Le récupérateur d'eau:
A Tanger
il a été si difficile d'avoir de l'eau pendant la sécheresse... (Voir
l'histoire en bas de la page). Quant il s'est
mis à pleuvoir des cordes pendant 48 heures, nous avons installé le récupérateur d'eau qui nous a permis
de faire le
plein de nos réservoirs et nous avons pu remplir de nombreux jerricans pour
aider les bateaux voisins.
Le récupérateur d'eau 1ère
version:
Le récupérateur d'eau
était juste une bâche en
plastique de 3 mètres sur 3 mètres, achetée dans le commerce et que nous tendions, aux escales pluvieuses, à
l'avant de Banik. Il était placé au dessus du pont, fixé sur les filières et les chandeliers.
Installé judicieusement, nous y avions vissé un petit passe coque en plastique
pour y connecter un tuyau qui le reliait aux réservoirs. Lors d'une averse
orageuse, nous espérions faire rapidement déborder les réservoirs.
La première fois, nous
avons mis le récupérateur à l'horizontale, accrochée aux filières. On s'est vite
rendu compte que le vent passe en dessous, soulève la toile et vide d'un coup
ce qui commence à s'accumuler. De plus quand il y a du vent, la pluie ne
tombe pas droit, mais en biais. On a donc tout intérêt à placer la toile en
pente vers l'avant. On fait face au vent et à la pluie puisqu'on est au
mouillage. On a donc changé le récupérateur de place en fixant son coté
arrière plus haut dans les bas haubans. La toile reste bien gonflée comme un spi à l'envers.
(On se rend
compte en même temps si le mouillage tient bien, c'est une raison de plus de
faire un récupérateur de moins de 10 m²).
Du coup, le passe coque n'était plus bien placé au centre de la toile (ce qui semblait
logique à la conception).
Le récupérateur d'eau 2ème
version:
|
Notre premier
récupérateur était de forme carrée. Trop large en haut lorsqu'il était fixé
sur les bas haubans; plus étroit en bas qu'il est possible de
mettre entre les filières...
De plus son passe coque a du être déplacé
laissant un trou bouché par une rustine.
On en a donc refait un autre qui avait une forme trapézoïdale et qui s'adaptait parfaitement et
rapidement à l'endroit prévu.
Pour installer le passe
coque qui est le point de départ du tuyau vers les réservoirs, nous avons mis la toile en place, fixée à ses points hauts et bas.
Nous y avons ensuite jeté un petit verre d'eau et on a regardé
où celle ci s'est accumulée.
L'inconvénient du système c'est que
ça nous "mange" en permanence toute la plage avant (bronzette, accès
au mouillage...) et ça n'est utile que le temps des averses |
Le récupérateur d'eau 3ème
version:
|
Ce n'est pas un taud de soleil qui sert aussi
de récupérateur d'eau mais un récupérateur d'eau qui est aussi très
utile pour nous protéger du soleil. Il a donc deux fonctions bien
appréciées.
Lors des petites escales il est beaucoup plus rapide à installer que
le grand taud.
Nous avons utilisé une
bande de tissu PVC de 2,20 mètres de large par 3 mètres de long.
Avec les replis sur les coté çà nous fait un taud d'environ 6 m².
Il est installé en pente vers l'avant.
A l'arrière il est fixé sur le portique qui est une pièce massive et
très rigide.
Quand on incline les panneaux solaires vers l'avant ils ajoutent
leur surface en se déversant dans le taud.
Il faut que nous abaissions la bome sur le pont pour installer ce
taud qui passe au dessus de la capote de descente. |
|
|
|
A l'avant le taud est fixé de chaque coté par
l'intermédiaire d'un cordage noué à mi hauteur d'un chandelier.
Un passe coque est installé dans les deux coins
avant du taud. On y emboîte un tuyau qui peut rejoindre un jerrycan
ou directement le nable du réservoir.
Dans ce cas on place toujours un filtre. Sur la photo ci contre,
l'extrémité du tuyau est placé dans un entonnoir réalisé avec une
bouteille en plastique coupée. Certaines bouteilles de 5 litres ont
un pas de vis qui correspond au pas de vis du nable. Un petit
voilage est vissé en même temps et fait office de filtre.
Un morceau de tissus PVC a été rajouté sur les
rebords autour du passe coque car lors d'une grosse averse il est
arrivé que l'on perde de l'eau qui passait par dessus. |
|
|
|
Comment avons
nous réalisé les coins du taud:
Ça doit être super costaud car on tend très
fort la toile qui doit résister aux surventes. Les 4 cotés du
rectangle de tissu ont leur bord replié sur 3 cm et collé. Voir la
technique dans l'article sur la
fabrication du grand taud de soleil. Une pièce de tissu coupée
en arrondi a été ajoutée en plus. Ça fait 5 épaisseurs dans le coin.
|
|
|
|
Le coin du taud est replié en
deux (10 épaisseurs) |
|
|
|
C'est dans toutes ces épaisseurs
que l'on coud une sangle avec du fil à surlier qu'on laisse en
double.
Ce montage est inarrachable et il a l'avantage
de relever les bords du rectangle de tissu. Le but est évidemment
que l'eau ne puisse s'écouler hors du taud. |
|
|
|
Comme il y a beaucoup
d'épaisseur (10), il est quasiment indispensable de faire les
avant-trous à l'aide d'une perceuse et d'une mèche de 1 mm.
|
|
|
|
Sur la longueur du taud, à mi
distance, une petite patte aide les rebords à rester relevé.
L'eau coule ainsi jusqu'en bas, vers l'avant, là où se trouvent les
deux passe coques munis de leur bout de tuyau. |
Rappels:
Le récupérateur d'eau
ne doit pas être d'une trop grande surface car, quand on le sort, c'est
généralement parce qu'il y a un grain et dans ce cas il pleut fort mais il y
a aussi de violentes bourrasques et il devient difficile de contrôler la
toile qui s'envole en se vidant de toute son eau.
Pour la même raison il
faut choisir de la toile épaisse (solide) avec un rebord renforcé sur tout son
pourtour et maintenue aux quatre coins par de solides sangles.
|
Par ailleurs, le grand taud de soleil qui couvre tout le pont pour
procurer de l'ombre au mouillage est également équipé d'un passe
coque permettant d'y brancher un tuyau.
On ne peut pas laisser ce
taud à poste quand le vent forcit fort mais quand il pleuvine sans grand
vent il est tout de même efficace grâce à sa grande surface de
récupération.
Voir
l'article concernant sa fabrication. |
Extrait de notre livre "Car la mer
est notre jardin".
A découvrir sur le CDRom de Banik
A Tanger (1990):
.../...
Au bout de 10 jours nous
commençons à manquer d'eau. Je
vais trouver le gardien du quai (que nous avons surnommé l'amiral car il est
plus « casquetté » et galonné que tous les officiers d'un porte
avion réunis).
Il est très serviable. Comme j'insiste pour avoir de l'eau, il va nous expliquer comment il
faut faire. Voici en résumé la démarche à suivre:
Il faut trouver la cabane du plombier parmi un dédale de hangars dans
le port (45 minutes). Il faut ensuite lui expliquer que nous sommes sur
tel quai et que l'on veut de l'eau (10 minutes car il ne parle pas français) je
comprends que l'on peut avoir de l'eau mais qu'il livre 10 tonnes au minimum.
(je crois avoir mal compris car je ne parle pas arabe et que l'on me répète
sans arrêt qu'ils manquent d'eau en ce moment) De
toutes les façons je n'ai pas besoin de 10 tonnes, les réservoirs de Banik
contiennent 600 litres...
Mais on peut discuter si on va voir le chef de l'eau. On
va donc voir le chef de l'eau avec Alexis. Après quelques palabres (18 minutes) le
chef de l'eau consent à ne nous vendre que 5 tonnes que nous partagerons avec
les bateaux présents. Il nous donne un papier d'autorisation de prélèvement
de l'eau et nous nous rendons d'abord à la caisse de l'autre coté du port (8
minutes) pour payer nos 5 tonnes (13 minutes). Le caissier nous donne un autre
papier, le reçu, et, muni du précieux document sorti sur ordinateur, nous
parcourons à nouveau le port pour trouver le plombier qui doit nous ouvrir le
robinet (57 minutes). Celui ci avait changé de cabane car il était déjà,
heureuse initiative, à la recherche de son trousseau de clés.
Bonne nouvelle,
il y a un robinet à proximité des bateaux. La sortie d'eau est à l'extérieur,
mais le robinet est encastré dans le mur, caché par une petite porte qui le
met à l'abri des indélicats qui voudraient se servir sans passer à la caisse.
Mauvaise surprise: le robinet est loin des bateaux mais ce n'est pas trop grave,
nous calculons qu'en mettant bout à bout tous les tuyaux de chaque bateau on
devrait s'en sortir.
Pendant ce temps notre gentil plombier essaye toutes les clés
de son trousseau pour ouvrir le cadenas de la porte . Il y a au moins quarante
clés et il les pose consciencieusement par terre côte à côte après les
avoir essayées toutes sans résultat. Il se gratte la tête puis reprend la
première, la seconde, la troisième... Alexis va chercher du dégrippant sur
son bateau. Après avoir copieusement arrosé le cadenas, le plombier reprend la
première clé, puis la deuxième... (34 minutes).
La porte résiste toujours. Il faut pourtant que l'on ait de l'eau, on a
payé... Le plombier a l'air hésitant, visiblement il a une idée mais ça
l'ennuie de nous la soumettre. Bon nous allons donc devoir aller voir le chef de
l'eau... Cette perspective le décide
enfin, Il ouvre la deuxième petite porte encastrée dans le mur à coté de la
première. Cette deuxième porte n'a pas de cadenas car il n'y a pas de robinet
derrière. Bon cela nous avance à quoi? "Regarde il y a un trou dans la
cloison et si on passe le bras dedans on arrive dans l'autre compartiment et on
atteint le robinet". Nous sommes sauvés.
Enfin presque, on a quand même
essayé de faire couler l'eau en tournant le robinet et l'eau ne coula point.
"C'est normal ! A cause de la sécheresse nous n'ouvrons le robinet général
qu'entre 3 heures et 6 heures du matin... Bonne nuit en perspective !!!
Puis il faut collecter tous les tuyaux des bateaux présents et les
raccorder entre eux. Évidemment les embouts sont différents...(44 minutes).
Puis on range le long tuyau « multi-bateaux » pour ne pas se le faire
voler pendant la nuit, il suffira de le dérouler à 4 heures du matin. Bilan
des préparatifs, plus de 5 heures de démarches et de préparations en plus du
remplissage des bateaux entre 4 et 6 heures du matin...
sous des trombes d'eau...
car bien entendu il s'est mis à pleuvoir à
torrent pour la première fois depuis des mois et nous aurions pu remplir nos réservoirs
en quelques heures avec notre « taud-récupérateur-d'eau ».
*
Toute cette histoire est rigoureusement exacte et vous n'avez pas eu tous
les détails, alors pensez à nous tout à l'heure quand vous ouvrirez tout
simplement un robinet pour avoir de l'eau, et si vous utilisez celui qui porte
un point rouge sur le dessus, vous verrez : En plus elle sera chaude...
Un complément
d'information nous est communiqué par Redouan. C'est avec plaisir que nous le
publions en vous encourageant à faire escale dans cette ville
surprenante. Aller aussi voir notre article sur Tanger
dans info mouillage.
Salut, tout d'abord je tiens
à vous remercier
sur le fait que vous avez écris sur la ville de Tanger dont je suis natif.
Cependant, il y a des erreurs dans votre article: je vous signale bien
que les choses sont énormément changées dans cette ville, actuellement il y
a une évolution sur tout les plans économiques, sociaux et politiques. si
vous auriez l'occasion de visiter Tanger en 2003 ou en 2004 vous
constateriez ces changements positifs. bon navigation...
Voir aussi:
Remplir les réservoirs à la fontaine
Préservation de l'eau
De
l'eau dans le Gasoil
Retour à la liste des rubriques de Banik
Retour au chapitre: Les Info pratiques
Vous
êtes sur www.banik.org
|