SPANISH WATER  :    Curaçao

 

Nous commençons par la description de l'atterrissage sur l'entrée de ce mouillage dans la baie de Spanish Water à Curaçao: Une des 5 îles des Antilles Néerlandaises.. Puis nous parlons d'un mouillage parmi d'autres, devant Sarifundy's Marina. Et enfin nous vous proposons deux textes. L'un extrait de nos notes quotidiennes, l'autre vient de notre livre "Car la mer est notre jardin". Tous deux écrits lors d'un précédent passage en 1996.  (Page remise à jour en 2006).

 

 

 

La navigation entre les Aves et Curaçao:

Nous naviguons des Aves directement jusque Curaçao. Le passage sous Bonaire de nuit ne pose pas de problème. Le point GPS 12° N - 68° 15 W nous fait passer largement sous la pointe Lacre balisée par un phare. En continuant la route vers l'W il faut par contre remonter un peu au Nord pour passer au dessus de Klein Curaçao qui est aussi marqué par un feu. Viser le point 12°02' N - 68°39' W. Puis on passe sous la côte Sud de Curaçao (la pointe Kanon porte un feu à éclat blanc 4 secondes) pour remonter vers l'entrée de Spanish Water sur la cote Sud Est de l'île de Curaçao.

 

L'entrée dans Spanish water

Le point GPS d'entrée est marqué sur notre croquis. Prévoyez un atterrissage de jour: l'entrée est étroite et pas très visible. En entrant, tenez vous plutôt du coté de la pointe Barbara puis suivez les méandres du chenal en restant le plus au milieu possible.

Des images valent mieux qu'un long discours:

 


En longeant la cote Sud vous reconnaîtrez facilement cette installation (une cimenterie ???)

 


Continuez vers l'Ouest vous verrez cette falaise remarquable.

 


Devant vous ces deux collines. Mettez le cap vers un pylône pas très visible qui se trouve à la flèche rouge.

 


Si Si c'est là, il faut y croire...  La cote est tout à fait franche très près du bord.

 


Suivre une route comme l'indique le sillage du promène "c--------" qui nous a doublé à la corde.
On peut passer tout près de la pointe Barbara indiquée par la flèche rouge.

 


Il vaut mieux d'ailleurs car de l'autre coté de l'entrée ce n'est pas très franc...

 


Nous sommes suivis par le "voilier copain Saudade".  Cette vue, en regardant en arrière, montre bien ou nous sommes passés.

 

Spanish Water est une des baies les plus protégées des caraïbes. Il suffit de regarder le dessin pour en comprendre la raison.

A l'intérieur, c'est un dédale de Cayes, d'îlots et d'indentations dans la côte. N'essayez pas de trop explorer sans informations: L'eau est sombre et on ne peut pas se repérer à la couleur du fond.

A notre passage  en 1996 nous étions allés mouiller devant Sarifundy's marina qui offrait pas mal de services dans un cadre et avec des gens sympathiques. On y est donc retourné en 2006... Les choses ont un peu changé.

 

SARIFUNDY'S Marina        

Sarifundy n'est pas une marina. Les bateaux sont à l'ancre dans la baie. On rejoint Sarifundy en annexe. Un ponton spécial est aménagé pour les recevoir.

Sous la tonnelle se trouvent un bar et un restaurant. Ils remettent aimablement aux plaisanciers qui arrivent un documents avec les informations de base qui les intéressent.

Sarifundy propose différents services:

Douches payantes, Téléphone, fax, glace, remplissage de bouteilles de gaz, voiture de location, machine à laver et sèche linge, liste des réparateurs de voiles électronique etc... Un fut de récupération des vieilles huiles et un container à poubelles (sur le parking derrière)contribuent à la protection de l'environnement.

Près de la grande armoire réfrigérée (qui n'existe plus), il y avait une liste ou l'on écrivait le nom du bateau. Quand un membre de l'équipage se servaitt une bière ou un coca ... il faisait un bâton en dessous de son nom. A la fin de la semaine, On payait la note en une fois. Tout cela fonctionnait sur la confiance... Ce n'est évidemment plus comme ça maintenant.

Plusieurs fois par semaine, un mini bus vient prendre gratuitement les volontaires à la marina pour les emmener à un supermarché bien achalandé près d'un shipchandler  BUDGET. Le retour est parfois épique avec les multiples sacs, paquets et cartons. Attention aux prix du ravitaillement, c'est aussi cher qu'en France et quand on arrive de plusieurs mois de Venezuela cela fait un choc.

La monnaie locale est le guilder ou NAF (Netherland Antilles Florin)  mais on accepte partout le US$ ( Un US $ = 1,75 guilder) et les distributeurs de billets servent dans les deux monnaies.  En 2006 nous divisions les prix affichés en Guilders par 2 pour avoir le montant en €

Le jeudi soir il y a "happy hour": Les bières sont moins chères et ils offrent des petites assiettes avec du saucisson et du fromage (du Gouda de Hollande bien entendu).

Une armoire de livres permet de renouveler la bibliothèque du bord sur le principe simple: On dépose un livre, on en emporte un autre. Mais la majorité sont en langue anglaise. Curaçao est un des endroits aux Antilles ou les français ne se sentent vraiment pas en majorité. Est ce que c'est parce que nous n'obtenons que 14 jours de droit de séjour (renouvelable à l'immigration) alors que nos amis belges ont directement 3 mois...

Il est possible de prendre le bus pour se rendre à la capitale Willemstad et y faire des courses, visiter les nombreuses boutiques ou se mettre à jour avec les autorités. L'immigration et la police du port se trouvent sous le grand pont qui relie les deux parties de la ville qui est coupée par la baie Anna. C'est sympa, pour une fois les tampons sur nos passeports sont gratuits.
Pour prendre ces bus, traverser la baie vers l'W en annexe. vous vous amarrez dans le port des pécheurs. Il y a en gros un bus toutes les heures. Pour le retour prendre la ligne Caracas Bay.

 

 

Extrait de nos notes  : Nous sommes depuis plusieurs semaines dans les îles au large du Venezuela et nous allons nous mettre en route des Aves pour rejoindre Curaçao.

Lundi 23 septembre 1996:    Nous avons essayé de rester jusqu'à l'extrême limite sur ces îles qui nous plaisent tant mais maintenant il est impératif de retourner à la civilisation.

Gibé qui a repéré hier un gros barracuda au dessus d'un pâté de corail, veut faire une dernière pêche. Il retrouve facilement la bête qui est assez sédentaire sur son territoire de chasse. Gibé se met à l'affût et tire. L'animal est gros, plus d'un mètre. La flèche lui transperce le corps. L'animal blessé se débat et s'enfuit avec puissance. Gibé qui ne lâche pas son fusil, est traîné sur plusieurs mètres mais la corde qui relie la flèche au fusil se rompt et le barracuda s'enfuit emportant la belle flèche en inox et laissant Gibé, fou de rage, le fusil vide à la main... Nous aurions pu  conserver une bonne réserve de cette excellente chair pour les semaines suivantes... Tant pis

Pendant ce temps là, je prépare le bateau à reprendre la mer. Il faut replier le taud, installer les tangons... Au début de l'après midi, quand le soleil, encore haut dans le ciel, éclaire bien les passes dans le corail, nous levons l'ancre pour remouiller à l'extérieur, non loin de là. Nous avons l'intention de partir en début de nuit et il faut que nous soyons en eau libre.

Nous allons saluer avec un ti punch, les amis sur ALINEA, nous ne savons pas encore si nous les verrons  bientôt à Curaçao  ou s'ils décident de retourner sur leur pas à partir d'ici.

A 20 heures nous hissons les voiles. Un alizé assez puissant nous pousse et nous ne pouvons pas dérouler toute la surface des deux génois gréés en ciseaux. Nous avons 70 milles à parcourir, cela doit se faire normalement en 13 ou 14 heures  (Banik est lourdement chargé) ce qui nous fera arriver avec du soleil pour aborder la passe d'entrée de Spanish Water à Curaçao.

Ca marche bien, dis donc... Banik file à plus de 7 nœuds. Les deux dérives arrières, ajoutées à Trinidad, sont très efficaces, le voilier est sur des rails. Nous gardons plus de toile que nous ne le faisions d'habitude et sans que le bateau ne quitte son cap. A cette vitesse nous arriverons au petit matin... mais nous n'allons quand même pas réduire la toile alors que l'on est encore à plus de 50 milles de l'arrivée.

Mardi 24 septembre 1996: A 4 heures et demi du matin nous sommes sous le phare de la pointe SE de Curaçao. Nous avons rarement été aussi vite avec BANIK, plus de 7,5 nœuds de moyenne et cela sans effort grâce aux dérives arrières. Maintenant il faut freiner à fond car il faut impérativement que le soleil soit un peu haut dans le ciel pour contraster les couleurs des fonds et nous permettre de rentrer sans percuter une tête de corail. Nous enroulons complètement un foc et laissons un tout petit bout sur l'autre. Nous avançons encore à 3 nœuds, il doit y avoir un bon courant portant ... ça explique aussi notre performance.


Banik avance vite avec juste un foc

 

Dans le mouillage nous reconnaissons de suite LIDANAE, un sloop en acier que nous avions rencontré à Palavas les flots il y a 5 ans. Le monde est petit, ils ont fait leur route, nous la notre, sans jamais nous croiser et nous nous retrouvons aujourd'hui ici. Mais notre première visite est pour le bureau de  Sarifundy's marina car nous savons que nos courriers nous y attendent. Il y a une grosse enveloppe avec tous les courriers que Laure centralise et réunit en un paquet, il y a 2 colis contenant les cours et les livres  pour les enfants. Ils vont enfin pouvoir commencer l'année scolaire. Nathalie rentre en cinquième et Gibé en première.

 

Extraits de notre livre  "Car la mer est notre jardin". A découvrir sur le CDRom de Banik

La lecture des courriers suit toujours le même cérémonial: Nous nous enfermons à bord, personne ne peut nous déranger. Anik ouvre la grosse enveloppe et donne aux enfants les lettres qui leur sont personnelles. Ils brûlent d'envie de les lire mais ils doivent d'abord attendre que la séance de lecture soit finie. La séance de lecture est effectuée par Anik qui remet d'abord les courriers dans l'ordre chronologique (il arrive souvent que nous ayons plusieurs lettres de la même personne dans le même envoi). Ensuite, Anik lit à haute et intelligible voix, en y mettant le ton, les nouvelles qui s'adressent à toute la famille. Chacun commente, s'exclame... Ça ressemble beaucoup à la fébrilité autour de l'arbre de Noël quand on ouvre les cadeaux   

 .../...

L'escale dans l'île hollandaise de Curaçao est pour nous une étape pratique plutôt que touristique. Les livres et les cours nous y attendent pour commencer une nouvelle année scolaire. Nous en profitons également pour réaliser quelques travaux d'entretien comme les retouches de peinture du pont ou la réparation de l'annexe

.../...

Le tour de l'île et la visite de Willemstad, la capitale, s'imposent tout de même avant le départ. Nous n'avons jamais vu pareille architecture aux Antilles. Les maisons associent le baroque traditionnel flamand au style colonial. Tout est bien propre, fraîchement peint de rose, ocre, mauve ou orange. Avec un peu de recul, la ville ne fait sûrement pas penser à une cité portuaire mais plutôt à un décor d'opérette

.../...

Le marché flottant est alimenté par les grosses lanchas qui viennent du Venezuela chargées de fruits et de légumes. Les vénézuéliens ont bien compris qu'il est plus intéressant de vendre leurs produits en dollars plutôt qu'en Bolivar. Ils n'acceptent même pas les quelques billets qui nous restent de notre passage dans leur pays. On trouve aussi sur le marché, les marchands de fromages hollandais et bien-sûr: La fameuse liqueur bleue

.../...

Le papamiento est le véritable langage de la rue. Composé d'un mélange savoureux d'espagnol, d'anglais, de néerlandais et d'autres encore, il permet à toutes les races de se comprendre. Nous sommes accueillis par "Bon bini": Bienvenue en papamiento. Nous répondons par "Kon ta bai": Comment tu vas?  "Mi ta bon danki" . On se quitte avec un "Pasa un bon dia !"
Si vous succombez sous le charme d'une belle métis locale, vous pouvez lui susurrer un "Bo ta bunita; Mi ta stimabo". Ce que l'on peut traduire par: Tu es très jolie; je t'aime. Si vous y mettez le bon accent vous aurez sans doute du résultat...

 

Vous êtes sur www.banik.org