
1 2
18°55,9' S
169°50,8'W
Point d'atterrissage situé à un mille au N de l'île 261° 382 Il n'y a aucun obstacle sur cette route... Sauf les autres bateaux de passage... De loin l'île apparaît comme une belle galette plate dont les falaises tombent directement dans la mer. Par vent de N ou NE, on arrive au vent d'une île.
A l'arrivée, ne pas faire route sur le PR avec un cap supérieur à 270° vrai
2 3
18°57,6' S
169°54,8'W
Point de route intermédiaire de contournement de  l'île. 246° 4,2 De nuit, des lumières (maisons ou lampadaires marquent par ci par là, les contours de l'île. On reste à une distance suffisante de l'île. Il n'y a pas de danger qui déborde largement.
3 4
19°00,9' S
169°56,6'W
Point de route intermédiaire de contournement de  l'île. 307° 3,6 Même si la nuit est fort noire, la falaise apparaît encore plus noire et se distingue, la difficulté est d'évaluer sa distance. Par nuit noire, respecter la route directe d'un point à un autre.
4 5
19°03,2' S
169°55,3'W
Arrivée un peu à l'extérieur de la zone de mouillage 152° 2,6 Il y a une vingtaine de corps mort d'une excellente qualité en 2008. Ils sont entretenus et révisés chaque année par le yacht club de Niue. Voir, sous le tableau et les images, les explications pour une arrivée de nuit et dans le cas ou il n'y a plus de corps mort disponible.
 

Distance

 totale:   392    

.
Des images:

La mer vient briser sur le platier qui déborde un peu des falaises. Au delà de la frange du récif, la mer descend rapidement à de grandes profondeurs. Le pied des falaises est rongé par le reste des vagues qui ont heureusement déjà perdu bien de leur force. Le contour de l'île ne présente donc aucun danger si on reste au moins à  un demi mille.

 


Le groupe de corps mort au large du platier et au Sud du quai de déchargement. J'y ai  compté 16 emplacements. C'était particulièrement encombré (en fait tout était pris) la nuit où je suis arrivé avec Banik.
Pour éviter d'abimer les annexes à cause du ressac sur la jetée, les équipages les sortent de l'eau à l'aide d'une grue.(*)

 


Banik qui constitue, tout seul ce jour là, le groupe Nord. Il y a 4 corps morts disponibles dans cette zone.  C'est là que je n'ai pas osé approché pour trouver les petites bouées dans la nuit noire. J'entendais trop distinctement les vagues sur les récifs, trop près à mon goût car je ne les voyais pas. En fait il y a un peu de marge... Voir le texte ci dessous.

 

Mon atterrissage désagréable sur la zone de mouillage de Alofi : située à l'W de l'île de Niue.

Je suis arrivé dans de mauvaises conditions. le 21 août 2008 à 23 heures la lune n'était pas encore levée. Les nuages noirs cachaient les étoiles le crachin permanent opacifiait mes lunettes de vues indispensables que je devais essuyer toutes les minutes. Le vent soufflait en rafale, pas trop fort car la baie est abritée du SE mais suffisamment pour rendre imprudent le slalom entre les différents voiliers amarrés en quinconce sur les corps morts.  Pourtant il fallait que je trouve un corps mort libre. Je slalome un peu inquiet entre les bateaux en tenant la barre d'une main et le projecteur de l'autre. Certains se réveillent et me crient des trucs en anglais. Je comprends qu'il faut aller plus au Nord. Je laisse donc le groupe de bateaux bien rangés accrochés à leurs bouées et je remonte vers le Nord. Je ne vois absolument rien. Pas d'autres bouées. Je commence à être loin de la zone de mouillage, mon projecteur fouille l'obscurité, et rien... La falaise me semble toute proche, j'entends le bruit des vagues qui brisent sur le récif. A combien du récif suis je ? De combien déborde t'il de la falaise que je devine seulement... Je fais demi tour, je reviens vers les bateaux au mouillage. Il n'y a rien par ici ... Je me mets derrière la deuxième rangée de bateau et je sonde: 35 mètres...  Et M...    Comme je viens de passer 4 jours (et 3 nuits) en mer et que je suis assez fatigué, je ne veux pas faire des ronds dans l'eau pendant des heures. Je décide de mouiller. Je ne pense pas avoir déjà mouillé dans si profond en sachant qu'il y a plein de têtes de corail en dessous. La chaîne prend de plus en plus de vitesse, saute du barbotin et ne s'arrête que quand l'ancre touche le fond. Je suis certain que j'ai croché une tête. Je ne rallonge pas le mouillage pour ne pas risquer d'en prendre plusieurs. J'ai mis moins de 45 mètres de chaîne dans l'eau pour 35 mètres de fond. Je ne tiens que par une tête de corail. Toute la nuit ça racle de façon épouvantable. Les rappels sont raides Mais la houle diminue et j'ai mis un bon amortisseur sur la chaîne qui ne m'a tout de même pas permis de fermer l'œil de la  nuit.  Le lendemain matin il m'a fallu plus de 20 minutes de manœuvres, en avant en arrière, à droite, à gauche pour me dégager du roc. Je tire au guindeau, je relâche...  J'ai failli larguer le mouillage à l'eau en me disant que j'irai le dégager en plongée plus tard. Finalement  ça se débloque et je pars à la dérive vers le large. Je me retrouve avec tout le mouillage qui pend sur de grandes profondeurs, il faut ramener le boute à l'arrière sur un winch pour remonter la chaîne qui n'est plus engagée dans le barbotin etc... Je vous passe les détails.

Et j'aurais pu facilement m'éviter toute cette galère si j'avais eu avant  les infos que je vous donne maintenant sur le site de Banik.  Car il y avait encore quatre corps mort qui m'attendaient sagement.  Encore fallait-il les repérer car effectivement ils étaient plus au Nord, là où je n'ai pas osé aller. Voici les coordonnées exactes de celui que j'ai pris: 19°03'S - 169°55'W.  Il sera peut-être occupé mais vous en trouverez d'autres un peu plus au Nord et s'il n'y a personne dans cette zone toute noire, vous oserez y aller en toute confiance. J'ai vérifié trois fois le point.

En fait ce qui m'a arrêté c'est qu'il y a une grande zone sans corps morts entre les deux groupes de bouées et comme je ne voyais pas celles du Nord, je me suis posé des questions au fur et à mesure que je m'éloignais des autres bateaux. Maintenant j'ai l'explication. C'est une zone de manœuvre pour le cargo qui recule jusqu'au quai où on débarque avec les annexes. Mais dans toute cette zone, il n'y a pas plus de dangers qu'ailleurs, et en approchant sur le même alignement que les voiliers sur les corps mort Sud, on trouve des fonds à 12 ou 15 mètres. C'est tout à fait raisonnable pour mouiller. En plus ca n'a pas l'air d'être très encombré par des têtes de corail... Et Même si l'ancre se coince, beaucoup de navigateurs sont capables d'aller défaire un tour en apnée à 12 mètres en se déhalant sur la chaîne.

La première chose à retenir donc c'est qu'il y a encore 4 corps morts (en 2008)  disponibles un demi mille plus au Nord du paquet de voiliers (une douzaine) que l'on repère assez facilement aux feux de mouillage quand on arrive. S'il n'y a personne la haut c'est un pur hasard au gré des bateaux qui arrivent et qui partent... Un mauvais hasard mais je suis tombé dessus.

La deuxième chose c'est que de nuit, si toutes les places sont prises, il est possible de mouiller entre les deux paquets de corps mort. Les cargos ne viennent en général qu'une fois par mois ici. Le lendemain, quand il fait jour, vous aviserez...

Quand on arrive par le Nord, avec un vent dominant de SE, à la période où les circumnavigateurs passent ici en général, de juin à novembre, la mer se calme très vite dès qu'on entame le contour de l'île

La nuit on voit des feux régulièrement, probablement des maisons ou des lampadaires. Ces feux ont l'air de marquer la cote en pointillé. La cote est sans danger si on reste à plus d'un demi mille. La difficulté est d'estimer la distance. Même avec ces  petites lumières. Et là ou il n'y a rien et bien on arrive à voir quand même la falaise qui est encore plus noire que la nuit noire.

Quelques détails sur l'escale:

Le Niue Yacht Club a une terrasse accueillante et une rallonge électrique qui sort même la nuit par une fenêtre (prévoir une multiprise au format Néozélandais). Ca permet de brancher les ordinateurs portables qui ont les batteries expirantes. Et avec un peu de chance, on capte en wifi un des 4 ou 5 réseaux Internet dans le coin qui ne sont pas encore protégés par un mot de passe. Ou bien, s’il n’est pas en panne, le réseau du yacht club qui est gratuit.

Quel bonheur cette terrasse du Yacht club de Niue : De l’ordi toute la journée, de bonnes glaces, et des bières fraiches à 3 $ NZ (1$ NZ = 0,5 €).  Contre une caution de 20 $ NZ qui est rendue au départ, on a la clé des douches chaudes. Que c’est bon l’eau chaude quand c'est rare, même sous les tropiques.

L'adresse du site internet du Yacht club est :    http://niueyachtclub.com  A consulter absolument car il contient un tas de renseignements sur cette escale et sur d'autres choses comme des informations sur le récif de Beveridge qui sort à peine de l'océan.

Puisque nous parlons prix, en 2008 :
Chaque nuit au corps mort qui sont très bien entretenus coute 10 $ NZ
Les formalités d’immigration sont gratuites.
Les formalités douanières coutent 30 $ NZ par personne.
Les produits en général seraient plutôt moins cher qu'en Polynésie française.

Mais il faut tout de même un peu de sous et pour faire du change c’est facile. La banque ne fait aucune difficulté pour prendre des euros, ou des dollars américains ou des prélèvements sur une carte de crédit. Ce service est même gratuit quand on donne du liquide.

Dans le même secteur, il y a quelques magasins pour acheter du pain, des produits de dépannage et de base pour le ravitaillement, des biscuits, de la viande congelée de Nouvelle Zélande etc…

La porte voisine de la douane est un magasin qui vend la bière, le vin, les spiritueux en free taxes et on peut les consommer dans le pays. (1,5 $NZ pour une canette de bière c’est moitié moins cher qu’au bar).

Non loin de là se trouve le centre telecom pour des appels internationaux et l'envoi de faxs. 

Il y a le bureau de police avec l'immigration mais aussi le centre de passage d'examen du permis de conduire international qui s'obtient contre 10 $ NZ et une heure de leçon gratuite. Tous les gamins de bateaux qui avaient au moins 16 ans et pas encore de permis de conduire l'ont passé... et l'ont eu. Je ne sais pas ce qu'il vaut en France mais c'est certain qu'ils peuvent conduire avec en Nouvelle Zélande et en Australie qui seront leurs prochaines destinations.

Le grand intérêt de cette destination sont les balades dans des décors très inattendus. on peut traverser de la foret primaire vierge, des étendus lunaires de corail, on peut explorer des cavernes et des grottes terrestres ou sous marines, on peut se baigner dans des piscines naturelles... (*)


La calanque de Matapa au Nord de l'île. On se baigne dans une alternance de courants frais d'eau douce et de courants tièdes venant de la mer.

 

(*) Lire dans les cahiers de voyages de Banik:

Ceux qui sont séduits par cette destination, peuvent lire les cahiers de voyage de Banik pour en savoir plus.

  • Un peu d'histoire et de géographie pour connaître ce tout petit pays qui vit dans la paix et la quiétude. Cahier n° 97 série 9
  • Les balades à Niue pour découvrir une géologie étonnante et unique au monde. Cahier n° 98 série 9
  • Comment on fait pour débarquer avec son annexe dans la houle en s'accrochant à une grue. Cahier n° 97 série 9

 

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