Mâter (ou démâter) sous un
pont
Tout ce que l'on a dit
concernant la préparation pour mâter à l'aide d'une grue reste vrai pour la manœuvre
décrite ci dessous. Cette manœuvre peut paraître scabreuse surtout dans nos
régions ou les grues ne manquent pas. Mais il faut savoir que c'est possible,
on l'a fait. Ce système pourra vous être très utile dans une contrée
dépourvue de moyens ... Encore faut-il pouvoir imaginer le faire...
Avant l'opération de matage, il y a un minimum
de préparation des outils, des drisses et haubans... voir le précédent
article: Mater son voilier avec une grue
Mater sous un pont :
L'idéal est de trouver un pont suffisamment
haut (plus haut que le mat) et dans un endroit ou le trafic est réduit pour ne
pas avoir de vagues causées par le passage des péniches ou autre bateau à
fort déplacement. Sur les voies d'eau intérieures on peut essayer de faire la manœuvre
près d'une écluse car les bateaux ralentissent à son approche ...
Cet endroit idéal n'est pas évident à trouver
surtout qu'il faudra souvent plutôt rechercher un endroit relativement discret.
Nous avons maté une fois sous un pont. (A Agde ou Grau du roi ???). L'endroit nous convenait bien. Pas de
passage sur l'eau, peu de passage sur terre, un quai bétonné pour accoster
sous le pont. Seul inconvénient : le mat est plus haut que le pont au dessus de
l'eau. Nous avons un peu cogité, et mis au point la technique suivante :
Le mat est allongé sur le pont du voilier. Le pied du mat est
vers l'avant. Il faut un bon quai sous le pont avec des moyens faciles pour l'amarrage.
En effet il faudra bouger un peu le bateau d'avant en arrière pendant
l'opération. Le bateau est
placé l'avant engagé sous le pont. La verticale du parapet est placé à peu
près à la hauteur de l'endroit sur le mat ou on va fixer le cordage pour hisser.
Cet endroit dépend de la hauteur dont on dispose sous le pont. Plus ce sera
près du haut du mat plus l'opération sera facile.
Sur le pont (celui sur lequel passe la route au
dessus) on va accrocher un solide cordage qui retient une poulie. Choisissez la
plus grosse poulie du bord. En cas de doute allez en acheter une en acier chez
un revendeur de matériel pour le bâtiment. Une autre poulie tout aussi solide
est fixée par une grosse manille à une cadène de hauban latéral. Votre
drisse la plus solide servira à hisser. Elle est fixée au mat, passe dans la
poulie sur le pont qui vous surplombe, redescend dans la poulie fixée à la
cadène et revient au winch d'écoute de foc qui est le moyen de traction le plus puissant que
l'on ait à bord.
Deux cordages on été préparés, fixés au pied
du mât, ils reviennent de chaque coté du bateau sur des poulies attachées aux
cadènes de bas haubans arrière. Cette patte d'oie va permettre de ramener
doucement le pied de mat vers son logement en le tirant vers l'arrière. Le fait
d'utiliser une patte d'oie permet de contrôler le mouvement dans les deux sens
(longitudinal et latéral), de l'arrêter en
fixant les cordages autour d'un winch ou d'un taquet, de le reprendre en
mesurant ses efforts...
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Avec ce système, on peut hisser un mat même si
la hauteur disponible ne permet pas de le saisir à plus de la moitié de sa
hauteur.
Deux personnes compétentes ne sont pas de trop (surtout si le
winch de foc n'est pas selftailing) pour hisser le mat. Il faut bien assurer le
coup sans jamais lâcher la drisse. Le mât monte à peu
près horizontalement si vous l'avez saisi au milieu. Il va s'incliner s'il
n'est pas équilibré. Il faudra alors une ou deux personnes pour maintenir le
pied de mat le temps que celui ci prenne une hauteur qui le garde de venir
cogner le pont du voilier.
Une fois le mat en l'air mais pas encore trop
haut, on bloque le tout pour aller régler l'amarrage. On recule le
voilier pour mettre le parapet un peu
en avant (50 à 70 cm) de l'aplomb du pied de mat. Ainsi, quand le mat sera
vertical, il ne touchera pas le pont routier.
Ensuite tout se fait au winch, en regardant bien
ce qui se passe, on hisse un peu, on ramène le pied de mât vers l'arrière en
raidissant la patte d'oie,
on rehisse, etc..
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Quand on est sur le point de pouvoir mettre le
pied de mat dans son logement, on ne traîne pas. Un solide gaillard le
maintient en place tandis que deux personnes s'occupent de mettre en place le bas
étai. Dans cette manœuvre il serait d'ailleurs impossible de mettre en place
un grand étai à cause de l'angle inférieur du parapet. Puis on fixe les deux bastaques. Une fois ces 3 câbles en
place, on détend la drisse qui a permis de hisser le mat et on recule encore le
bateau de 2 mètres. On ne sait jamais, il pourrait y avoir des vagues et ce
n'est pas le moment de subir des coups de tangage.
Le reste du haubanage est mis
en place dans un deuxième temps.
Au premier plan le bas
hauban avant tribord réalisé en câble souple épissé autour d'une
cosse.
La goupille est en place pour maintenir l'axe du ridoir.
Voir l'article sur
les haubans et leurs embouts |
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un autre article montre en
photos comment on a maté entre deux voiliers en utilisant leurs drisses.
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