Entrée de la baie de Cartagena:  (en Colombie)
Et petits récits
de notre passage en 1996, plus bas sur la page...
Page remise à jour en 2006.

 

Carthagène est de plus en plus connue depuis la course de la route du café dont la ligne d'arrivée se trouve en face de cette ville colombienne.
Cartagena est sans doute la plus belle ville coloniale espagnole de toute la mer des Caraïbes. Seule La Havane de Cuba, du temps de sa splendeur, a pu sans doute rivaliser avec Cartagena. Mais c'était avant la révolution qui a laissé à l'abandon toutes les belles demeures.
Cartagena est donc un bijou unique à visiter mais pour le navigateur c'est une belle qui se mérite.

Nous racontons en détail dans les Cahiers de Voyages de Banik comment il faut négocier la navigation pour aller de Curaçao (Antilles Néerlandaises) à Cartagena (Colombie), en traversant un des 5 endroits les plus dangereux au monde pour naviguer...    Surtout, si comme pour nous, le vent a été particulièrement musclé.
Dans un autre article nous vous présentons en texte et en image cette magnifique ville.

 

 

Pour rentrer à bon port:


Arrivée au petit matin. On ne peut pas louper la ville

 

Soit vous entrez dans la grande baie par Boca Grande :

Quand on arrive du Nord on aperçoit les hauts buildings de la ville nouvelle et juste après, c'est  la grande ouverture de Boca Grande qui invite à pénétrer dans la baie. Attention cependant, même s'il est tentant de rentrer dans la baie de Cartagena par la Boca Grande il ne faut le faire que par beau temps car il y a un piège.
Cette entrée Nord est fermée par un mur submergé construit par les espagnols pour défendre la ville. Les bateaux ennemis venait s'y écraser. Aujourd'hui une passe a été aménagée pour les bateaux ne calant pas plus de 2 mètres.  Cette passe est délimitée par deux balises qui ont l'air d'être bien entretenues. Auparavant il n'y avait qu'une perche.
Coordonnées de la passe : 10°23,47'N - 75°34,24' W.
Nous vous rappelons qu'ici on laisse les bouées rouges à tribord et les bouées vertes à bâbord en rentrant au port. (Eh oui dans la zone des Caraïbes c'est l'inverse de chez nous)
Une fois la passe franchie, faite un cap à l'Est en direction du phare pour atteindre l'entrée de la petite baie intérieure au Nord.


Nous venons de passer entre les bouées sur le mur submergé. Une petite barque locale nous suit.

Si vous calez plus de 2 mètres  ou si la mer brasse, c'est râlant  mais il va falloir contourner l'île de Terra Bomba par le Sud pour passer la Boca Chica (voir la carte ci dessous). C'est un long détour d'au moins 12 à 13 milles qu'il faut rajouter à sa route après les fatigues de plusieurs jours de mer... et alors que l'on avait l'impression de toucher au but.


Pas plus de 2 mètres, c'est écrit sur la bouée et n'essayez pas de passer à coté, ça brise...

 

Soit vous entrez dans la grande baie par Boca Chica :

En venant du large, faites attention au banc de Salmedia et à ses brisants à 4 milles à l'Ouest de la pointe Nord de l'île de Terra Bomba. Ces dangereux récifs sont balisés par un feu à éclat 10 secondes.

Vous pouvez longer la côte Ouest de l'île de Terra Bomba qui est franche. Cherchez la bouée d'atterrissage blanche située à 10°19' N et 75°36' W . C'est le point de départ d'un chenal bien balisé avec des bouées vertes à bâbord et rouges à tribord en entrant. . Naviguez ensuite de bouée verte en bouée verte en suivant les waypoints que je vous donne. Vous éviterez ainsi le banc de Santa Cruz au milieu de la baie. Puis remontez vers le NNE (338°) pour atteindre l'entrée de la petite baie intérieure au Nord.

Bouée d'atterrissage blanche:10°19'N - 75°36'W  passe de Boca Chica

Quelques bouées vertes: Ce sont les points noirs sur le croquis: Certains sont marqués N1, N5, N13, N19 etc... regardez bien c'est écrit petit sur notre carte... Nous vous rappelons qu'ici on laisse les bouées rouges à tribord et les bouées vertes à bâbord en rentrant au port.

  • Bouée n° 1: 10°19'N - 75°35',32W dans le chenal d'entrée
  • Bouée n° 5: 10°19,02'N - 75°34',68W
  • Bouée n° 13: 10°19,38'N - 75°33W
  • Bouée n° 17: 10°20,50'N - 75°32W
  • Bouée n° 19: 10°21,20'N - 75°31,95W
  • 1ère bouée rouge du chenal de la baie intérieure: 10°23',55N - 75°32',42W

 

Puis il faut pénétrer dans la petite baie intérieure au Nord.

Que vous veniez de la passe au dessus du mur immergé de Boca Grande ou depuis le Sud après avoir emprunté comme les cargos le passage de Boca Chica, il faut maintenant rallier le Club Nautico qui se trouve dans la petite baie intérieure au Nord.

L'entrée de la baie est bien remarquable grâce au phare de Punta Castillo Grande que nous voyons bien sur notre photo. Les rives sont  balisées par des bouées rouges et vertes. Après l'entrée, le chenal se divise en deux. Suivez  pendant 0,6 M au 20° le chenal des bateaux de commerce bien balisé, dans la direction des grandes grues du port de transit des containers (visibles sur notre photo). Vous laissez sur votre bâbord une  grande statue de la vierge et l'enfant dressée sur un petit îlot. Ensuite,  pour finir, un petit virage à gauche à vue vers le club nautico Manga au point 10°25' N . 75°33' W environ 1/2 M plus loin.

 

Le club Nautico:

Club Nautico Marina
19 - 50  Avenida Miramar
Manga, Cartagena
Colombia South America

Téléphone / Fax   0  11 57 5 660 4863
VHF canal 67

Ambiance informelle et détendue avec un bar et un restaurant ouvert de 7,30 heures le matin pour le petit dèj en terrasse, jusque 23 heures et où se retrouvent facilement les équipages de passage.

Il y a quelques places à quai avec eau et électricité (10 € par jour pour un 40'), mais beaucoup de bateaux restent au mouillage. On rejoint alors en annexe le Dinghy dock où l'on peut laisser l'engin en sécurité. C'est un des services dont on dispose en payant 2 € par jour pour le bateau et tout l'équipage (MAJ en 2006). On profite alors également des douches, du robinet d'eau potable au ponton, de l'usage de la benne à ordure, de la salle de télévision toute la journée, du café offert par le bar tous les matins etc...

Services complémentaires: Téléphone international, machines à laver, bureau d'un agent qui s'occupe des formalités de clearance (60 US$ en 2006 pour l'entrée et la sortie... Trés facile et rapide)


Vu du Nord, les pontons du Club Nautico, à son W, la zone de mouillage où se trouve Banik. Au Sud les grues du port de fret des portes containers.

Quelques recommandations:

Le bateau au mouillage:

Ne laissez pas l'annexe à l'eau la nuit
Ne laissez rien traîner sur le pont
Les principaux problèmes surviennent entre 2 et 5 heures du matin.

Pour aller vous promener en ville:

Ne portez pas de chaîne en or ou de jolie montre
Ne "dealez" pas d'argent dans la rue, il y a partout des distributeurs pour carte de crédit internationale.
N'amenez pas d'inconnus pour travailler sur votre bateau... Si besoin, parlez en à la marina qui connaît les artisans de confiance.

 

Cartagena : c'est une bonne escale pour un voilier

On y trouve tout ce qu'un navigateur peut avoir besoin :

  • Des fournisseurs de batteries, d'air conditionné, d'émeraudes, de fibre de verre et résines diverses, de filtres moteur, de peintures marine et d'antifouling...
  • Des réparateurs ou spécialistes de maintenance d'ordinateur, de matériel électrique, d'extincteurs, de mécanique hors bord ou diesel, de voilerie en général, de soudure alu ou inox, de fabrication en bois...
  • On peut aussi faire regonfler les bouteilles de plongée. photocopier les cartes marine au format grand aigle, recharger les bouteilles de gaz, remplir les réservoirs de gasoil et les bidons d'essence, regalvaniser la chaîne ou les ancres, faire sortir et entreposer le voilier dans un chantier, jouer avec Internet...

 

Cartagena de Indias: Perle de l'Amérique latine...

Extraits de notre livre  "Car la mer est notre jardin". A découvrir sur le CDRom de Banik

Aujourd'hui la journée commence par une corvée que nous devons absolument accomplir avant les fêtes de l'indépendance de la ville (le 11 novembre) car tout sera fermé pendant 5 jours à partir de demain:
Nous devons faire remplir nos bouteilles à l'usine de gaz. Le gaz n'est pas cher, 2,50 € pour une bouteille de 13 kg. mais l'usine est loin et le taxi nous demande 10 € pour passer la matinée avec nous. Nous chargeons donc les bouteilles de 5 bateaux qui paieront en partie le taxi, Jean-Pierre et moi allons jusqu'à l'usine. Le remplissage est assez folklorique: Le gars qui n'a pas le bon embout est assis à califourchon sur la bouteille et maintient de tout son poids le tuyau sur le robinet. Il y a autant de gaz dehors que dedans et le type en respire une bonne quantité. Il y a des gens qui n'ont pas un métier facile et ici ils n'ont pas vraiment le choix. Nous lui donnons un bon pourboire pour sa peine  .../...

C'était en 1996, 10 ans après, le service s'est organisé au club Nautico et Lorenzo prend en charge nos bouteilles et les ramène bien pleines dans la journée. C'est un peu plus cher bien sur 8 € pour une bouteille de 13 kilos mais c'est moins dangereux

.../...  Nous ne nous lassons pas d'arpenter la ville. Il y a la galerie marchande que l'on appelle ici, la galerie des contrebandiers. On y trouve de tout à des prix incroyables. 1,50 € pour 25 cigares colombiens très bons. 2,50 € pour une cartouche de 12 paquets de cigarettes, 1,50 €  pour un pack de 24 bières... mais on peut aussi acheter du parfum, des émeraudes, une moto chopper ou un ventilateur .../...

.../... Après la visite du musée de l'or, nous mangeons tous les quatre dans une cantina. c'est un restaurant populaire très simple. Le menu est composé d'une soupe en entrée suivie d'un morceau de poulet frit servi avec quelques bananes légumes, du riz et des haricots rouges. Le tout pour 1,40 €. Ce n'est pas de la haute cuisine mais c'est copieux et nous n'arrivons pas à finir. Au moment de débarrasser, le serveur vide nos assiettes dans un plastique, nous le regardons sans rien dire, étonnés tout de même par cette façon de desservir. Il se dirige alors vers la porte et donne le plastique à un pauvre homme qui ne peut pas se nourrir. C'est sur que c'est mieux comme ça plutôt que ça aille à la poubelle, mais ce geste simple de nos restes passant directement de nos assiettes dans la main du mendiant, sans discrétion aucune est comme une claque qui nous sort de notre émerveillement pour nous faire prendre conscience des réalités. C'est très dur pour nous.. et pour le pauvre homme encore plus sans doute...

C'est ce genre d'expérience qui a fait partie de l'éducation que nos enfants ont reçue grâce à la vie en bateau. Toutes ces images les ont construits peu à peu et nous sommes fiers aujourd'hui du résultat  ...

Partez à la découverte de la vieille ville de Cartagena. Flânez le nez en l'air car le spectacle est au niveau des balcons.

 

( Gibé, Nathalie et Anik en 1996)

 

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