Comment approcher et prendre un coffre :

 

Comment amener le bateau au bon endroit pour plonger l’ancre et poser le mouillage juste sur le carré de sable entre les coraux … Ou bien, souvent plus délicat, pour effectuer une prise de coffre :
Nous avons convenu de nous faire des signes standards pour diriger la manœuvre.
Ceci permet à Anik de manœuvrer au moteur et à moi même de faire le plus difficile : Attraper le coffre ou mouiller l’ancre.
Avantage supplémentaire non négligeable : Ça évite de crier pour se donner les instructions ce qui ne manque jamais de faire sourire les observateurs qui attendent, narquois, de pouvoir se moquer de la faute. Mais quand tout se passe en silence et avec précision ça force plutôt l’admiration.

 

 

Description des signes : 

Les signes sont réalisés par la personne qui se trouve à l’avant, elle tourne le dos au barreur qui manœuvre en fonction des directives du guide qui a une meilleure vision. Il est très important qu’il n’y ait pas d’ambiguïté dans les messages. 

AVANCE TOUT DROIT au moteur : Les coudes sont à la même hauteur que les épaules. Les avant bras sont levés. Les mains sont plates. Les avant bras basculent ensemble vers l’avant un peu comme pour frapper du tranchant de la main au karaté (sans baisser les coudes). Lever et baisser les mains dans cette position. Une accélération de la vitesse et de l’amplitude du mouvement signifie au barreur qu’il doit accélérer aussi, toujours vers l’avant. 

VA VERS LA DROITE :  Le bras est tendu horizontalement vers la droite, l’index pointant dans cette direction sans bouger : On va doucement vers la droite.
S’il faut y aller franchement et rapidement on lève  l’avant bras et le rebaisse. Une accélération de ce mouvement donne une idée de l’urgence ou de l’ampleur du virage à faire. 

VA VERS LA GAUCHE : Même chose que pour la droite mais dans l’autre sens.

METTRE AU POINT MORT : Les deux bras s’écartent et reviennent sur la poitrine. Les mains sont plates. Mettre au point mort ne veut pas dire que la manœuvre est terminée. Le guide peut, par exemple, estimer que le bateau va finir sa route sur son erre. Le barreur reste attentif, il est possible de devoir mettre en marche arrière pour freiner ou à nouveau en marche avant si le guide a mal estimé la distance et que l’on est trop court.

AVANCE TOUT DROIT moteur arrêté : Un coude (celui de droite ou de gauche peu importe) est à la même hauteur que l’épaule. L’avant bras est levé. La main est plate. L’avant bras bascule vers l’avant un peu comme pour frapper du tranchant de la main au karaté (sans baisser le coude). Lever et baisser la main dans cette position. S'il faut accélérer la vitesse on reprend le mouvement à deux bras pour mettre le moteur

MARCHE ARRIÈRE : Le coude est à la même hauteur que l’épaule. L’avant bras est levé. L’index est pointé vers le haut  et la main décrit des cercles. C’est le signe de manutention des grutiers qui veulent dire : Lève ou tire…  La main tourne lentement, le barreur enclenche la marche arrière et accélère un peu. La main accélère : le barreur pousse sur la manette des gaz. 

TOUT VA BIEN : Le pouce et l’index se rejoignent, les 3 autres doigts sont tendus, comme dans le signe OK des plongeurs. Le guide doit faire bien attention de placer sa main de façon à ce que le barreur voit bien le O (formé par le pouce plus index) et ne confonde pas ce signe avec un autre. Quand les secondes passent semblant des minutes et que le barreur, qui ne voit pas tout ce qui se passe, commence à s’inquiéter, ce signe est là pour le rassurer. 

ON ARRÊTE TOUT : La manœuvre est finie, Croiser les deux avant bras au dessus de sa tête ou devant la poitrine en se retournant. C’est le signe des plongeurs qui donne le signal d’arrêt de l’exploration pour que tout le monde remonte. Dans notre cas, ça veut dire la manœuvre est finie. On ne touche plus à rien  pour le moment. La tache du barreur est terminée ce qui ne veut pas dire qu’on a fini l’opération de mouillage…Exemple passer une amarre en double, mettre le crochet de chaîne sur un taquet etc… mais tout ça c’est la suite normale qui se fait dans un deuxième temps. Le barreur, quand à lui, sait que le bateau est arrêté et maintenu et que son rôle de barreur est terminé

 
Les mouillages sont parfois très encombrés. Il faut alors slalomer entre les bateaux pour trouver sa place

 

Comment attraper et se fixer à un coffre.

Pour prendre une bouée de mouillage la manœuvre pour amener le bateau en position doit être encore plus  précise que pour mouiller l’ancre. C’est là qu’on peut bien mettre en pratique le code des signes décrits ci dessus.  S’il y a du vent et du clapot  il faut de la vitesse,  les mouvements du bateau sont alors plus brusques et l’inertie peut arracher la gaffe des mains de celui qui a croché l’anneau. On arrive souvent à retenir le bateau qu’au prix d’un effort intense et parce qu’une deuxième personne se jette à plat ventre pour passer un cordage dans l’anneau.

Pour éviter ces désagréments, on peut utiliser le système  bien connu du crochet amovible qui se fixe au bout d’une perche (ou sur le manche de la gaffe). C’est idéal quand c’est bien préparé : Un cordage de 10 mètres qui part du taquet ou il est solidement amarré qui passe dans le davier à l’étrave qui revient par l’extérieur sur le crochet placé au bout d’un manche. En passant près de la bouée il n’y a qu’à cliquer le mousqueton sur l’anneau prévu à cet effet en haut de la bouée. Le crochet fermé par un cliquet ne peut plus  s’échapper de l’anneau de la bouée, mais se libère de la perche. Le bateau est donc amarré, il ne reste plus qu’à finir tranquillement la manœuvre (mettre une autre amarre en double, régler la longueur etc. …)

S’il n’y a pas d’anneau sur la bouée  l’astuce est de la prendre toute entière au lasso. Rassurez vous, il n’est pas question de jouer au cow-boy.

Fixez au bateau  l’extrémité du cordage de 10 mètres comme ci dessus. A l’autre extrémité, faites une boucle et cliquez le crochet en inox sur le cordage lui même. Ça forme un genre de nœud coulant : Le crochet fermé sur le cordage forme une boucle coulissante que vous ouvrez d’un diamètre égal à la longueur de la gaffe. Passer la pointe de la gaffe dans la boucle, tenir également  la boucle dans la main qui tient la gaffe. La boucle reste ouverte au dessous de la gaffe tenue horizontalement. En passant près de la bouée on passe la boucle, avec la gaffe par dessus la bouée. La boucle en cordage entoure la bouée, coule dessous et quand le bateau tire, le cordage se resserre autour de la chaîne qui tient la bouée. Le bateau est fixé, on calme le jeu , il est facile de préparé un amarrage classique avec un cordage qui revient en double en passant dans un anneau ou une manille juste sous la bouée et que l’on peut larguer facilement. La personne qui manœuvre la boucle a intérêt  à tendre le cordage assez rapidement pour éviter que celui ci ne descende trop profond le long de la chaîne ce qui ne facilitera pas sa récupération ensuite.

 

Quelques conseils :

Nous vous rappelons, mais vous le savez, que, dans la mesure du possible, on approche un emplacement de mouillage ou un coffre à prendre en se plaçant vent de bout. Ça permet de venir sur l'erre du voilier le moteur au point mort. Si on a bien calculé, le bateau s'arrête à l'endroit voulu. Le vent le fait ensuite reculer mais ça laisse le temps de placer l'ancre sur le fond ou de se fixer sur la bouée de corps mort. 

Pour relever l’ancre, surtout sans guindeau électrique, on utilise parfois  le moteur qui soulage la traction sur la chaîne. Il faut alors avancer sur la chaîne et non d’un coté ou de l’autre ce qui aggrave alors les difficultés. Le langage des signes est alors bien utile également.

 

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