Les détails de l'installation des deux génois:

 

Banik est équipé de deux génois sur enrouleur. nous vous conseillons de lire notre réflexion à ce sujet avant de continuer cette page qui décrit l'installation.

 

 

L'étai qui porte le génois léger est fixé tout à l'avant, sur la ferrure d'étrave et il monte en tête de mat. L'étai qui porte le génois lourd est fixé sur une cadène placée sur le pont 80 cm en arrière de l'étrave. La fixation coté mat se situe 50 cm en dessous de la tête de mat. Les fixations de cet étai doivent être réalisées de telle façon qu'elles doivent être aussi solides que la tête de mât et la ferrure d'étrave. Cet étai porte le génois lourd, c'est celui qui sera en charge dans le gros temps, il doit pouvoir résister aux terribles chocs d'un foc déventé qui se regonfle brutalement dans un vent furieux. Sur un pont en acier, c'est facile de percer une fente et d'y glisser une longue cadène jusqu'à la structure intérieure ou elle sera soudée. Coté mat il existe plusieurs systèmes (Nous en décrirons un réalisable par un amateur pour fixer un embout à œil de façon indestructible).

Pour régler la tension des étais et les raidir de façon identique, il faut installer une paire de lattes à trous sur le premier (celui qui est le plus en avant) et un ridoir costaud avec un cardan sur le deuxième.

 Il est impératif que les fixations aux deux extrémités d'un étai qui porte un enrouleur soient réalisés par un système qui joue un rôle de cardan. Sinon le câble a tendance à se dé-toronner et à se rompre au niveau du sertissage.

Il faut d'abord régler le premier étai en choisissant le bon trou sur les lattes. Les pataras, bastaques et bas haubans arrières doivent être détendus au maximum pour placer facilement l'axe de l'étai dans son logement sur les lattes à trous. Puis on étarque les pataras pour mettre la bonne tension sur l'étai hors utilisation de la voile. C'est la tension au repos. C'est tendu, pas "à mort" mais pas mou.
Lorsque, plus tard, la voile sera déployée, on pourra encore augmenter la tension avec les systèmes classiques (palan entre les pataras, ridoir hydraulique etc...)
Répétez l'opération jusqu'à ce que vous trouviez la bonne position sur les lattes à trous: Le mat bien droit, à sa place quand étai et pataras sont tendus.

Ensuite, à l'aide du ridoir, vous raidissez le deuxième étai pour l'amener à la même tension que le premier. Les deux étais doivent avoir la même raideur. Si vous abusez du ridoir, le premier étai deviendra mou... Si vous ne serrez pas assez, c'est le second qui restera mou. Une fois ce réglage fait, si le vent forci, vous raidirez les deux étais de génois en même temps en tirant sur les pataras. On ne touchera plus en principe, au ridoir avant. Par très gros temps (on est alors sous génois lourd enroulé en bonne partie) on peut éventuellement tendre l'étai un peu plus grâce à ce ridoir (mais cela n'a jamais été nécessaire pour nous).

Remarque: La ralingue d'un génois installé sur un enrouleur est tenue tout le long du tube. Il ne se crée donc pas de poches entre les mousquetons si on étarque pas la drisse "à mort". De plus on installe les génois au port pendant une période calme, sans vent... Les winchs d'étarquage peuvent donc être un peu plus petits...
Si les deux drisses passent dans de solides taquets-coinceurs, on y touchera plus pendant des mois... Les génois sont installés une fois pour toute. On pourrait presque supprimer ce(s) winch(s) si on peut étarquer les drisses en les renvoyant provisoirement vers un autre winch le temps de hisser les voiles à poste.

 

Au portant, les écoutes passent par l'extrémité des tangons. Ces deux tubes d'environ 6 mètres de long et 8 cm de diamètre sont encombrants à manipuler sur un pont qui bouge. A cette allure le roulis est souvent désarçonnant et les tangons qui sont passés à l'eau sont nombreux. Il faut donc une installation qui permette de ranger les deux tangons le long du mat, toujours à poste, jamais libérés de leur point d'attache.

Remarque:   Pour ceux qui ne peuvent pas installer ce genre de système, il y a un truc qui consiste à injecter de la mousse à cellule fermée (polyuréthane) dans le tube pour qu'il flotte s'il passe par dessus bord

 

Voici comment nous sommes équipés:

Deux chariots (un chariot pour chaque tangon) coulissent sur le mat dans une nervure. Si le mat ne dispose pas de nervure on installe un rail central ou deux rails un peu écarté de l'avant. Ces chariots sont munis d'une cloche dans laquelle vient se loger l'embout du tangon. (c'est classique). Les chariots peuvent être hissés et redescendus individuellement le long du mat à l'aide d'un petit cordage installé en va et vient. Les tangons sont donc rangés le long du mat, tout simplement en les hissant. (voir la photo).

Un hale-bas est installé pour chaque tangon (un à tribord et un à bâbord): c'est un cordage qui passe dans une poulie fixée au pont à 2 mètres de l'étrave.  Ces hale-bas tirent donc très en avant et restent à poste en permanence. Ils reviennent au cockpit.

Un hale haut (ou balancine) est installé de chaque coté du mat, Il passe dans une poulie fixée sous chaque barre de flèche et revient au cockpit. L'autre extrémité est toujours fixée au bout du tangon même quand celui ci est rangé le long du mat.

Une poulie est fixée de chaque coté du bateau,  sur une patte soudée sur le liston très en arrière. C'est l'emplacement des poulies de retour de bras de spi. Elles servent à reprendre les écoutes de chaque génois vers les winchs du cockpit et sont donc largement dimensionnées

 

Pour mettre en œuvre un tangon, il suffit de:

1) Enlever les écoutes de génois des avale-tout et poulies à plat pont classiques (pour le près) et les passer dans les poulies à l'arrière (celle du spi)
2) venir en pied de mat,
3) accrocher au tangon, le hale-bas qui est prêt sur le pont,
4) accrocher un autre cordage qui servira de hale-bas vers un taquet sur le plat bord en arrière du mat... (L'extrémité du tangon sera donc tenu dans l'espace par une triangulation de trois cordages. Je rappelle que la balancine est déjà à poste),
5) ouvrir le piston de l'embout  de tangon pour y passer l'écoute de génois, l'écoute est libre et coulisse dans l'embout de tangon,
6) détacher le cordage qui maintient l'extrémité du tangon sur le mat,
7) écarter un peu  le tangon d'une main en tirant de l'autre sur le va et vient qui descend le chariot le long du mat.
Avant l'opération, la balancine a été tendue juste ce qu'il faut ce qui fait que le chariot descendant,  le tangon se relève progressivement.
8) revenir dans le cockpit, pour dérouler le génois, et faire tous les réglages de mise en place du tangon: Avant, arrière,  haut,  bas etc...

Un 3ème étai permet d'installer un tourmentin qui est obligatoire à bord au cas ou il y aurait un problème de voile d'avant ... mais ce n'est jamais arrivé. Cet étai (dit "de trinquette") est fixé sur le mat à la hauteur du deuxième étage de barre de flèche. L'effort qu'il implique au mat vers l'avant est compensé par des bastaques fixes. Si l'occasion se présente, nous achèterons un foc à mousquetons de type "solent" qui devrait être plus efficace au près dans le gros temps. En effet , le génois lourd correctement enroulé, mesure la bonne surface, celle qui correspond au temps mais il est situé très en avant. Un foc solent est efficace au près en recentrant la surface de voilure, il permettra sans doute de gagner quelques degrés en cap. Nous l'installerions à poste quand on sait qu'il y a une bonne traite à courir à cette allure dans de fortes conditions...

Quelque fois, sur la zone  des alizés, on est au mouillage sous le vent d'une île... Il y a de la place, on décide de partir à la voile car on sera portant. On installe donc les deux tangons prêt à servir, dépassant de chaque coté du voilier, nous donnant ainsi un petit air de chalutier.
On relève ensuite l'ancre. Il n'y a pas besoin de faire tourner le moteur car le guindeau est manuel (pour le moment), le voilier commence doucement à dériver sur un bord en nous laissant le temps de revenir tranquillement à l'arrière. Il suffit de border l'écoute du génois sous le vent pour qu'il se déroule... Banik prend alors de la vitesse, la barre réagit, nous nous mettons sur le cap... On peut alors dérouler le deuxième génois en y mettant la surface nécessaire à équilibrer le bateau. Beau départ, en silence...


Les derniers conseils:

Il faut éviter de tirer à la manivelle avec un winch,  pour enrouler un foc sur l'enrouleur.  Il suffit de lâcher de l'écoute pour avoir du mou à reprendre. Certes la voile bat un peu, mais si la manœuvre est énergique, cela va vite et préserve l'enrouleur.
Il faut cependant que la bosse fasse un tour autour d'un winch pour éviter qu'elle ne reparte quand on a repris du mou ou pour éviter de se faire emmener quand on le déroule et que tout à coup le vent prend dans un foc qu'on ne sait plus retenir et qui grandit de plus en plus.

Il faut encore moins se servir de la bosse de l'enrouleur pour étarquer le génois (je l'ai vu faire).

 

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