Entretien du mat et du gréement,
vérifications:
Les drisses: Nous parlons principalement des drisses modernes
qui, avec les matières actuelles sont le plus souvent réalisées entièrement en
textile pré-étiré. Si les drisses sont restées un moment inutilisées, elles se sont raidies en s'imprégnant de mousse ou de poussière. On peut les passer à la machine à laver avec un bon savon et un peu d'eau de javel (l'assouplissant n'est pas indispensable). Certains utilisent également, le jet puissant du Karcher. (*) On en profite pour inspecter la drisse, en particulier les points de portage et les extrémités. Si nécessaire, refaire les surliures ou les épissures qui se seraient abîmées.
Usure des haubans :
Pendant qu'on y est ,Vérifier toutes les goupilles de tous les axes. Vérifier que les axes ne soient pas marqués anormalement d'un coté plus que de l'autre. Dans ce cas ça veut dire que le câble ne tire pas dans l'axe. La solution est de rajouter un cardan si le câble est assez court pour cela.
Le vit de mulet et les embouts de bome: Le vit de mulet est une pièce essentielle qui subit des efforts importants. Comment le vit de mulet est il fixé sur le mat ? n'y a t'il pas d'usure au niveau de l'articulation ? Il faut également regarder le mode de fixation de l'embout de bome qui est souvent maintenu par quelques rivets. Si ça prend du jeu, il faut retirer les anciens rivets et en remettre d'autres. Beaucoup d'embout de bome sont équipés de taquets coinceurs à excentrique. Au bout de six mois nos taquets coinceurs portaient effectivement bien leur nom car ils étaient tous coincés en position ouverte. Pour les fermer il fallait un petit maillet. Le dégrippant s'est révélé inefficace pour faire tourner un coinceur en alu sur un axe en inox. Nous avons résolu le problème en retirant l'axe (la encore il a fallu le maillet) et en reperçant le trou de chaque coinceur avec un foret de deux millimètres plus gros. Le jeu important à résolu le problème. A l'autre bout de bome on fixe la balancine de grand voile. Le meilleur moyen est de le faire à l'aide d'un noeud de chaise. Certain mettent une manille ou un mousqueton mais ce n'est pas une bonne idée car, quand on mollit la balancine, la manille cliquette sur sa fixation et c'est très désagréable.
Les barres de flèches: La fixation sur le mat est articulée ou pas. Vérifier si rien ne se dévisse ou ne se desserre. En bout de barre de flèche il y a un système de serrage sur le hauban. Ca permet de maintenir la barre de flèche avec une légère angulation vers le haut qui correspond dans l'idéal à la bissectrice de l'angle formé par le hauban. Cette fixation doit être ferme car le hauban ne doit surtout pas s'en échapper. De plus, sur un voilier de bonne taille on n'hésite pas à monter debout sur les barres de flèche. (Ne serait ce que pour profiter d'un excellent poste d'observation sur le premier étage). Les extrémités des barres de flèches sont souvent très agressives pour les voiles qui s'y frottent. Les génois au près et les GV au portant. Il est indispensable de les protéger avec un fourrage de l'extrémité de la barre. On vend des coque en PVC dans les magasins spécialisés mais nous avons toujours réalisé nos protections avec des bandelettes de toile à bâche soigneusement enroulées et maintenues par une ligature.
Les gorges de ralingue : La gorge de ralingue sur la bome est facile à inspecter et à nettoyer (nous avons du le faire après des jours de vent transportant le sable du désert aux îles du Cap Vert). La gorge de ralingue de grand voile sur le mat est plus difficile à atteindre sur toute la hauteur du mat. Il faut donc profiter de l'avoir à l'horizontal pour le nettoyer à l'alcool. Ca aide pour que la grand voile descende bien toute seule quand on lâche la drisse.
L'enrouleur de génois : Les enrouleurs de bonne marque ne nécessitent pas un très gros entretien. Il n'est pas inutile cependant de passer un chiffon imbibé d'alcool tout le long des tubes ce qui permet de décoller et d'enlever les salissures et de préserver ainsi les voiles. On en profitera pour vérifier les rivets ou les vis (suivant les marques) qui assemblent les tubes. Remplacer les rivets partis ou qui ont pris du jeu. Resserrer les vis qui dépassent au risque de partir complètement ou d'abimer le foc. En principe ou ne démonte pas les différentes pièces d'un enrouleur et les vis en inox ont le loisir de s'oxyder dans l'alu les rendant indémontables. Lorsque nous déposons l'enrouleur (ce qui est rare mais c'est arrivé quatre fois pour prendre des canaux) nous enlevons le tambour et nous démontons la jonction de tube à mi hauteur ainsi que celle du bas. Ca permet de tirer la partie basse de deux mètres et de la replier sur la partie haute en réalisant une large boucle avec l'étai. c'est quand même plus pratique à transporter et ça ne dépasse pas du mat. (l'enrouleur est plus long que le mat). Quand le mat est par terre ça peut être une bonne habitude de démonter au moins ces deux jonctions (même si on n'a pas l'intention de démonter l'ensemble) juste pour faire en sorte que ça reste démontable. Ne placer pas un sac en plastique autour du tambour lors d'un hivernage. Ca condense, ça garde l'humidité et ça s'oxyde... il vaut mieux le laisser au grand air ça résiste à la pluie et ça sèche quand il y a du soleil. Lors d'un hivernage à poste, faite tourner l'enrouleur à la main chaque fois que vous passez à coté, ça évite les collages et grippages. Si vos roulements sont cuits et que vous possédez
un Profurl, vous pouvez les changer à moindre frais. Nous l'avons fait en
trouvant les pièces dans un magasin d'outillage en Malaisie. C'est très
standard partout dans le monde. Pour réaliser le montage et le démontage
nous avons suivi les très bons conseils de Fabrice trouvés à l'adresse
suivante:
(*) Marc souhaite faire une remarque qui est sans doute bien fondée... Attention donc ! Bonjour, je suis un fidèle de votre site,
que je parcours toujours avec un grand intérêt. Mais dans votre article
du 16/12 sur l'entretien du mat et du gréement, une phrase m'a fait
bondir: "Certain utilisent avec efficacité également, le jet
puissant du Karcher". Cordialement, Marc. (Morlaix) Merci pour votre intervention, Marc, on apprend tous les jours !
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