La survie dynamique:
Se retrouver dans un radeau de survie classique
dérivant sans but au milieu de l'océan. Être
balloté au gré du vent et des courants sans attendre de secours extérieur
(parce qu'il est possible que l'on n'a pas eu la capacité de prévenir du drame).
Être à de trop grandes distances pour
qu'on puisse être secourus facilement. Voir ses maigres rations diminuer et
ses compagnons d'infortune épuiser peu à peu leur forces...
L'idée d'un naufrage toujours possible est la source d'une vraie inquiétude
pour le responsable à bord.
Lorsque l'équipage est familial et que le programme est l'immensité de
l'océan, ce risque majeur peut se transformer en hantise pour les parents qui
pensent souvent plus à leurs enfants qu'à eux même.
C'est pour annihiler
ces craintes, que nous avons sérieusement réfléchi au problème. Et puisque
nous
avons rassemblé des informations, préparé des solutions, c'est l'esprit
tranquille, maintenant, que nous profitons au mieux de nos croisières.
Nous souhaitons que cet
article servira également à vous rassurer mais bien entendu que vous n'ayez
jamais à devoir mettre en pratique les consignes...
Nous avons exposé les
concepts en quatre chapitres :
- Nos réflexions et la conclusion
- L'équipement nécessaire pour une survie dynamique
- Des conseils généraux pour survivre à bord d'un
canot
- Comment naviguer et prévoir la météo sans
instruments.
Nos réflexions et la conclusion
:
La principale sauvegarde d'un
navire restera toujours l'excellente préparation du bateau mené par un
équipage bien rodé...
Mais les éléments ne sont pas entièrement
contrôlables, la malchance peut s'en mêler et on peut être amené à
quitter son bateau:
Quel cauchemar: Pour une raison X (abordage,
voie d'eau, incendie, tempête... ) on doit abandonner le voilier qui est en
train de couler. Il ne reste alors qu'un seul objectif: sauver sa peau.
Et ça
n'arrive pas qu'aux autres, la preuve!
Le radeau de survie
obligatoire:
Sur tous les voiliers il y a obligatoirement un
radeau de survie autogonfable. Ce radeau n'est pas
capable de naviguer, il est fait
pour rester sur place maintenu par son ancre flottante en attendant les
secours.
Cela se justifie quand un cargo, un paquebot, un avion est en perdition. Dans ces
cas là, on a pu signaler la position du naufrage par radio et il faut
attendre les secours sans trop dériver. C'est vrai également pour un bateau
de plaisance près des côtes (100 miles c'est encore près des cotes), à portée de
VHF qui est obligatoire.
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A mon sens, n'avoir que cela, ce n'est pas
compatible avec un voilier hauturier qui ne peut pas forcément communiquer,
qui est en voyage depuis des mois ou des années et
dont personne ne connait la position exacte dans l'immensité de
l'océan.
La balise de détresse... Le
téléphone par satellite:
Bien sur il y a la balise de détresse qui peut
signaler la position du naufrage et alerter les secours. Mais elle peut être
en panne, on peut la perdre dans la tourmente, on peut tout simplement ne plus
savoir ou elle est dans la panique d'un moment qui ne doit jamais arrivé.
Quelle qu'en soit la raison, il arrive qu'un bateau disparaisse sans qu'on détecte le signal de la balise.
Dans certains Vendée Globe, comme dans de nombreuses grandes courses, des
solitaires disparaissent sans aucune trace malgré leur équipement
obligatoire une préparation pointue de la sécurité et le monde entier qui
les regarde.
Pourquoi la balise de ces marins professionnels n'a t'elle pas
fonctionnée?
Si les balises ont prouvé leur efficacité, on ne peut pas remettre sa vie
uniquement à une machine qui n'est pas fiable à cent pour cent,
Plus efficace encore que la balise, c'est le
téléphone portable par satellites genre Iridium. Il permet d'appeler
et d'expliquer vocalement ce qui se passe et où vous êtes
précisément. Encore faut il que l'ayez emporté et gardé en état de
fonctionnement à l'issue du naufrage.
C'est le CROSS Gris nez
(en mer du Nord) qui coordonne les opérations de sauvetage des marins
français en difficulté dans une zone du monde hors les cotes françaises
couvertes par un autre CROSS. Il est indispensable de connaitre ses numéros
de téléphone: 00 33 (0) 321 872 187 .
En les appelant pour donner vos coordonnées GPS, vous faites la même chose
qu'une balise de détresse dont vous pouvez économiser l'achat. En plus,
votre communication vocale vous permet de donner des explications
supplémentaires sur les circonstances et l'étendue de vos difficultés. Pour
économiser les batteries, il est facile de convenir que l'on communique
toutes les 6 heures par exemple. Si vous arrivez au bout de votre forfait, n'importe quel
téléphone peut vous appeler et personne ne regardera au prix quand il s'agit
de sauvegarde humaine.
La ceinture et les bretelles:
Il faut donc préparer l'équipage à
l'éventualité de devoir quitter le voilier, de vouloir survivre plusieurs
semaines dans des conditions précaires...
Mais surtout, il faut être capable de naviguer avec des moyens
rustiques pour atteindre par soi même une côte
salvatrice.
Car rien n'est
jamais perdu, des expériences de survie exemplaires démontrent que l'on peut
se sortir de situations apparemment désespérées.
Mais pour cela, il faut s'être préparé
sérieusement à cette éventualité :
En plus des bretelles (les équipements cités
ci dessus), je grée une bonne ceinture pour tenir mon pantalon : Un vrai
canot navigant à la voile, insubmersible, capable de porter l'équipage et
tout le matériel de survie
Je suis donc un réel partisan de la
survie dynamique:
Dynamique car on
y a réfléchi sérieusement avant le départ.
Dynamique car on a préparé nous même tout
l'équipement qui va nous permettre de nous en sortir seul.
Dynamique car, naufragés, nous lutterons à
bord d'un canot à voile qui navigue, nous choisirons notre route, nous
rejoindrons nous même la côte ou les voies maritimes fréquentées
Dynamique car nous gérerons nos ressources et
nos forces en toute connaissance.
S'y préparer: C'est idéal
pour le mental.
Sur BANIK nous avons beaucoup réfléchi à ce
risque (sans doute qu'une mauvaise expérience rend plus sensible à la
chose). Le fait d'être prêt à cette éventualité du naufrage, d'être
assuré que chacun connaît son rôle, de savoir que si ça arrive nous serons le
mieux armé possible pour résister et nous en sortir, nous rend plus sereins
par rapport à cette catastrophe et évite de se gâcher la traversée avec de
sombres idées mal refoulées.
S'y préparer: C'est idéal pour l'efficacité.
Anik et Nathalie n'aiment pas trop que l'on
parle de ça avant un départ mais tout skipper qui se respecte doit organiser
la chose et expliquer à chaque membre de l'équipage le rôle personnel qu'il
aura à jouer. On définit donc les taches de chacun au cas ou il faudrait
abandonner le navire:
Avant tout grand départ:
Nathalie range un coffre de sa cabine pour y placer à portée de main, les
gilets de sauvetage (ou les vestes de quart flottante). En effet c'est elle
qui est chargée de les apporter à chacun... Il est important d'enfiler un
vêtement flottant pendant le naufrage. Des circonstances peuvent faire que
l'on tombe à l'eau, que l'on s'éloigne des autres, que l'on soit blessé,
que l'on s'épuise vite à cause des manœuvres urgentes ou du stress, Dans le
mauvais temps le canot peut se retourner une nième fois nous projetant sans
force à la mer...
Anik vérifie et remplace les rations de survie dans le suiveur
(voir plus loin ce qu'est le suiveur). Elle place
également un sac prêt à être rempli dans sa cuisine...
Gibé vérifie le gréement de l'annexe à voile et le plein des bidons
d'eau...
Je repère les caractéristiques de navigation de la zone traversée et
prépare un petit mémo avec les waypoint importants...
Au moment d'un naufrage: A
l'ordre: "ON QUITTE LE BATEAU":
Chacun enfile son gilet de sauvetage quand Nathalie nous l'apporte. Gibé et
moi, on met à l'eau: l'(es) annexe(s), le suiveur, le gréement de
l'annexe, les
jerrycans d'eau. Si elle peut, Nathalie rassemble les objets de la table à carte dans un
sac étanche et sort dans le cockpit. Anik rassemble le maximum de nourriture
de la cuisine dans un sac et sort dans le cockpit.
En moins de quatre minutes
nous sommes en situation de survie dynamique dans nos annexes.
En naviguant à la
voile dans le canot de survie dynamique, il est possible de rejoindre l'île
toute plate qui se profile à l'horizon (à droite de la voile). Alors que
dans un canot pneumatique rond qui dérive, on a toutes les chances de passer
à coté.
Voir les chapitres suivants:
Pour illustrer cet article:
Les paroles de Ponpon qui a
imaginé une très émouvante histoire de naufrage.
D'autres
textes de Ponpon
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