Le bakchich:

 

Cette habitude de réclamer de l'argent ou des cadeaux vient de la grande différence de niveau de vie entre les populations locales et le voyageur qui arrive sur son voilier. Même si la caisse du bord est vide, pour les habitants des pays non privilégiés on passe pour des magnats du pétrole car on peut se permettre de voyager sans travailler chaque jour en vivant sur un "yacht" d'une valeur qui leur parait astronomique.

 

Mais la cause la plus pernicieuse vient de cette vieille habitude du pourboire que l'occidental lâche sans mesure dès qu'il se trouve en présence de personnes qui ne sont pas du même niveau.

Des petits malins qui ont un vague pouvoir de responsable de quai ou de portier ont bien compris la faiblesse du voyageur et ils pourront alors exiger des redevances, dresser des procès verbaux (donc jamais écrits) aligner des amendes qui n'ont rien à voir avec les taxes légales...

Attention aux abus... Quand nous pensons qu'il y a arnaque, par principe nous refusons  systématiquement de payer ou de donner des "cadeaux", même quand ils insistent. 

Si nous acceptons  de donner de l'argent, des cigarettes, de l'alcool nous renforçons l'habitude de ces voyous ou de ces fonctionnaires corrompus à raquetter les voyageurs de passage. 

Quand les sommes demandées sont justifiées, il est normal de se voir remettre un reçu.  (Voir le receipt ci-contre)...

Nous  réclamons donc systématiquement,  mais avec une extrême courtoisie, un reçu officiel fourni par l'agent qui veut de l'argent. 

 

Parfois cela les dissuade si ce qui est réclamé est illicite, . Souvent ils rusent ...

En 1996, nous avons du payer 3000 bolivars au bureau de la douane sur l'île de Margarita quand nous avons fait notre entrée au Venezuela. Fidèle à mon habitude je réclame gentiment un reçu. La fonctionnaire a une très courte hésitation, prend mes 3000 bolivars, me sourit et s'installe derrière sa machine à écrire. Elle tape un reçu sur un beau papier officiel avec un numéro d'ordre. C'est parfait, je récupère le papier et m'en retourne à bord satisfait car cet argent ira dans les caisses de l'état et non dans la poche des fonctionnaires. En lisant  le document (qu'il me faut traduire) je comprends qu'elle m'a fait un reçu pour 1000 bolivars et non pas 3000. Donc 2000 iront dans sa poche. La justification des autres 1000 bolivars étant la facture de la visite (conformidad con el Articulo 54...) de notre voilier par un agent des douanes  pendant 5 heures. Bien entendu jamais personne n'est venu.

Cela parait dérisoire de discuter  pour 30 frs, mais il faut combattre le phénomène qui peut prendre des proportions inquiétantes. Cinq ans auparavant, dans le même pays un autre fonctionnaire devait me donner la clearance pour partir vers Trinidad. Cela faisait 6 mois que nous étions au Venezuela. Nous savions qu'il y a une taxe officielle que nous avions déjà payée. Au moment de faire nos papiers, notre homme nous sort d'on ne sait où un nouveau règlement qui impose une nouvelle taxe de 100 frs par personne par mois passés dans le pays... Cela faisait donc un montant de 2400 frs à régler en liquide car on a pas de chèque local et que l'administration ne prend pas les cartes de crédit. Les US dollars conviennent aussi. Bien entendu, je n'ai pas accepté, mais un américain qui était en même temps que moi dans le bureau à payé sans vraiment discuter. C'est vrai que son équipage et lui ne "coûtait" que 1000 frs mais il ne se rend pas compte que c'est un mois et demi de salaire du véreux et qu'en le payant, celui-ci n'est pas encouragé à s'arrêter... c'est normal si les gens marchent...

Ce sont les mentalités des arnaqueurs mais aussi celles des pigeons qu'il faut éduquer.

Tu peux toujours siffler, t'auras pas mon blé"   dit l'oiseau des îles...

 

Retour à la liste des rubriques de Banik

Retour au chapitre: Les Info pratiques

Vous êtes sur www.banik.org