Gibraltar :

 

C'est un passage important car il est la séparation entre l'Atlantique et la Méditerranée... En passant les colonnes d'Hercules, on entre dans un autre monde... Celui de l'Afrique du Nord et de l'antiquité quand on va vers l'est... Celui de l'océan, des grandes routes maritimes quand on va vers l'Ouest.

 

Le vent et le courant se renforcent dans la partie la plus étroite, au Sud de Tarifa

 

Le détroit de Gibraltar:

 

 

Les colonnes d'Hercule coté Espagne : le rocher de Gibraltar.

Lors de nos deux derniers voyages avec Banik,   nous sommes partis très tard en saison car c'est toujours plus long que prévu de finir la préparation du bateau, de quitter l'appartement, de trouver un endroit pour stocker à l'abri les quelques affaires que l'on veut garder... Comme nous sommes basé dans le Nord de la France, il nous faut commencer le voyage par sortir de la Mer du Nord, puis de la Manche... Les dépressions se succèdent de plus en plus fortes de semaines en semaines...

Nous avons donc décidé de descendre la France par  les canaux jusqu'en Méditerranée. C'est un voyage différent et plein de charme par ailleurs... Nous en parlerons une autre fois.  Depuis la côte d'azur, nous pouvons réarmer Banik et descendre les rives espagnoles quasiment en navigation côtière. Pour reprendre les réflexes de la vie à bord c'est bien et la Méditerranée a des parfums de vacances,  même en hiver... Ce qui n'est pas le cas de la Mer du Nord.

Nous avons donc passé deux fois Gibraltar dans le sens Est - Ouest en hiver.  (et une fois en 1980 dans l'autre sens avec le premier Banik mais en été).

Quand on commence un grand voyage en partant de Méditerranée, l'escale à Gibraltar est presque  une étape obligatoire car on y trouve pas mal de bateaux en partance  ou en revenance  (surtout des anglo-saxons)... C'est un des premiers port ou il y a une ambiance de voyageurs au long cours... Traditionnellement on y fait le plein de gasoil qui est moins cher qu'ailleurs et d'autres produits comme du tabac ou de l'alcool.... Les marinas sont bien organisées, un peu bruyantes car situées en bout de piste de l'aéroport.
Il y a une zone de mouillage de l'autre coté de la piste d'atterrissage qui s'avance un peu dans la mer. C'est pratique pour ceux qui ne veulent pas aller en marina.

La visite du gros rocher vaut le coup, il est truffé de couloirs et galeries pour ceux qui aime les ambiances style château fort...

Emmenez des cacahuètes pour offrir aux fameux singes qui gardent les pentes à l'approche du sommet.
Ils ne se gêneront pas pour vous en réclamer.

 

Une autre escale incontournable dans la région, c'est Tanger : Premier choc pour le voyageur débutant qui plonge d'un coup dans un autre monde plein de mystères...   Mais avant il faut traverser le détroit, quitter la Méditerranée et franchir les premières vagues générées par l'Atlantique.

Il y a généralement pas mal de vent dans le détroit... Vous n'aurez probablement pas besoin du moteur. Le vent se renforce naturellement dans la partie la plus étroite entre Tarifa en Espagne et Ceuta sur la côte africaine.

Les courants sont assez forts également. 

En quittant Gibraltar, un petit bateau navigant à la voile s'intéressera au sens des courants et choisira bien l'heure de son départ.  Vous lirez dans les différentes instructions nautiques qu'il y a deux courants dans le détroit: Un courant de densité qui va toujours vers l' Est  pour remplir la Méditerranée qui n'arrête pas de s'évaporer, et un courants de marée qui va alternativement vers l'Est et l'Ouest. Dans ces mêmes instructions vous découvrirez des zones qui partagent le détroits en fonction des conditions qu'on y rencontre... Là, le courant de densité est annulé par le courant de marée... ici le courant va toujours vers l'Est sauf en vives eaux... Au milieu, un voilier ne peut pas lutter etc...

C'est bien compliqué pour définir une stratégie de route vers l'Ouest.   (vers l'Est le courant est bien plus favorable et cela pose moins de problèmes normalement. Bien que en 1980 il nous a été impossible de rentrer en Méditerranée , en été, avec le premier Banik, contre le levante (vent d'Est)  et contre le courant.  sans moteur, nous avons du faire demi tour vers Barbate et attendre de meilleures conditions.)

On nous a expliqué comment faire pour aller de Gibraltar vers Tanger sans problèmes. Nous avons testé le système deux fois ça marche bien...  Il ne faut donc pas chercher de choses compliquées:
Il faut quitter Gibraltar 3 heures après la pleine mer de Gibraltar. (Vous trouverez les heures à la capitainerie si vous n'avez pas le livre des marées). Ensuite vous longez la côte espagnole. Vous aurez encore un courant contraire mais pas très fort jusque Tarifa et même un peu plus loin si vous avez été vite de Gibraltar à Tarifa. Puis le courant s'inverse pendant que vous mettez le cap au SSW  pour traverser le détroit vers Tanger. Il est alors en gros Pleine mer + 6. Ce courant qui porte alors à l'Ouest (en gros de PM-5 à PM-1) va vous sortir du couloir... Soyez donc attentif et tenez en compte pour corriger votre cap. Il ne faut pas faire une route directe vers Tanger que l'on voit au loin sinon la route fond a toutes les chances de ressembler à une courbe... C'est là qu'il devient subtil d'utiliser le GPS pour vérifier que la route fond correspond au cap idéal qui n'est forcément pas celui que le GPS indique comme celui à faire en ligne droite. Le courant recommence à porter vers l'Est vers PM à Gibraltar.

 

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