Remplir les réservoirs à la fontaine :

 

Plus on s'éloigne des sentiers battus et moins il y a de services pour les plaisanciers. Oublions les pontons de marinas équipés de robinets et de prises électriques. La plupart du temps il faut trouver des astuces et se débrouiller par soi même pour remplir les réservoirs d'eau.

Bien sur, de plus en plus de voiliers sont maintenant équipés de déssalinisateur d'eau de mer et leur skipper élimine ainsi le souci de gestion de l'eau.

En ce qui me concerne je ne considère pas cette petite contrainte comme une corvée. Cela fait partie des taches de la vie à bord, cela occupe l'esprit, entretien le corps, et laisse parfois, rétrospectivement, de bons souvenirs (voir le remplissage des réservoirs à Tanger raconté dans un autre article sur le récupérateur d'eau )

 

Voici quelques équipements qui permettent de s'adapter aux différentes situations.

Des bidons:
Le plus souvent, le plus classique: ce sont les bidons qui servent à transporter l'eau mais aussi à la conserver en secours, en plus des réservoirs. Pour un bidon, une capacité de 20 litres est un maximum, même si on est capable de soulever plus. Pensez à votre dos...  Des bidons de 10 litres sont beaucoup plus faciles à porter et il est possible de les ranger dans des endroits plus petits.



En parents responsables, on a très vite appris à Gibé ce que sont les contraintes de la vie de moussaillon... Mais il est malin, il a demandé un coup de main à sa copine Amélie et il lui laisse le plus gros bidon.

 

Des tuyaux:
Il faut aussi avoir plusieurs longueurs de 20 mètres de tuyau car quelque fois le robinet est un peu loin de l'endroit ou on arrive en annexe Cela nous a été très utile au mouillage dans le port de Valle Gran Rey sur l'île de Goméra aux Canaries. Il fallait trimballer nos bidons dans l'annexe puis sur un bout de route jusqu'à la fontaine du village. Hors nous étions, ce jour la, six ou sept voiliers sur le départ vers les Antilles ou les îles du Cap Vert. On a fait la collecte de tous les tuyaux qui ont été réunis pour former un petit pipe line de plus de 400 mètres de long. Il a suffit de raccorder une extrémité à la fontaine pour remplir sans fatigue tous les bateaux. Le tuyau descendait sur la plage, rentrait dans la mer, restant posé sur le fond, et remontait jusqu'aux voiliers à l'ancre et amarrés entre eux. Cela a pris plusieurs heures car le débit n'était pas fort, mais il y avait un bar près de la fontaine et nous avons patienté en sirotant quelques bières fraîches. Sur les bateaux, provisoirement resserrés les uns contre les autres , l'ambiance était à la fête aussi.

Le bateau reste très souvent au mouillage et il faut aller chercher l'eau assez loin, à un quai ou un ponton.

 

Des seaux:
Le but est de faire le moins d'aller retour possible en annexe pour gagner du temps et économiser de l'essence. Dans ce cas il est intéressant d'avoir des seaux de 15 à 20 litres ...ou des bassines, on peut en tapisser tout le fond de l'annexe et prendre ainsi une grosse quantité d'eau en un seul voyage.

  

Quand c'est fini on les emboîte les uns dans les autres et 10 seaux ne prennent alors pas plus de place à bord que 2 gros bidons.

 

Un entonnoir pratique:
Pour verser l'eau dans le nable, il faut un entonnoir de grande taille. Ceux que l'on trouve dans le commerce ont l'inconvénient d'avoir la partie inférieure trop étroite, il ne tient donc pas tout seul et ne permet pas à l'eau de couler rapidement. Ça prend donc du temps de verser le bidon ou le seau, et le temps dans ce cas là, c'est le dos qui le paye. Puisque le nable sur le pont est large, j'ai cherché un entonnoir avec un trou au moins aussi large. J'ai trouvé mon bonheur en coupant en deux une bouteille plastique de 5 litres que l'on trouve couramment dans les magasins où on fait le ravitaillement. 

                 

Le goulot de la bouteille rentre au poil dans le nable et la surprise heureuse de l'engin c'est que le filetage du bouchon correspond à celui du nable. On visse donc l'entonnoir sur le pont et il tient tout seul. Comment faisait-on avant cette trouvaille ???

 

Même si on fait très attention en remplissant les seaux, il peut y avoir des particules qui se déposent ou qui volent au moment du remplissage. C'est pourquoi nous avons découpé un petit carré dans du tissu de voilage. Le morceau de tissu est tenu au goulot par un élastique et forme un filtre très efficace contre les saletés.

Attention ça ne filtre pas les bactéries. Nous réalisons le traitement de l'eau et sa conservation avec des sels d'argent pour l'eau à boire et de l'eau de javel pour l'eau de cuisine et la toilette.
Voir l'article sur la conservation de l'eau

   

.

Un gros réservoir souple d'appoint:
Le système le plus malin, nous l'avons vu sur un très joli voilier de plus de 20 mètres rencontré en Colombie.  Ils ont un gros réservoir rectangulaire en caoutchouc souple. Sa contenance est de près de 300 litres. Lors d'une opération "remplissage d'eau", le réservoir est étalé à plat dans le fond de l'annexe. Quant on le remplit, il se gonfle et prend alors tout son volume. Il est équipé d'une vanne pour fermer l'ouverture pendant le transport jusqu'au voilier. Pour transvaser ce gros réservoir il suffit d'utiliser une petite pompe électrique. Quand l'opération est terminée il faut juste rouler le boudin de caoutchouc et le ranger dans un coin.

 

Voir aussi:    

Préservation de l'eau

De l'eau dans le Gasoil 

Le récupérateur d'eau

 

Retour à la liste des rubriques de Banik

Retour au chapitre: Les Info pratiques

 

Vous êtes sur www.banik.org