L'école à bord:

Sous-titre:        Le CNED:

 

Grande question pour les parents...

 

Quels ont été nos besoins de scolarité pendant toutes nos années de voyages ?

Nous avons réalisé plusieurs voyages.

Entre deux voyages on prépare le suivant :

  • Construire un bateau ou le remettre en état, suivant les cas.
  • Renflouement de la caisse du bord qui est en situation de naufrage à chaque retour... etc.

Nous avons réalisé la construction totale de notre premier voilier: Un Trismus 37' de 1976 à 1980. Notre premier fils Jean-Baptiste Junior (Gibé) est né en même temps que Banik. Nous avons donc commencé à voyager avec un enfant à partir de 1980 : 6 mois en Méditerranée: Gibé avait 6 mois...

Nous repartons en 82 et 83 Gibé avait 3 ans, donc pas de soucis d'école jusque là...

Vient alors la construction de notre bateau actuel, un dériveur de 40 pieds en acier très personnalisé. La famille s'agrandit et nous reprenons la mer en 90, 91 et 92. Gibé a suivi le CM2 et la 6ème à bord tandis que sa petite sœur Nathalie a commencé à apprendre à naviguer à 6 ans en CP puis a enchaîné avec le CE1.

3 ans plus tard: nouveau départ: Nathalie fait sa 6ème et sa 5ème sans problèmes entre deux plongeons dans les Caraïbes et Gibé peine un peu en seconde et 1ère S sous le soleil tropical...

Cela nous donne l'expérience de l'enseignement de 7 classes différentes avec le CNED.

Actuellement nous naviguons à deux, sans les jeunes qui volent de leurs propres ailes. Quand ils viennent nous rejoindre en vacances, si on parle d'école c'est avec la nostalgie des années passées mais ce n'est plus du tout maintenant d'actualité.

 

Nous avons choisi le CNED

L'aîné de nos enfants a navigué 7 ans, mais pas en continu, en gros par tranches de 2 ans, 2 ans et demi,... par 2 années scolaires à la fois en tout cas et étalées sur 17 ans... Nathalie a eu deux expériences de deux ans de CNED... Nous avons utilisé le CNED du CP à la 1ère S. Entre chaque voyage les enfants sont retournés à l'école pour 3 ans au moins...

Cette alternance est idéale, il n'y a pas de problèmes de réinsertion ou d'adaptation, les enfants connaissent les deux systèmes et les jeunes ont, en général, une grosse faculté d'adaptation. il faut compter avec ça.

Notre système d'alternance... Est ce une bonne solution ?

Pour nous cela a été efficace:  Nos enfants n'ont jamais doublé une classe.

Gibé a eu son bac S du premier coup à notre retour avec 11,5 de moyenne. Il a poursuivit ses études par une licence d'anglais et d'espagnol puis il a eu le diplôme de l'Ecole Supérieure de Commerce de Lille. Aujourd'hui il mène une carrière de commerce international au sein de grosses entreprises mondiales.

Nathalie a eu son bac du premier coup aussi et a choisi le domaine du tourisme. Sortie la première de sa promotion à l'IRTH de Tarbes, elle part à l'île de la Réunion avec son BTS en poche et travaille de suite dans une grande agence locale.

 

Qu'est ce que le CNED ?

Centre National d'Education à Distance

Le CNED est une école... à distance... et de nombreux étudiants y ont recours, enfants voyageurs, mariniers sur les péniches, handicapés, ou tout simplement salariés reprenant chez eux des études supérieures.

http://www.cned.fr/Index4.htm      Tout sur le CNED: présentation, adresses, programmes, tarifs...

 

 L'organisation nécessaire :

A notre époque, il y avait plusieurs points d'organisation à mettre en œuvre pour réussir une scolarité au CNED:

 

1 - La lettre de motivation
La lettre de motivation à écrire à l'inspection académique pour avoir l'autorisation de suivre des cours par correspondance. Pour cela, une aide (ou un appui) de la part du directeur de l'école ou du professeur principal de l'enfant est envisageable... Normalement il n'y a pas de problèmes, il est seulement parfois nécessaire d'avoir des arguments plus ou moins forts selon les académies...

 

2 - Les livres scolaires
Les cours sont fournis par le CNED mais ils doivent souvent être accompagnés de livres scolaires indispensables car les cours y font référence pour des textes à lire ou des exercices à réaliser et à renvoyer. Ces livres posent deux problèmes: celui de la fourniture, celui du coût. A priori on pense que le problème est mineur la première année (celle du départ) et empirera les années suivantes car on sera loin... Notre cas n'est pas une généralité, mais pour nous cela a été le contraire.

L'année du départ les enfants ne sont pas inscrits dans une école (si, le CNED), Ils ne peuvent donc pas "profiter" des organisations de location et de fourniture de livres comme leurs petits camarades... A moins de connaître des professeurs qui ont des tarifs sur les fournitures scolaires, on en est réduit à tout acheter à environ 15 € le livre, il en faut vite 12 à 15, faites le calcul... avec 2 enfants...

A la fin de la première année scolaire à bord, vous vous retrouvez avec tous ces livres qui pèsent et ne sont plus utiles... Non non on ne les ouvre plus l'année suivante, même si on est sûr que cela pourra toujours resservir...

Connaissant le problème, les bateaux avec des enfants se réservent les bouquins de classe d'un bord à l'autre, d'une année à l'autre...

On les échange, ou on se les revend: le tarif en 1997 était de 4,5 € le livre de classe quel que soit l'épaisseur ou le sujet... On n'a donc eu aucun problème, ni pour la recherche des ouvrages, ni pour le porte-monnaie. Quand on rencontre un jeune qui est dans la classe du dessus, on récupère tout d'un coup... Pour cela, radio cocotiers est bien utile... et pourquoi pas le net maintenant... que ceux qui auront ce problème y pensent...

Deux petits bémols toutefois:

- Il faut se trouver au bon moment (juin) à un endroit ou il y a concentration de voiliers peuplés de moussaillons (îles françaises) .

- Le CNED change parfois quelques livres d'une année à l'autre... C'est alors le rôle du correspondant à terre de faire parvenir l'ouvrage manquant avec les cours quand ils seront à sa disposition...

Nous avons complété les livres demandés par quelques bons dictionnaires français, anglais, espagnol (qui servent aussi aux parents) ainsi qu'un dictionnaire des synonymes.

Un catalogue des 3 Suisses ou de la Redoute a été aussi très utile pour trouver des illustrations, faire des découpages...

Nous n'avions pas d'encyclopédie car c'est cher, c'est lourd, cela s'abîme en mer. Nous étions parfois un peu justes en ressources de connaissances diverses. Maintenant il y a les micro-ordinateurs et les CD contiennent des mines inépuisables pour quelques grammes.

 

3 - Le correspondant à terre
Il
est indispensable car le CNED ne peut pas vous poursuivre sur les océans pour vous faire parvenir la correction des devoirs. Le CNED connaît une adresse à terre, en France et qui est la même toute l'année. Tous les documents sont envoyés par le CNED à cette adresse.

Pour le correspondant, c'est un travail qui n'est pas anodin. Faire les inscriptions d'une année sur l'autre, réclamer les certificats de scolarité pour les administrations, trouver les bouquins qui manquent, téléphoner au CNED pour avoir la suite des cours, faire des paquets colis, courir à la poste etc... En général le correspondant prend à sa charge (tant qu'à faire) tout le courrier de la famille, la gestion des trucs à payer ou a encaisser, les papiers qui fâchent etc... Il faut trouver la bonne personne pour ce travail. Merci encore Laure pour tout ce que tu as fait et continus à faire...

Attention quand on envoie les cours en début d'année:

On ne peut pas se faire envoyer de colis sains et saufs dans beaucoup de pays. Ou alors il faut passer par des transporteurs privés genre UPS ou DHL etc... Il vous en coûtera alors pour plus cher de transport que de documents... c'est lourd des livres... On l'a appris à nos dépends avec une facture de plus de 530 €, nous étions dans un pays d'Amérique du Sud... Une autre année, pour ne pas nous faire avoir, nous faisons escale à Curaçao. C'est une île néerlandaise, et nous supposions pouvoir compter sur un service postal digne d'un grand pays européen. Normalement, en une semaine on devrait recevoir les cours et pouvoir poursuivre notre voyage. C'est vrai, la poste fonctionne bien, nous avons reçu trois colis en moins de 10 jours. Seulement il en manque un, justement celui ou se trouve le début de l'année pour Gibé. Notre correspondante à fait partir 4 colis de France, de la même poste, le même jour, en même temps. Sur un des colis, elle a juste oublié d'écrire "par avion". Pendant que ses 3 copains faisaient la route dans un airbus, le 4ème paquet a traversé l'Atlantique par cargo et mis un mois pour nous parvenir...

Nous sommes restés bloqués un mois à Curaçao à faire de nombreuses démarches pour retrouver le colis perdu avant de comprendre que tout cela vient de l'absence de deux petits mots oubliés: "Par avion".

 

4 - Le planning d'envoi des devoirs
Il faut respecter le calendrier de retour des devoirs. S'il n'y a pas un nombre suffisant de notes, l'élève ne passe pas en classe supérieure. Quand on sait que certains devoirs seront en retard, en période de traversée océanique par exemple, n'oubliez pas d'écrire, avant de partir, un petit mot au professeur principal qui pourra excuser des circonstances qu'il comprend.

Pour tenir le planning d'envoi des devoirs, celui ci est affiché au dessus de chaque pupitre avec le programme des cours de la semaine, jour par jour et matière par matière.

Pour renvoyer les devoirs au CNED il y a la poste bien entendu. Dans de nombreux pays ou le service postal est aléatoire ou très long, nous avons souvent sollicité la gentillesse de touristes qui rentrent en France en avion. Après avoir raconté notre façon de vivre, l'importance pour nos enfants de renvoyer les devoirs en temps et en heure (leur passage en classe supérieure peut en dépendre) nous sympathisons et ils acceptent d'emmener le paquet avec eux et de le poster à leur arrivée en France. Il est normal de leur donner la grosse enveloppe ouverte, et de détailler avec eux le contenu. En ce qui me concerne je n'accepterai jamais d'emmener en avion un colis fermé dont j'ignore le contenu, pour le compte de gens que je connais à peine.

Après l'envoi des devoirs il peut y avoir les difficultés de réception des corrigés qui sont très largement annotés et qu'il est donc important et très formateur de lire. Les contraintes du voyage ont fait que parfois nous les recevions en poste restante plusieurs mois après la rédaction du devoir. Les effets bénéfiques sont alors largement dilués.

Aujourd'hui beaucoup de choses se font par INTERNET avec le CNED . C'est génial, c'est presque du temps réel. Mais nous n'avions pas accès à cette technologie à l'époque ou nous étions au CNED.

 

5 - Un espace réservé aux enfants qui se prête bien à l'activité scolaire.
Lorsque Nathalie était en CP et CE1 et Gibé en CM2 et 6ème, nous avions carrément réaménagé en école un coin du bateau en face de la cuisine. Anik pouvait assurer les travaux ménagés tout en surveillant les deux loustics du coin de l'œil.

gibepup.jpg (16525 octets) Gibé installé à son pupitre en sixième.
Nathalie était assise à un pupitre identique en face de lui.

Ce coin école offrait à chacun un vrai pupitre, un banc à hauteur des petites jambes de Nathalie, 3 grands tiroirs de rangement pour les trousses, les cahiers et les livres. Nous ne monopolisions pas ainsi la table du carré qui peut être utile à autre chose et cela évitait de devoir tout ranger (si le boulot n'était pas fini) quand le repas était prêt.

Les deux pupitres se faisait face. Dans les petites classes c'était très pratique. Ensuite ils se sont un peu gênés. Les jambes avaient grandies et l'attention se laissait distraire par ce que faisait l'autre... Nous avons donc cassé l'école et construit une cabine de plus. Chaque jeune a ensuite disposé, dans sa cabine, des rangements et du plan de travail nécessaire. Cela fait 2 coins école, 2 coins de vie individuel, pour lire, pour écrire aux amis, cacher ses petits secrets ou écouter les cours de langue sur cassette sans déranger son voisin...

 

6 - Beaucoup de rigueur sur les horaires
Dans les petites classes nous étions intransigeants sur les horaires, tous les jours, même le dimanche de 8 à 12 heures...

Avec les retards dans la réception des cours, l'année commence généralement fin septembre et se termine fin mai (pour les corrections) après c'est 4 mois de vacances pour parents et enfants... Les seules pauses que nous nous autorisions pendant l'année scolaire c'est durant une navigation par gros temps ou une excursion intéressante de plusieurs jours... et cela pas forcément à Noël ou à Pâques.

 

 

Les difficultés d'un tel enseignement :

Les cours du CNED sont d'excellents supports qui aident bien les parents (qui sont des répétiteurs). Nous qui ne sommes pas enseignants, avons été très surpris de la rapidité phénoménale avec laquelle Nathalie a appris à lire et à écrire en quelques mois. (fierté des parents). Nous ne l'avions pas remarqué autant avec Gibé parce que ce n'était pas nous qui avions fait le travail.

A l'école le programme est très délayé et le professeur s'adapte au rythme des gamins les plus lents. A bord, le programme est très concentré, on travaille 7 à 8 mois par an, 3 heures 30 à 4 heures par jour et on voit un programme plus important.

 

Problèmes à bord:

L'école est une contrainte à bord; pour les enfants comme pour les parents. Quand il y a contrainte, il y a création de stress et d'énervements... Le ton est monté parfois, il y a eu des pleurs et des grincements de dents... Sur le bateau, les parents ne peuvent plus reporter toute la responsabilité de l'éducation scolaire sur les professeurs... Ils assurent seuls. Il faut donc contraindre parfois. C'est dur d'être un temps: papa ou maman-copain, un autre temps: papa ou maman-prof (voir un truc un peu plus bas)

 

Problèmes du retour:

Dans les petites classes:

Les enfants étaient en tête de classe à chaque retour (tant que nous pouvions les aider) car ils ont plus d'un trimestre d'avance. Mais à l'école, le rythme plus lent leur fait perdre la concentration, ils ne travaillent plus et les résultats chutent dès la fin de la première année.

Dans les grandes classes:

En réintégrant au niveau de la terminale S, Gibé avaient beaucoup de lacunes car nous (les parents) étions dépassés par le programme... On ne peut pas l'aider donc on le laisse davantage seul... On vérifie moins l'acquisition des connaissances...

On contrôle la qualité des devoirs rendus mais si l'esprit est bien structuré, s'il a la capacité à résoudre les problèmes, à avancer par réflexion en utilisant les documents dont il dispose (les livres, les cours...) il réalise un bon travail mais sans faire l'effort d'apprendre...

Phénomène plusieurs fois constaté: Lors d'un nouveau chapitre ou sujet, Gibé était très content car il comprenait ce qui était expliqué dans la première séance (c'est nouveau). A la troisième séance (10 jours après, par exemple) il ne comprenait plus car il n'avait pas appris (et donc pas retenu) le début qui est utile pour la suite...

Résultats: des lacunes énormes en connaissances de base mémorisées. Gibé a commencé l'année de terminale avec 5 de moyenne. Il a tout de même obtenu son bac parce que nos enfants ont appris à bosser par eux même, pour eux même, et ils se prennent en main mieux que ceux qui n'ont connu que la formation encadrée de l'école... et puis les calculettes mémorisent pas mal de choses aujourd'hui à la place de l'élève.

 

Les limites du système dépendent de chacun.

Il y a des gosses de bateau comme des gosses de la ville qui sont réfractaires aux études. Avec ceux la, ce doit être très dur. Nous avons rencontré un gamin qui faisait le tour du monde avec son père et qui avait complètement abandonné les études à 14 ans, par contre il savait démonter et remonter entièrement le moteur diesel du bateau...

Les limites dépendent aussi de la compétence des parents: Nous étions incapables d'aider Gibé en math, physique et chimie en première S...

Pour notre famille la classe de troisième était la limite raisonnable... On l'a un peu dépassée et cela s'est bien passé quand même. Nous avons la chance d'avoir des enfants qui ont été courageux. C'est la première fois que nous le disons (ils vont lire l'article pour le valider, profitons en, cela leur fera plaisir)

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Nathalie a souvent suivi les cours assise sur les genoux de sa maman ...
nathaliecned.jpg (28131 octets)
avant d'être autonome... plus tard.

Des petits trucs pour vous aider:

Ne pas hésiter à demander un coup de main aux compétences rencontrées sur les bateaux voisins: Des anglais, des espagnols... pour les langues, des ingénieurs pour une leçon de physique etc... Beaucoup de gens le feront avec beaucoup de gentillesse.

Dans les petites classes (et même ensuite) il faut faire accepter que pendant la matinée on est le prof et non plus les parents. Pendant longtemps, je commençais le cours en disant bonjour je suis Mr Machin le prof... et je mettais une casquette (ce que je ne porte jamais d'habitude) pour changer de personnage.

En début d'année, le CNED donne à l'élève un dossier qui explique comment il doit travailler: Le lire attentivement et suivre les conseils.

Tout au long de l'année, Nous conseillons aux parents de lire les cours AVANT que les enfants ne posent des questions... Ne pas trop faire confiance à nos "restes scolaires": Les choses ont évoluées, on ne les présente pas toujours de la même façon...

Navigant de conserve avec un bateau ami pendant une année scolaire, on a mis les horaires de classe en même temps sur chaque bord. Dans chaque bateau on pouvait dire: "Regardez les autres, ils sont déjà au boulot, quand ils seront en récréation, vous ne pourrez pas aller les rejoindre si vous n'avez pas fini... Quand les jeunes imaginaient leurs copains en train de travailler cela évitait certaines discussions familiales.

 

Quelles sont les réactions de l'entourage ?

L'éducation de nos enfants est une des premières questions qui nous est  posée par la famille, nos amis ou les curieux de rencontre.

En général, au début, ils nous regardent en coin (l'œil suspicieux) car ils pensent que l'école est obligatoire en France. Serions nous dans l'illégalité ? Ils se trompent: C'est l'éducation qui est obligatoire... On a le choix des moyens... Bien sur il vaut mieux avoir une bonne raison pour éviter le système scolaire classique. ...

Dans un deuxième temps ils se disent que les enfants vont prendre du retard scolaire... Dans les petites classes ils ont pris de l'avance (voir ci-dessus)...

Ils oublient la richesse non mesurable apportée par le voyage, l'ouverture d'esprit générée par l'écoute des gens rencontrés: de tous milieux, de tous pays, de toutes cultures... alors qu'à terre on reste souvent confiné dans son petit environnement proche avec une vision unique des choses... (C'est vrai aussi pour les adultes... Certains "assistés plus qu'ils ne le méritent"  feraient mieux d'aller voir les conditions de vie dans les mines de Potosi en Bolivie...)

Ils oublient la paix et la santé que la vie naturelle nous apporte. Nous vivons avec la mer, dessus, dessous, dedans... La nature nous forme physiquement et intellectuellement tous les jours.

Nos parents nous ont trouvé dans un premier temps, un peu irresponsables mais ensuite, quand ils ont vu que tout s'était très bien passé, ils étaient très fiers de la réussite scolaire de leurs petits enfants...

Les professionnels de l'enseignements sont un peu méfiants:

Nous avons rencontré une professeur d'anglais qui trouvait les cours mal fait... Elle les a arrangés à sa sauce pour ses enfants sur son bateau... Elle a sans doute eu raison,mais pour des profanes comme nous, les cours du CNED c'était bien.

Une directrice d'école qui n'avait pas tout compris ne voulait pas inscrire Gibé dans son école à notre retour car, disait elle, les parents inscrivent les enfants au CNED et quand cela ne va plus ils les remettent à l'école... Après elle s'est rendu compte et a changé d'avis... Elle avait peut-être eu une mauvaise expérience auparavant.

Une fois seulement, un professeur de français nous a demandé de suivre nos enfants et leur voyage pour intéresser sa classe. On n'a pas été plus loin, c'était une lourde contrainte pour nous de correspondance et de travail supplémentaire... On a peut-être eu tord...  Il faut dire que nous n'utilisions pas Internet à cette époque. Aujourd'hui ce serait différent.

Ce qui tracasse aussi les gens c'est le manque de contact de nos enfants avec les autres enfants.

Il faut savoir que le temps passé en mer, seuls au large, est d'environ 3 mois par an. Le reste du temps, Banik est au mouillage. Nos enfants débarquent souvent en dehors du temps de travail. On a même favorisé cela en ayant à bord deux annexes avec deux hors bord (un petit 3 chevaux pour les enfants).

Je n'ai jamais rencontré de pays sans enfant: Si les parents acceptent (et favorisent) les contacts avec les locaux, il n'y a pas de problèmes. Les enfants comprennent vite que les rencontres sont courtes, ils apprennent à lier vite connaissance, ils prennent l'habitude et développent le plaisir de la correspondance écrite.

Plus tard (en 1ère), Gibé qui est très à l'aise partout en société, a ressenti un manque de références. Pas un manque de copains mais un manque de jeunes de son age, dans la même classe, pour qu'il puisse se situer par comparaison, sur un plan scolaire... Il était incapable de dire s'il était à niveau, les notes à ses devoirs ne voulant pas dire grand chose (Les devoirs sont faits avec les documents et dans une durée qu'il s'accordait lui même) C'est une des raisons importante de notre retour. Gibé souhaitait faire sa terminale et préparer son bac encadré dans un environnement scolaire. Et il a eu raison.

 

4 ans après sa classe de 5éme  : Le souvenir de Nathalie sur cette scolarité au fil de l'eau avec l'aide du CNED.

A 31 ans Gibé se souvient de cette époque de vie familiale sur Banik.
Interview de la revue Bateaux

 

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