Le mastic-colle Epoxy:

 

La résine époxy est un produit bien connu des constructeurs en bois, beaucoup moins des constructeurs en acier comme nous. Et quand il faut utiliser de la fibre ou renforcer du contreplaqué, comme nous sommes d'ancien constructeurs de voilier en polyester (le premier Banik était un Trismus en fibre), nous pensons naturellement au polyester.
Nous avions un peu utilisé la résine époxy mais c'est surtout depuis notre passage en Malaisie, à l'occasion du chantier de réfection de Banik (celui en acier) que nous utilisons vraiment l'époxy. pour nous c'est une découverte, ce produit est miraculeux.

 

Exemple de réalisation: le bac à batteries:

Dans ce premier article nous parlerons du mastic-colle époxy avec comme exemple la fabrication du nouveau bac à batteries que nous venons de réaliser avec les anciens contreplaqués de la cuisine qui a été refaite aussi. Ce contreplaqué de qualité marine n'a pas bougé depuis 20 ans. Nous pouvons le réutiliser en ponçant la vieille peinture, surtout aux endroits où auront lieu les collages à l'époxy qui doivent se faire sur du bois propre et dégraissé à l'acétone.

La première opération est de découper les planches de contreplaqué qui formeront la caisse. Pour assembler ces planches, on a utilisé du mastic-colle époxy placé sur les champs des planches. Celles ci sont maintenues entre elles par des  petites vis cruciformes qui seront enlevées ensuite.
Comme cette boite sera fortement sollicitée, j'ai l'intention de la stratifier. Les stratifications ne supportent pas les angles vifs il faut donc tout arrondir.

 

Pas de perte de temps: pendant que la colle époxy sèche sur les champs, j'utiliser un mastic à poncer époxy (couleur blanche sur la photo) pour réaliser des joints-congés dans tous les angles intérieurs. Ce remplissage des angles est rapidement lissé avec une petite spatule en bois genre bâton de ski (glace à sucer, pas ceux qui permettent de glisser sur les pentes). Les deux produits sont compatibles.
Dans la foulée j'entame la stratification de la fibre de verre avec une résine époxy sur le joint congé qui n'est pas encore sec. Ca évite d'attendre que le mastic durcisse (gain de temps) et évite le travail de ponçage (économie d'énergie).

     
 

Après ces trois opérations on mérite de se reposer un peu, le temps que tout ca durcisse.
Ensuite on retourne la caisse, on retire les quelques vis qui tenaient les planches initialement. A l'aide de la disqueuse on peut arrondir les angles extérieurs. Il suffit de ne pas poncer plus que l'épaisseur du contreplaqué pour ne pas affaiblir le collage qui est renforcé par le joint congé et la stratification intérieure. On est alors prêt pour la stratification extérieure après un petit coup de chiffon propre imbibé d'acétone.

La stratification de la fibre de verre à l'aide de la résine époxy n'est pas le sujet de cet article mais deux mots...

  • Contrairement à ce qui se pratique généralement avec la résine polyester, on n'est pas du tout obligé de commencer par un tissus de type "mat" directement sur le support.

  • Les trous des vis seront rebouchés au mastic colle époxy et on attaque la résine directement dessus sans attendre que ca sèche... Tout cela se combine parfaitement.

 

 

Une petite astuce:

On a eu la chance d'avoir un menuisier près de nous sur le chantier. Il restaurait son voilier en contreplaqué et en le regardant travailler nous avons appris quelques tours de mains qui font tout simplement que ca va beaucoup mieux, que c'est plus facile. Ce sont des choses évidentes mais c'est mieux si on nous les montre.

Le produit est toujours présenté en deux composants, la résine et le durcisseur qu'il faut mélanger. Suivant les marques les proportions de la partie "A" à mélanger à la partie "B" ne sont pas les mêmes.

  Le mastic-colle que nous avons utilisé se mélange de la façon suivante : Deux parts de  "A" 'le produit blanc, pour une part de "B" le produit jaune. Si vous utilisez la même spatule pour prélever dans chacun des pots, vous mélangerez inévitablement les produits et une bonne partie sera à jeter car ca va commencer à durcir dans les boites.  Il faut donc procéder avec méthode. J'ai placé les deux pots dans une cagette. Le grand pot toujours à droite et l'autre à gauche. Après chaque prélèvement de produit, je range chaque spatule près de son pot à chaque extrémité de la cagette. En aucun cas le produit jaune ne touche le produit blanc.
     

  Les outils:
  • Une palette en bois que j'ai simplement découpée dans un contreplaqué de 10 mm d'épaisseur.
  • Une spatule à mastic métallique.

Je préfère la spatule métallique à la spatule en bois ou en plastique car j'utilise la disqueuse pour la nettoyer.

On commence par prélever le produit dont la masse est la plus importante

Ensuite il faut mettre sur la palette la bonne dose de l'autre produit. mais comment juger que l'on prend bien la moitié (dans cet exemple)...
Il suffit de bien rassembler le produit et de le couper en deux avec la spatule. On visualise bien le volume qu'il faut  mettre pour le produit "B". Il est tout aussi facile de couper le volume du "A" en 3 ou en 4 parties égales...

Il faut ensuite bien mélanger les deux produits à l'aide de la spatule. Cela devient une crème bien homogène et d'une couleur uniforme. Appliquer cette pate sur une des parties à coller et presser. Le surplus ressort et doit  être raclé avec la spatule. Ca ne demande aucun effort à enlever à ce moment là tandis qu'une fois sec, l'époxy est très dur.

 

 

Revenons à notre caisse à batteries:

La caisse se place dans les fonds de Banik, sous les planchers, à un endroit où la coque est en pente. Il faut donc construire un support qui maintiendra la caisse horizontale quand le voilier est au repos. Pour cela j'ai choisi un bois local le "changabatu" (pas certain de l'orthographe) qui est très dense. Il faut en effet supporter plus de 150 kilos de batteries.

  Les trois pieds de différentes hauteurs doivent être alignés également dans le sens longitudinal pour qu'ils reposent ensemble sur deux lisses métalliques faisant partie de la structure de la coque. Pas simple à réaliser...

Le mastic colle époxy me donne un bon coup de main car une fois posé en une couche épaisse sur les pieds mis à leur place, il a suffit de poser la caisse dessus. Là où ça reposait parfaitement, la colle à "dégueulé", là où il y avait un espace, la colle l'a comblé en durcissant. Le tour est joué et c'est extrêmement solide.

     

 

Voici quelques détails de la construction d'un pied de la caisse:

   

 

En 1, on voit une surépaisseur de mastic colle qui assemble deux tasseaux de ce pied. On aurait pu couper le tasseau en biais mais le bon angle était difficile à trouver. Là, ca s'est fait tout seul en mettant les bois en position réelle et en attendant que ca sèche (2 heures)

En 2, le mastic en surplus  est ressorti  sur le coté. Raclé à  la spatule il offre une surface lisse.

     
 

Sur la photo de gauche, vous remarquez le collage d'un petit montant vertical entre les deux autres tasseaux. Un joint congé en colle à été réalisé pour plus de solidité.
 


Après séchage et ponçage, il n'y a plus qu'à traiter le bois pour le protéger.

     
Nous avons commencé par appliquer deux couches de résine époxy additionnée de 10% de diluant pour la rendre plus fluide et bien pénétrante. Il pourrait y avoir un jour des débordements d'acide en provenance des batteries et cette plastification du bois le protégera à coup sur.
Ne pas diluer la résine avec de l'acétone qui est parfait pour nettoyer les pinceaux mais qui diminue les propriétés de l'époxy. Utiliser le diluant préconisé par le fabricant.

Sur la résine nous appliquons une troisième couche qui est de la peinture, c'est aussi pour l'esthétique. Nous aurions pu mettre une peinture polyuréthane qui est conseillée en  finition car l'époxy ne résiste pas aux rayons ultra-violets mais nous avons mis une couche de peinture époxy car nous en avions encore restant du traitement des fonds et que de toutes les façons tout cela sera sous les planchers, à l'abri de la lumière donc.

La caisse à batterie en place sous les (futurs) planchers du cabinet de toilette, les pieds posent sur deux lisses. Il y a plus de 150 kilos de charge.

 

 

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