Le livre de Bord de Banik:
Spécialement conçu
pour noter toutes les 3 heures les paramètres donnés par le GPS et les informations constatées
dans l'environnement. Un mélange de toutes ces données permet de reprendre à l'improviste
une navigation à l'estime dans les meilleures conditions.
Il vous est sûrement
facile de réaliser une page de ce genre que vous personnaliserez avec
un tableur.
Sinon, un modèle de ce document vous est proposé en fichier .xls et .pdf
sur le CD de Banik.
voir la rubrique banik.org anisation
(barre d'icône en bas) ou clic ici
Ce modèle contient toutes les informations nécessaires
sur une seule page. Nous le photocopions recto verso en décalant un peu la page
pour laisser un maximum de marge, du coté ou on perfore les trous, pour faire la
reliure à l'aide des petits boudins. Toutes les informations d'une journée
tiennent sur une page. Ce qui limite la
taille des livres de bord. Toutes les 4 ou 5 feuilles, on glisse une feuille
blanche dans le paquet (avant de réaliser la reliure) pour avoir la possibilité de noter
des informations générales (faits divers, rencontres, bonnes adresses etc.
...) qui ne sont pas des données de navigation.
Ce modèle est conçu pour la grande croisière:
On note les informations en gros toutes les 3 heures, 24
heures sur 24. C'est pourquoi il y a 8 lignes de données associées à 8 lignes
d'observations:
Les données: On mélange les données classiques et
celles proposées par le GPS. Voir l'intérêt
de la chose et les explications au chapitre: Le GPS:
naviguez malin
=> L'heure: On note
l'heure de l'observation en heure locale.
Lorsque que nous naviguions au sextant, nous avions l'habitude de garder l'heure
TU comme référence à bord car c'est cette heure, notée sur le livre de bord,
qui sert de base aux différents calculs pour déterminer la position. Maintenant nous utilisons l'heure locale, (qui change plusieurs fois pendant une
transat durant laquelle on se décale régulièrement d'une heure). C'est plus
agréable, cela colle plus à la réalité, et on s'habitue doucement au
changement d'heure. C'est un changement apporté par la navigation au GPS.
=> Le Baromètre: Nous n'utilisons pas cette colonne
car nous avons la chance de posséder un baromètre enregistreur qui est bien
pratique pour visualiser les variations d'un coup d'œil. Mais c'est comme tout,
il peut tomber en panne, nous recopierons alors les chiffres du petit baromètre à
aiguille. L'intérêt principal est de pouvoir remarquer les évolutions (à la
hausse ou à la baisse) du baromètre.
En gros: 1020 mb et plus on se trouve dans un régime anticyclonique. 1010mb
et moins on se trouve dans un régime dépressionnaire.
Mais ce qui est le plus important: C'est de surveiller les variations de
l'aiguille sur une base de 3 heures:
Une baisse de 2 à 3 mb en 3 heures signifie une forte probabilité d'aggravement
du temps.
De 3 à 5 mb : C'est une perturbation importante qui approche.
Plus de 5 mb en 3 heures: il se prépare quelque chose de pas ordinaire.
=>Le ciel: L'observation
du ciel donne également des informations précieuses sur l'évolution du
temps. Nous notons son aspect sur une échelle de 1 à 8. Un grand ciel bleu
sans le moindre petit nuage sera noté 8/8. Si il y a moitié de surface bleu
et moitié de nuages, on note 4/8. etc...
Pour simplifier certains se contentent d'inscrire: bleu, nuageux ou
couvert...
ciel :
4/8, visi : 7 milles, mer : plate. |
|
=> La visibilité:
Exprimée en mille. C'est très difficile de
l'estimer visuellement. On peut voir très loin, par exemple, après le
passage d'un front froid qui a comme "laver " l'atmosphère de ses
impuretés. On se trompera souvent dans l'estimation de la distance visible.
L'intérêt de cette colonne est d'aller régulièrement regarder l'horizon,
de ressentir l'ambiance extérieure... A force de le faire, on associe des
observations, parfois imperceptibles, à des évolutions possibles et
cela aiguise le "sixième sens".
=> L'état de la mer:
plate, calme, belle, agitée, très agitée, creuse, forte, très forte,
énorme... Mêmes remarques sur l'observation que pour le paragraphe ci
dessus. Il est intéressant de noter parfois la direction de la houle... Cela
peut indiquer le sens du vent à quelques centaines de milles de la ou on se
trouve.
=> Le vent: La
c'est facile de noter une indication précise: Direction et force... Elles
sont données par les instruments du bord mais il faut s'habituer à les
estimer en levant le nez de la table à carte. Pour mettre la tète face au
vent il faut équilibrer la pression (ou le bruit) dans les deux oreilles. On
tourne la tète de gauche à droite en réalisant des gestes de moins en moins
larges et on s'immobilise face au vent. Il ne reste plus qu"à regarder
la direction sur le compas. Je rappelle que l'on indique la direction d'ou
vient le vent et pas ou il va. (A l'inverse de ce qui est dit pour le
courant). La force est notée en référence à l'échelle Beaufort que tout
le monde connaît.
=> L'allure:
Prés serré, vent de travers, ou vent arrière etc... La dérive due au vent
est directement en rapport avec l'allure du voilier... C'est une information
dont il faut tenir compte lorsqu'on fait de la navigation par estime.
=> Le loch: C'est
un instrument obligatoire à bord même si on possède un GPS. Il totalise les
milles parcourus. On peut déduire la vitesse du bateau, exprimée en nœuds,
en regardant combien de milles sont parcourus en une heure.
=> La vitesse en surface:
donnée par le speedomètre est un élément intéressant à comparer avec la
vitesse "sur le fond" donnée par le GPS. Voir l'intérêt de la
chose et les explications au chapitre: Le GPS:
naviguez malin.
=> La vitesse GPS: C'est
la vitesse donnée par l'instrument (en général c'est la valeur GS: Ground
Speed) que l'on compare avec la vitesse du speedomètre pour en déduire les
courants. Voir l'intérêt de la chose et les explications au chapitre: Le GPS:
naviguez malin.
=> Cap Compas:
C'est le cap qu'on lit au compas de route utilisé par le barreur. Quand le
voilier est bien réglé sur sa route, le cap est vérifié au GPS. S'il on
est dans la bonne direction, vers la destination, on note
alors le cap compas du moment. C'est le cap que le barreur suivra si le GPS ne
fonctionne plus et que les conditions extérieures ne changent pas.
=> La route GPS:
C'est la route que le voilier est en train de faire par rapport au fond (en
général c'est la valeur TRK: Track). Cette valeur est forcément différente
que le cap lu au compas car celui ci est affecté par la dérive, le
déclinaison et la variation.
=> Latitude et Longitude:
A partir d'une position précise du voilier et avec tous les éléments notés
sur la même ligne il est facile de mener le bateau sans GPS au point de route
visé. En cas de panne de l'instrument magique, cette position est le point de
départ de la navigation à l'estime qui intégrera tous les paramètres
notés.
=> Le nom du waypoint visé:
Un nom est plus court à noter sur la ligne que de longues coordonnées
(latitude et longitude). C'est donc plus bas sur la page que l'on a la place
de noter, pour mémoire, 3 noms avec les coordonnées correspondantes.
=> Le cap GPS à faire:
C'est une information précieuse que donne le GPS pour aller au point de route
(en général c'est la valeur BRG). Il faut vérifier que le TRK reste égal
au BRG... et si ce n'est pas le cas ou si le BRG varie au fil du temps, il
faut réagir à la barre... Voir les explications au chapitre: Le
GPS:
naviguez malin.
=> La distance restante:
entre la position présente et le point de route. (c'est la valeur RNG:
Range). On peut donc déduire le temps qui reste (le GPS le donne aussi) ou
une stratégie de route si le point est situé au vent...
Les observations
: peuvent être très diverses mais toujours en rapport avec
les conditions de temps, la marche du voilier ou des éléments remarquables
permettant d'affiner la navigation:
=> Le phare du rocher au
Fourreur sur l'île de Sainte Lucie par le travers...
=> Changement de route après avoir passé le Cap
Gibraltar...
=> Prise du 2éme ris dans la GV + 8 tours dans le génois lourd.
=> Lignes grains noirs à l'horizon vers l'Ouest.
=> houle de face: le bateau tape est s'arrête dans les vagues pentues...
Les informations du genre de celles ci dessous, sont plutôt
consignées dans les commentaires généraux:
=> Avons croisé le cargo américain Green Range qui
se rend en Afrique: Conversation VHF, il nous donne la météo.
=> Avons péché une belle dorade coryphène: une partie est mangé au
citron à la tahitienne, une autre, le soir est préparée au four avec une
sauce à l'estragon et le reste est mis en bocaux stérilisé pour les jours
ou on aura pas la même chance...
Les problèmes à régler
à l'escale sont souvent des choses matérielles qu'il ne faut pas
oublier dès l'arrivée ou faire avant de repartir en mer.
J'ai souvent réalisé des modifications ou effectué
des réparations parce que cela avait été noté dans cette petite case. Cela
veut dire qu'au moment ou je l'ai écrit cela me semblait important (c'était
en mer). Ensuite, à l'escale, ce qui est noté parait moins primordial et je
pourrai avoir la tentation de remettre le petit boulot (ou achat) à un autre
jour ... Si je le fais avant de relever l'ancre, c'est parce que c'était
écrit.
Les chiffres du jour:
C'est facile à remplir... En croisière
à la journée, ce sont les seules informations que l'on note (On ne remplit pas
le cadre "Route vers l'étape"). En
croisière hauturière, on note les informations du jour en comptant de zéro
heure à minuit.
=> C'est sympa de clôturer la journée en calculant
la vitesse moyenne, en sachant combien de milles ont été parcourus (c'est la
distance du jour enregistrée au loch), etc...
=> La distance du jour vers l'étape: C'est de combien on s'est rapproché
de l'étape aujourd'hui. C'est différent de la distance du jour parcourue si
on a du faire route dans une autre direction que celle ou on doit aller.
=> La distance orthodromique du jour est la distance mesurée sur la carte
entre la position à zéro heure et celle du voilier à minuit. C'est
différent de la distance du jour parcourue. Cette différence est minime au
portant mais peut être très importante si on tire des bords toute la
journée. On indique le cap réalisé entre ces deux points pour se rendre
compte s'il y a beaucoup d'écart avec la route théorique à faire vers
l'étape.
=> La pèche: c'est sympa de compter les prises ou le nombre de conserves
stérilisées mises en stock...
Route vers l'étape: A
remplir lors de croisière de plusieurs jours.
=> Ca fait combien de temps qu'on est en mer ? Le
deuxième jour de mer à 14 heures ça fait un jour qu'on est parti (si le
départ à eu lieu à 14 heures). Cette ligne sert à éviter de recompter à
chaque fois et de se tromper d'un jour...
=> La distance totale parcourue depuis le départ. On y cumule chaque
jour à minuit la distance parcourue du jour (case juste à coté).
=> La distance totale vers l'étape: C'est le cumul de la case à coté...
donc différent de la case du dessus.
=> Le reste à parcourir est la distance restante jusqu'à l'étape
... Après 20 jours de mer on est content quand cela devient un
nombre à 2 chiffres.
=> Les informations sur l'utilisation du moteur servent surtout à gérer
la consommation du carburant et la fréquence des révisions d'entretien.
Illustration
amusante de la précision du GPS lors du passage au
méridien 180°, celui qui marque le changement de date
Voir le chapitre :
Le GPS Malin
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