Comment tenir un
cyclone dans un trou de mangrove :
13 juillet 2005. Le centre du cyclone "EMILY est passé à 28 milles de Tyrrell Bay sur
l'île de Cariacou où nous avions trouvé refuge. C'est la première
fois que nous vivons le passage d'un cyclone très près de Banik.
Nous avions préparé le bateau de notre mieux pour "accueillir" le
monstre. C'est le sujet de cet article qui parle de ce que nous avons fait et
de ce que nous aurions
dû faire. Heureusement EMILY était un petit cyclone de classe 1
(l'échelle va jusque 5 du plus faible au plus fort). Ça nous a
permis de vivre, en quelque sorte, une répétition générale pour le
jour où nous en
rencontrerons un plus gros. (Ce qui n'arrivera jamais nous
l'espérons). Nous avons déjà fait un long récit sur nos sensations et la façon
dont on a vécu le déroulement du compte à rebours jusqu'à l'arrivée
du cyclone, puis notre état d'esprit après son passage et ce que
nous avons vu des dégâts occasionnés alentours. Ces 3 articles ont été publiés dans les
cahiers de
voyages de Banik 48 heures après l'événement. Nous ne
reviendrons donc pas sur ces parties. Nous n'abordons ici que
l'aspect technique de la préparation.
Certaines actions peuvent paraître des détails mais nous vous
conseillons de tout vérifier et de tout mettre en œuvre. Il y a
ceux qui se donnent toutes les chances de s'en sortir et les
autres, optimistes inébranlables ou inconscients de la réalité
des forces qui vont venir les taquiner.
Choisir un trou à
cyclone :
Il y a des endroits qui sont plus réputés
que d'autres. Dans le cas d'un cyclone il faut choisir le
meilleur abri de la région sans hésiter à parcourir des dizaines
de milles s'il le faut. Il est illusoire de croire que l'on est
à l'abri derrière une large barrière de corail ou si on est
entouré d'îlots bas. La mer peut monter de plusieurs mètres
juste sous l'effet de la dépression atmosphérique. On peut se
trouver alors comme en pleine mer alors qu'on se sentait à
l'abri derrière une protection de la hauteur d'un homme. On
subit alors directement les vagues qui font aussi plusieurs
mètres de haut, simplement gonflée par l'effet du vent. C'est
comme ça que des cargos se retrouvent sur la place du village.
Un bateau pays
s'est installé dans la mangrove, le nez dans les
palétuviers |
Un trou entouré de mangrove a
l'avantage de présenter un gros amortisseur (les
palétuviers) si par malchance un monstre de cyclone
de classe 4 ou 5 déplace le voilier en hauteur et en
longueur. C'est mieux que d'être déposé sur un quai
ou la place du village.
En général on peut se
rapprocher à toucher les palétuviers. Il est
préférable de mettre l'étrave vers les arbres pour préserver
l'appareil à gouverner en le laissant en eau libre. Cette
configuration, c'est pour le cas où les ancres
résistent et qu'on reste en place. Si on grimpe aux
arbres ça n'a plus beaucoup d'importance.
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Se préparer à rentrer dans le trou à cyclone
:
L'espace peut être
encombré ou réduit par des bateaux en train de manœuvrer. Ça peut
être donc compliqué de rester un moment au milieu tout en réalisant les
manipulations pour mettre l'annexe à l'eau (surtout la Banikette
coincée sur le pont quand elle n'est pas sur bossoirs). Quand on a le temps et la place
à l'extérieur du trou à cyclone comme c'était le cas pour nous
à Tyrell Bay, il est préférable de mettre l'annexe à l'eau et de rentrer avec le
dinghy en remorque,
prêt à
intervenir. Nous n'avions pas mis le moteur hors bord car notre annexe
se manœuvre très bien avec de bonnes rames et nous ne voulions pas être
gênés par le moteur lors des manipulations de chaîne qui se font par
l'arrière de l'annexe.
C'est l'occasion de faire une parenthèse pour
signaler que l'installation d'une bonne protection en alu ou en inox
avec un système de chaumard permet de protéger le tableau arrière de
l'annexe... C'est qu'on en manipule des mètres de chaînes quand on
veut résister à un cyclone...
Sortir une longue amarre qui permettra de
placer rapidement un point fixe dans la mangrove à l'endroit qu'on
aura choisi. C'est très avantageux d'avoir une amarre en
polypropylène qui est une matière qui flotte. Ça permet de pouvoir
la lâcher, de la récupérer à la gaffe, d'éviter de la prendre dans
l'hélice en reculant etc...
Banik a un mouillage arrière à poste, prêt à
être largué. Ça facilite les manœuvres. La plupart du temps il
faudra préparer un premier mouillage prêt à être largué par
l'arrière. Vous en mettrez deux ou trois autres ensuite.
Installer les pare battages n'est pas inutile
si vous arrivez dans un endroit encombré.
Rentrer dans le trou à cyclone.
Celui de Tyrell Bay se compose de deux
parties.
Un premier bassin à peu près circulaire avec 3 mètres d'eau
. Tous les quillards et les gros bateaux se mettent là. C'est très
encombré.
Une deuxième partie qu'on ne peut atteindre qu'en
tournant dans une chicane avec un seuil qui limite le passage aux
bateaux qui calent entre 1,30 et 1,50 mètre maximum en
fonction de l'heure de la marée.
Banik qui est bien chargé cale 1,20
mètre, dérive relevée, et nous n'avons pas eu de problème pour rentrer en serrant
bien (à les toucher) les palétuviers à bâbord dans le virage.
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Nous
approchons de la mangrove. Nous découvrirons bientôt
l'entrée du trou à cyclone au Nord de Tyrell bay. Ce
que nous remarquons déjà en voyant le nombre de
mats, c'est que la première partie est déjà bien
occupée. |
Choisir sa place:
Quand c'est possible, il ne faut pas hésiter à
choisir sa place.
On peut déjà réfléchir à la probabilité de la
direction des vents.
En hémisphère Nord, si le cyclone se déplace d'Est en Ouest et que
son centre passe à votre Sud vous aurez des vents plutôt du secteur
Est. S'il passe au Nord de votre position vous aurez plutôt des vents du secteur
Ouest... En hémisphère Sud c'est l'inverse. Si l'œil passe sur vous ça n'a pas grande importance, le vent
viendra dans un sens puis dans l'autre. Le but est de mettre le bateau le plus possible dans l'axe du vent.
Il offre ainsi moins de prise qu'en présentant son flanc. Lors
du passage d'EMILY, nous
étions à sec de toile, il n'y avait plus rien dans le mat, on avait
dégréé toutes les voiles, ça ne nous a pas empêcher de mettre les
hublots de coque dans l'eau sous les rafales qui nous prenaient par
le coté...
Choisir sa place en fonction de la
configuration géographique.
- Si dans le bassin où on trouve refuge, il
y a des zones de mangrove et des zones de côte "dure" (même une
plage est considérée comme dure) il faut évidement se mettre du
coté de la mangrove. Si rien ne tient et qu'on est emporté, la
mangrove est plus souple que n'importe quoi d'autre. S'éloigner
des pontons ou des quais qu'on laissera à plus de 200 mètres.
- Il faut beaucoup de distance dans l'axe du bateau pour pouvoir
étaler toute la longueur de vos chaînes. La quantité de chaîne qui reste à
bord est inutile et au plus fort de la tourmente on se dit que si on
avait pu on en aurait encore mis plus.
- S'il y a des recoins, des angles dans la mangrove, on peut peut-être
s'y cacher et y être un peu plus à l'abri sinon du vent ou de la mer en tout cas
des autres bateaux.
Essayer en effet d'éviter les concentrations de bateaux. Ce sont
souvent les autres bateaux les vrais dangers.
Prendre sa place:
Pendant que le barreur maintient le voilier sur place
à l'écart de l'endroit choisi, un équipier descend dans l'annexe avec
l'amarre en polypropylène. Il plante le nez de l'annexe à l'endroit
ou il veut amener le voilier par la suite. Il faut attacher l'annexe à une
branche et jouer ensuite à Tarzan en marchant sur les racines de palétuvier
pour s'enfoncer un peu dans la mangrove et aller chercher les plus
gros troncs. C'est impressionnant comme le bois est raide et semble
dur. Ça rassure. Ça semble inarrachable. En rejoignant le bateau,
l'équipier étale l'aussière sur
l'eau vers le voilier.
Erreur
d'appréciation de notre part: Lors d'Emily, nous avions mis l'arrière de
Banik à la mangrove car il nous semblait plus facile de manipuler les
mouillages à l'avant du bateau qui est équipé de gros taquets, d'une
bitte inarrachable, du guindeau... et les chaînes sont déjà à cet
endroit. Si c'est à refaire nous mettrons l'avant du bateau vers la
mangrove: C'est un endroit plus renforcé et on ne risque pas
d'endommager le safran.
L'argument des manœuvres de
mouillage plus faciles par l'avant ne tient pas car nous avons fini par aller poser
toutes nos ancres à la main. Pour les remonter quand c'est fini, on se lâche de la mangrove et on
fait pivoter le bateau pour travailler depuis l'avant avec le
guindeau et les daviers.
On place donc le bateau dans l'axe qu'on a
choisi. On avance doucement au moteur en larguant le mouillage arrière et on
vient récupérer l'amarre qui flotte attachée à la mangrove. Tenu
ainsi devant et derrière, on préserve sa place et on a la
possibilité de commencer les vraies manœuvres d'amarrage.
Les manœuvres
d'amarrage:
Placer le bateau à la position choisie en
réglant l'amarre avant et le mouillage arrière. Certains
préconisent d'enfoncer le nez du bateau dans la mangrove. Ça
permet de bien le serrer dans les arbres qui jouent aussi le
rôle d'amortisseurs. Nous ne retiendrons pas cette option car le
bateau prend de grands coups de gite et nous n'aimerions pas
plaquer les tubes des enrouleurs dans les branches ou risquer de
plier le balcon. La prochaine fois, nous nous placerons l'avant
vers la mangrove mais en restant pour le moment à près de 5
mètres des arbres.
S'amarrer dans la mangrove:
Le minimum est de mettre deux amarres vers
l'avant dans l'axe du bateau et quatre amarres latérales (2 de
chaque coté au cas où l'une cède). Il ne faut pas hésiter à
aller chercher des gros troncs à l'intérieur de la mangrove.
Faire un tour mort et un nœud de chaise que l'on pourra
toujours dénouer même s'il a été souqué à fond.
Voici ce que l'on a constaté avec les
amarres latérales :
Nous avons fait une erreur en ramenant les amarres sur les
taquets latéraux situés à 1/3 et 2/3 de la longueur de la coque.
Nous pensions répartir ainsi les efforts sur plusieurs taquets.
L'inconvénient est un effet de rapprochement du bateau vers la
mangrove quand le vent violent pousse sur le coté de la coque.
Les amarres retiennent le bateau sur le coté mais avec un angle
ce qui génère aussi une traction vers les arbres. On rentre
alors dans la mangrove avec les effets indésirables des branches
qui s'invitent à bord. plus ou moins violemment.
Ce qu'il faut faire, à notre avis :
Pas d'amarres en milieu de coque. Fixer les amarres latérales
sur les taquets d'étrave (si le bateau présente son étrave aux
arbres) et les fixer le plus loin possible sur le coté dans la
mangrove (au moins 20 mètres) pour ouvrir au maximum
l'angle avec l'axe du bateau. (Se rapprocher le plus possible
des 90°).
Pendant Emily, sous l'effet du vent de travers, et à cause de
ses amarres latérales prises sur le coté de la coque et non à
son extrémité, nous avons reculé de 3 mètres vers la mangrove en
tirant inutilement sur nos ancres et en mettant en danger nos
panneaux solaires.
Placer les ancres.
Nous avons mis trois ancres pour tenir
Banik à l'écart des arbres. C'est un nombre minimum. Nous les
avons placées toutes les trois en annexe avec beaucoup de soin.
Malgré cela, une des lignes n'a pas croché du tout et nous avons
tenu par les deux autres. (Nous soupçonnons un catamaran de
location d'avoir déplacé ce mouillage en venant mettre son ancre
au dessus des nôtres et en reculant trop vite, sans étaler sa
chaîne).
La ligne principale, la plus longue, celle qui tient le mieux
théoriquement, est placée dans l'axe. Les deux autres sont
espacées d'une quinzaine de mètres de part et d'autre. En fait
l'espace entre les ancres est très faible et les ancres
travaillent en principe ensemble. C'est le but recherché.
Pour poser une ligne de
mouillage voici comment on procède:
- On fixe à la chaîne un
cordage égal à la longueur de la chaîne plus dix
mètres. Si le cordage normalement affecté à la
ligne de mouillage pour prolonger la chaîne est
trop court on peut nouer une "rallonge" qui ne
servira que pour la manœuvre de pose. Si le
cordage normalement affecté à la ligne de
mouillage pour prolonger la chaîne est plus long
que la chaîne augmenté de dix mètres, faire une
marque à la longueur dite. Cette marque servira
à savoir à quelle distance du bateau on doit
mouiller quand on sera dans l'annexe.
- Charger le mouillage dans
l'annexe. On ira sous l'étrave pour utiliser les
daviers. On fait descendre l'ancre délicatement
dans le fond de l'annexe, ce n'est pas le moment
de la transpercer (vu réellement sur un bateau
voisin ou régnait une certaine effervescence) puis descendre
toute la chaîne qui fait un tas au dessus de
l'ancre. Refaire le tas dans l'autre sens pour
avoir l'ancre au-dessus de la chaîne. Prendre
ensuite tout le cordage et aller rejoindre
l'arrière du bateau. Un équipier prend le
cordage au niveau de la marque. Une autre
personne s'éloigne avec l'annexe en laissant le
cordage se dévider au fur et à mesure. Quand il
est tendu et entièrement dans l'eau, c'est
la distance à laquelle il faut mettre l'ancre. Déposer
l'ancre au fond et maintenir la chaîne.
L'équipier à bord tire alors le cordage pour
ramener doucement l'annexe ce qui permet à celui
qui pose la chaîne de bien l'étaler sur le fond.
- Une fois la manœuvre
faite on amarre solidement le cordage et on
démarre le moteur. Marche avant lente. On fait
accrocher le mouillage. Quand on est sûr que ça
tient, un bon coup de moteur nous le confirme,
ce sera bon pour le moral au plus fort du
mauvais temps. En général on a ramené la
chaîne à quelques mètres du bateau mais on a
encore du cordage pour tourner la ligne sur un
fort taquet ou un gros winch.
Les lignes de mouillage principales sont montées
avec 40 à 50 mètres de chaîne. Si la manœuvre
décrite ci dessus est réussie, on s'arrange
ainsi pour amener la chaîne bien étalée jusqu'à
quelques mètres du bateau. On pourra même
l'amener au chaumard en relâchant un peu de
cordage fixé à l'avant dans la mangrove. Ça
évite que des malotrus, qui dérapent, qui
viennent prendre leur safran ou leur hélice dans
votre ligne, ne la coupent au couteau sans
vergogne car c'est chacun pour soi et que l'
ancre que vous perdez, ils n'en ont rien à
faire. (Vécu par des voyageurs français lors du
passage d'EMILY).
- Faire la même manœuvre
pour poser les autres lignes de mouillage. Pour
faciliter le placement des ancres par rapport à
la première, nous mettons une petite bouée fixée
par un orin à la première ancre posée. Cependant nous
ne laisserons pas l'orin qui peut être un piège
à hélice pour les autres bateaux. Encore une
fois, le danger c'est le bateau qui emporte nos
propres mouillages. L'orin sera donc un cordage
qui passe en boucle et qu'on enlèvera quand
toutes les manœuvres seront finies.
Pour tendre les lignes de mouillage à l'aide du
moteur il faut auparavant donner du mou sur les
lignes déjà en place. C'est évident.
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Les réglages :
Quand tout cela est fait on replace le
bateau à l'endroit qui nous convient (de 3 à 5 mètres de la mangrove)
On règle la dizaine de cordages qui reviennent sur les
différents taquets du bord. Il est préférable de ne pas
être trop bridé s'il y a de grands mouvements d'eau.
Tous les cordages doivent être bien séparés, bien lovés, le
surplus de corde maintenu par une petite garcette sinon tout
s'envolera.
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Pendant la mise
en place des mouillages, toutes les manœuvres
s'emmêlent et forment un joyeux B..... |
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Il
est important de tout ranger. Il faut que tout soit
clair pour agir rapidement durant la tourmente et la
nuit.
Dans la deuxième
zone de Tyrrell baie, la largeur du plan d'eau n'est
pas importante. Nous n'avions pas pu mettre dans
l'eau la totalité de la longueur des chaines. Nous
aurions pu aussi placer les ancres dans les racines
des palétuviers en face. Ca aurait encore mieux
tenu. |
Dégréer le bateau :
Avant un cyclone, c'est le grand calme on a le temps de bien
se préparer. Après ce seront les bourrasques infernales et il sera
trop tard pour agir. Il faut enlever tout ce qui peut avoir une prise au
vent. Et en premier lieu les voiles : grand voile et voiles sur
enrouleurs. A Cariacou, les trois voiliers qui
avaient laissés leurs génois sur enrouleur ont perdu
leur génois. Ils ont bien failli perdre leur mat
aussi car la voile qui s'est déchiré par le haut
s'est déroulée progressivement. Avant de partir en
lambeau, la surface de toile qui bat furieusement
secoue le mat comme un prunier. Celui-ci peut
rentrer en vibration, sortir de son logement, se
plier, tomber, blesser des gens à bord et sur les
bateaux à côté.
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Sur le portique,
on a emballé les feux de route et les antennes GPS |
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Nous sommes montés au mat
pour ficeler sur toute sa longueur, avec des
garcettes, les drisses extérieures.
Nous n'avons pas démonté les
panneaux solaires. Ils sont solidement fixés dans un
cadre en inox. Ils ont résisté à des vents de 75
nœuds mais nous avons regretté toute la nuit de ne
pas les avoir retirés du portique. Il n'aurait pas
soutenu un cyclone de classe 4 ou 5 avec des vents
de 150 nœuds.
Nous avons rentré tout ce qui
se trouve sur le pont, dans les balcons etc... Nous
avons remplis le cabinet de toilette avec les
voiles, les écoutes, les pare battages etc...
Nous avons monté l'annexe sur
le pont et l'avons solidement ficelée même si elle
nous semble bien lourde. Des témoins de YVAN à
Grenade ont bien vu un catamaran de 40 pieds
s'envoler et retomber sur le pont de leur bateau...
Alors une petite annexe...
Avec un fardage réduit au
minimum, nous avions une gite à mettre les hublots
de coque dans l'eau.
Des bateaux coulent en se
remplissant d'eau par le cockpit. |
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Les glènes
de drisses sont ficelées autour du mat
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Les drosses
d'enrouleurs sont serrées autour des tambours
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Le moteur
hors bord est mis à l'abri des pluies diluviennes
sous deux épaisseurs de sacs poubelle
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Quand tout est
prêt...
Quand tout est prêt on cherche ce qu'on
peut encore faire.
On peut alors préparer le sac d'évacuation
étanche avec les papiers,
l'argent, l'ordinateur portable... Avoir aussi à portée de mains, les gilets de
sauvetage ou la combinaison de plongée. Il est impossible de nager
dans un cyclone.
Et puis on pense aux boites dorade, on
démonte la manche à air, on calfeutre le passage avec des sacs
poubelle et du scotch d'emballage...
Vous aurez vous même toute l'imagination
nécessaire pour vous occuper encore jusqu'à l'arrivée de la
bête.
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La soirée avance,
tout est calme, Banik et son équipage attendent
comme les autres...
L'ambiance est lourde. |
EMILY nous a surpris en fin de soirée, en
train de prendre un savoureux cocktail dans le cockpit. Ce
breuvage nous a donné un bon coup de fouet pour tenir toute la
nuit qui a suivie...
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Le lendemain
matin tout était fini. L'eau de la mangrove s'est
calmée. Seul témoignage de l'agitation de la nuit :
C'est devenu de la soupe dans laquelle se perdent nos
mouillages.
Nous constaterons plus tard que les maillons de la
chaîne qui a le plus travaillé se sont allongé de 10% ce
qui l'empêcha ensuite de fonctionner correctement dans
le barbotin du guindeau. |
Conseils préventifs:
- Suivre la météo tous les jours en saison
cyclonique.
- Connaître tous les trous à cyclone du coin
: Y rentrer par beau temps pour voir la
configuration.
- Mettre une protection sur le tableau
arrière de l'annexe pour la protéger des manœuvres de chaîne
- Avoir à bord au moins 3 mouillages
complets de la taille du mouillage principal. On ne compte pas
les petits mouillages arrière ou les ancres d'appoint
- Un des dangers le plus important sont les autres bateaux.
Méfiez vous spécialement des bateaux de location. Ils
sont rarement bien équipés en matériel de mouillage, leur équipage
est souvent dépassé par les évènements dès que le vent atteint
40 nœuds.
- Avoir à bord un stock de ravitaillement :
nourriture et
boisson car après un cyclone on ne trouve plus rien dans un pays
ravagé.
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Ne
sous-estimez pas la force d'une tempête tropicale ou
d'un petit cyclone. Ce gros trawler qui vient d'être
renfloué, a coulé la nuit du passage d'Emily. Il était
mouillé dans la baie et le vent venait de terre.
Cependant le fetch de 100 mètres a suffit à générer des
creux de 2,50 mètres dans la baie de Tyrell.
Le skipper a été retrouvé miraculeusement par un cargo
le lendemain. Il était dans sa survie à 30 milles de là. |
Un témoignage qui
nous fait plaisir:
20 août 2007
Bonjour,
Actuellement en
Martinique, je viens d'essuyer le cyclone Dean à bord de mon
voilier la semaine dernière. Nous nous en sortons sans dégâts
alors que je n'y étais absolument pas préparé :J'ai juste eu le
temps de lire votre page sur le sujet : "Tenir un cyclone"
et d'appliquer vos conseils avisés. Je ne peux donc que vous
remercier pour le temps que vous avez consacré à ce site.
D'ici quelques jours je
vous transmettrai un message plus détaillé faisant le point sur
les différents aspects techniques de la chose mais je souhaitais
au plus tôt vous adresser mes remerciements et vous informer que
votre site a largement contribué à sauver 2 voiliers (le mien et
celui d'un collègue).
A bientôt donc, Merci
encore,
Stéphane DEFOS
Lire
l'info mouillage sur Tyrrel
Bay
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