Le mouillage :
Vaste débat... Nous n'allons pas asséner des vérités,
mais relater ce qui se passe sur Banik aujourd'hui après de nombreuses nuits
(plusieurs milliers) passées dans toutes sortes de mouillages.
L'équipement,
Les manuvres ...
La technique du
mouillage en plomb de sonde ....
L'installation
et l'usage du mouillage arrière
L'équipement:
Dès le départ nous sommes fort équipés en mouillages:
4 mouillages complets. C'est ce qui nous semble nécessaire pour un voilier de
voyage. Beaucoup de voiliers de voyage sont sous-équipés et feraient bien
d'acheter une ancre moderne supplémentaire avec sa chaîne et son câblot.
C'est la meilleure assurance pour le bateau (et c'est moins cher on ne rachète
pas une ancre tous les ans) . Il nous est arrivé de passer une nuit (relativement rassurés)
avec 3 mouillages complets sur le fond. Et c'était nécessaire pour résister
à plus de 50 nuds de vent sous un Norther alors que nous n'avions trouvé
pour nous abriter qu'un petit banc corallien qui arrivait à peine à casser
les vagues.
Il faut dire que la nuit il est impossible de naviguer à l'intérieur de la
grande barrière de corail au Belize (il y a des patates de corail partout). Il
faut donc mouiller chaque fois sous le vent d'un îlot ou d'un banc corallien.
Mais au passage d'un Norther, le vent tourne de plus de 180° et s'établit au
Nord laissant le bateau face à une baie ouverte... On ne peut alors plus
compter que sur ses ancres.
Nous avons tenu aussi avec 3 ancres les 70
nœuds du cyclone Emily qui est passé
à moins de 25 milles de nous à Carriacou en 2005.
Alors quelles
lignes de mouillage et comment les installer ?
Depuis les années 1980 nous naviguions avec 2 CQR et 2 Britany:
Une de 20 kg
et une de 16 kilos de chaque marque. 120 mètres de chaîne de 10 répartis sur
les 4 mouillages 50 + 40 + 20 + 10. et au moins le double de longueur en câblot
de 22.
Cela fait du poids c'est vrai, mais on peut le répartir, il n'est pas question
d'avoir 2 ancres à poste à l'avant:
Le mouillage principal est à poste à l'étrave. Ce
mouillage est important il devrait pouvoir tenir seul dans 100 % du temps.
Nous y mettions au début la CQR de 20 Kg qui se
plaçait bien dans le davier. Puis on a utilisé la Britany. Maintenant c'est
une Spade de 20 Kg. (Voir pourquoi plus bas)
L'ancre est reliée aux 50 mètres de chaîne par deux
manilles de 12 mm. Il faut toujours mettre des manilles d'une taille au dessus
car celle ci est plus faible qu'un maillon de chaîne. L'une des deux manilles
est en inox : C'est la garantie de pouvoir la démonter et ainsi
désolidariser la chaîne et l'ancre.
Le cordage utilisé pour la ligne sur Banik est du
polypropylène 3 torons. Le polypropylène ne résiste pas très bien aux UV
et il faut le changer plus souvent que le nylon par exemple. Sur Banik il a
tenu quand même 10 ans et le prix est tellement moins cher que cela n'a pas
d'importance. Pourquoi du polypropène ? parce qu'il flotte... La aussi il y a
2 écoles.. ceux qui disent que s'il flotte on risque plus qu'un bateau le
prenne dans son hélice... pour notre part on l'a choisi car à la suite de la
chaîne posée sur le fond, le cordage remonte et cela évite qu'il fasse des
tours sur le corail tranchant... Ce risque la vaut au moins autant que celui
de l'hélice, surtout quand on pratique plus de mouillages solitaires dans les
lagons que des mouillages encombrés en Méditerranée.
Il faut savoir que le polypropylène est également moins élastique que le
nylon que l'on pourrait recommander pour amortir. Mais quand le câblot est dans l'eau, c'est qu'il y a déjà une bonne longueur de chaîne
à l'eau et c'est le poids de celle ci qui "encaisse" les coups de
traction.
Nous fixons le cordage à la chaîne par une épissure. Cette
liaison est facile à réaliser.
Un mouillage complet, opérationnel est placé à l'arrière (voir la
description de l'installation du mouillage arrière plus bas dans la page)
Un autre mouillage complet plus
petit, est rangé dans un coffre spécial qui s'ouvre dans le
passavant au milieu du bateau. Ce mouillage complémentaire peut être porté
très rapidement où on le
désire... A l'avant (voir le mouillage en plomb de sonde plus bas dans la
page), à l'arrière ou dans l'annexe pour aller le placer
au bon endroit ...
Ce mouillage doit être relativement léger pour rendre les manœuvres plus
faciles. Il est donc constitué de juste 20 mètres de chaîne et d'une ancre
de 16 kg. Par contre le cordage est assez long pour pouvoir aller loin avec
toute la chaîne dans l'annexe.
Un mouillage dit "de miséricorde" (mais qui est plutôt un
mouillage de secours) est rangé complet, prêt à servir, dans les fonds, au
milieu du bateau. On peut le sortir par le bon bout (par l'ancre) par le capot
de pont qui est juste au dessus...
Il est constitué d'une ancre de 20 kg, de 40 mètres de chaîne et de 60
mètres de cordage.
Il y a un accessoire intéressant qui complète
efficacement l'équipement de mouillage : c'est le crochet de mouillage. Il
évite d'exploser le guindeau et permet dans certains cas, d'augmenter
considérablement le confort au mouillage Voir
l'article dans info pratique - les trucs de Banik
Choix des
ancres...
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Tu vois que la CQR tient aussi bien
que la Britany !!!
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Les ancres que nous avons utilisées ont généralement
tenu, même dans des conditions difficiles. Il faut dire que nous n'hésitons
jamais à mettre toute la chaîne à l'eau. Il est bien difficile de donner une
préférence entre la CQR ou la Britany. Je dirai simplement que nous avons réussi
à casser la CQR de 20 kg (voir photo) dans une baie ou nous
subissions la houle générée par un lointain cyclone.
Il nous faut maintenant remplacer cette ancre sur le
mouillage principal qui doit être un mouillage de confiance car on souhaite
qu'il soit capable de tenir seul en toutes circonstances.
Nous avons choisi une ancre moderne de type SPADE dont nous
pouvons dire aujourd'hui beaucoup de bien.
Voir notre point de vue
Les manuvres:
Nous avons bien sur essayé les techniques standards pour
améliorer la tenue des ancres: l'affourchage, l'empennelage: Ces techniques ne
sont pas mises en oeuvre systématiquement mais simplement quand on craint que
les conditions peuvent se détériorer. Les inconvénients de manipulations ne gênent
donc pas à chaque fois que l'on mouille, mais ce sont des manuvres que l'on
ne veut plus faire sur Banik maintenant. Surtout quand on a prévu une ligne de mouillage
principal digne de confiance: Une bonne ancre + une bonne longueur de chaîne +
un câblot de la section adéquate (pour les longueurs et diamètres reportez
vous aux textes officiels qui sont le minimum à avoir) .
Nous n'utilisons plus jamais les techniques d'affourchage (difficile à mettre
en oeuvre surtout quand le vent tourne) ou d'empennelage (difficile à
manipuler, même avec une grande longueur de chaîne entre les deux ancres... et
si on perd le mouillage on perd deux ancres...)
La technique du
mouillage en plomb de sonde:
Maintenant, nous utilisons la technique du deuxième
mouillage en plomb de sonde.
On mouille juste le mouillage principal, quelque soit le
temps... on a confiance, il est bien dimensionné, on ne fait pas de montages scabreux...
Si le temps ou la mer devient mauvais: On sort alors le deuxième mouillage de
son coffre au milieu du bateau et on mouille juste la hauteur d'eau. Puis on relâche
5 mètres du mouillage principal en laissant s'étaler le deuxième mouillage. Puis on raccroche le mouillage principal et à l'endroit ou le bateau s'arrête,
on largue tout ou partie de la chaîne du deuxième mouillage qui fait un tas
sur le fond. Si on dérape; la chaîne du deuxième mouillage s'étale
progressivement augmentant de plus en plus la tenue... au bout d'un moment les
deux ancres travaillent ensemble dans le même axe. Bien souvent, au moment du départ, on relève le deuxième mouillage qui est
encore presque sous le bateau, il n'a pas servi. On le range tranquillement, puis on relève le
mouillage principal. L'avantage de cette technique c'est que c'est facile à
mettre en oeuvre même si on n'avait pas l'intention de le faire au départ. Il
nous est très souvent arrivé de rajouter ainsi un second mouillage en plomb de
sonde simplement parce que des nuages noirs se pointaient dans le ciel alors que
nous avions décidé d'aller faire un tour de plusieurs heures à terre.
Cela rend l'esprit plus libre de savoir qu'il y a au moins deux "ficelles"
indépendantes qui tiennent le bateau. (Un de nos amis a perdu son muscadet dont
le mouillage avait été coupé par une hélice).
L'installation et l'usage du
mouillage arrière:
BaniK est équipé d'un mouillage complet qui est en permanence à poste
à l'arrière du cockpit. Ce mouillage est constitué d'une ancre plate de 16
kilos, de dix mètres de chaîne de 10 et d'un cordage en Nylon de diamètre 18
et d'une longueur de 120 mètres. Bien
sur il faut pouvoir ranger tout cela et il n'y a presque jamais une installation spécialisée permettant de mouiller
comme à l'avant du bateau...
Sur beaucoup de voilier de voyage il sera possible de trouver un coffre
arrière, ou un coffre rajouté sur
le pont, ou un système accroché dans les balcons... Un mouillage arrière
complet réclame pas mal de place... L'inconvénient principal du rangement de
ce genre d'équipement est qu'il ne permet pas un usage immédiat du mouillage
dont il faut, selon les cas,
rassembler les éléments ou démêler les nuds...
Pour que le mouillage soit à poste et immédiatement largable, nous
avons mis en place sur BaniK l'installation suivante:
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L'ancre est à poste à l'extérieur, sur le tableau arrière : Elle
repose sur deux supports en inox ou elle est retenue par deux petites garcettes
dont il suffit de tirer la clé gansée. La chaîne est reliée à l'ancre en passant par un émerillon.
La chaîne traverse ensuite le
tableau arrière en passant dans un gros chaumard en inox. Ce chaumard est
construit avec un rond en inox courbé en un cercle qui vient garnir les bords
de la découpe ronde réalisée dans la tôle du tableau arrière. |
La chaîne
est ensuite reliée au cordage par une manille en inox ce qui permet un démontage
facile si besoin (Il faut souvent scier les manilles en acier galvanisé pour démonter
un mouillage). Les 120 mètres de cordage qui doivent restés bien clairs, si on
veut pouvoir larguer le mouillage d'un trait, sont enroulés sur un touret en
inox..
Ce touret de fabrication très solide est le principal élément du système.
Il permet de ranger correctement le long cordage qui peut se dévider tout seul
sans s'emmêler.
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Nous utilisons souvent le mouillage arrière:
Lorsque nous mouillons dans des chenaux étroits parcourus par des courants de marées . Le bateau doit être
tenu à l'avant et à l'arrière pour éviter de toucher les rives à la
renverse... Pour effectuer cette
manuvre dans des endroits ou il n'y a pas forcément beaucoup de place, nous
utilisons la technique suivante:
L'ancre arrière est détachée et posée en équilibre dans la jupe
uniquement retenue par une garcette. A l'endroit choisi, le barreur largue la
garcette, l'ancre plonge entraînant la chaîne puis le cordage qui se dévident
tout seul du touret. Le barreur peut contrôler la vitesse de dévidement en
freinant le touret avec son pied. Le bateau avance doucement au moteur et dépasse
l'endroit prévu pour stationner. Quand on arrête le bateau, on peut mouiller
l'ancre avant. Il suffit alors de reculer en reprenant le cordage arrière
pendant que l'on étale le mouillage avant. On règle les longueurs des deux mouillages pour positionner
le bateau à l'endroit choisi. L'ancre
avant est tournée à la bitte d'amarrage devant le guindeau, l'ancre arrière
est raidie sur un winch. Cette manuvre est possible grâce à la grande
longueur du mouillage arrière (le double de celui placé à l'avant).
Notons également la technique du mouillage bahamien.
La bas, dans des chenaux particulièrement étroits et pour garder
toujours le bateau face au courant,
nous ramenons le cordage du mouillage arrière à l'étrave. Le bateau est alors
tenu par l'avant sur deux ancres placées en ligne vers chaque sortie du chenal.
Il pivote autour de son nez avec un évitage réduit à la longueur du bateau.
Quand le mouillage est en place à l'arrière du voilier, nous y fixons
toujours un pare-battage 10 ou 15 mètres plus loin pour indiquer aux autres
bateaux qu'il y a quelque chose qui traîne par là. Autant on imagine bien une ancre à l'avant et les bateaux
qui passent arrondissent leur route, autant certains n'hésitent pas à raser la
jupe arrière.
Au mouillage, nous utilisons souvent d'une autre manière
l'ancre arrière.
Nous détachons la manille en inox qui relie la chaîne au câblot. Ce
long cordage est ensuite tiré en annexe (ou par un nageur si ce n'est pas trop loin) jusqu'à la côte. Là, nous
fixons le cordage à un rocher ou un cocotier, pour tirer le bateau toujours
mouillé par lavant et lui ramener le cul le plus près possible du bord.
On aime bien, quand la configuration s'y prête, de pouvoir descendre du bateau et être au sec en
quelques enjambées. (Nous rappelons que BaniK a 1,20 mètres de tirant d'eau
quand la dérive est relevée.)
Pour fixer le cordage dans les rochers sans qu'il ne s'use, nous avons fabriquer
une boucle avec une chute de câble de filière munie d'une cosse. Voir
article dans info pratique - les trucs de Banik
Il y a encore une situation ou le mouillage arrière est
très pratique:
Quand il faut se ranger à un quai en jetant une ancre puis se glisser entre
les bateaux déjà amarrés. (c'est courant en Méditerranée) Cette manœuvre
se fait toujours en mouillant par l'avant (c'est en principe la que se trouve
le mouillage) et en reculant ensuite vers sa place. C'est délicat, car un
bateau recule mal, il est plus difficile à diriger. Il faut obligatoirement
quelqu'un à l'avant qui laisse filler la chaîne au fur et à mesure... Trop
vite, il y aura trop de chaîne au fond, pas assez vite, on retient le nez du
bateau qui devient ingouvernable... Ce sont en tout cas de bons moment
assurés pour ceux qui regardent.
Avec le mouillage arrière, près à être largué, tout
devient simple: On rentre en marche avant, on voit clair, on a l'habitude
d'avancer dans ce sens, on connaît bien les réactions du bateau. A la
distance voulu, bien dans l'axe de la place convoitée, le barreur largue
l'ancre qui entraîne le mouillage qui se dévide seul au fur et à mesure...
Quand l'avant est attaché, on raidit le mouillage arrière à l'aide d'un
gros winch de foc.
De plus quand les bateaux sont serrés il est possible de faire rentrer le
coin de l'étrave puis de pousser un peu de chaque coté... Tandis qu'avec un
gros derrière c'est plus difficile.
Comment prendre un
mouillage:
Il y a deux étapes : l'approche du lieu de
mouillage et l'action de mouiller.
L'approche du lieu
de mouillage : Voir dans info
pratique - les trucs de Banik, l'article
sur l'approche pour la prise d'un coffre. C'est la même façon de
faire.
L'action de mouiller:
Article à venir.
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