C'est souvent à la fin du printemps ou durant
l'été que les plaisanciers font cette route des Açores vers la Manche. Il y
a ceux qui viennent de terminer la transat retour, et il y a ceux qui sont
venus aux Açores faire une petite ballade durant les vacances.
Les premiers ont traversé l'Atlantique en mai ou juin. S'ils continuent
rapidement leur route ils trouveront sans doute du bon vent portant poussés
par les perturbations venant de l'Ouest. Pour eux pas de problèmes, ils
suivent la stratégie décrite ci-dessous.
Ceux qui aiment traîner dans ces îles superbes, se retrouvent sans s'en
rendre compte en juillet au moment du départ. Ce sera également le cas des
navigateurs faisant l'aller et retour depuis le continent à cheval sur les
mois de juin et juillet. En juillet il est fréquent de trouver des vents de
NE. Donc en plein dans le nez avec au moins 10 jours de prés serré en
perspective.
Il y a ceux qui rentrent en août (c'est ce que nous ferons probablement dans
le cadre de cette croisière 2002). A partir du 15 août on dit que la
malchance de se faire rattraper par un bon coup d'W augmente pas mal... C'est
donc la date limite que nous choisirons pour quitter les Açores.
Nous avons toujours fait le plein de gasoil
avant de quitter Horta et nous nous en sommes chaque fois servi au départ de
ses îles par tout petit temps. Il faut faire alors une route vers le Nord
avec l'espoir qu'une dépression (petite) arrive avec son air froid et humide
mais surtout son vent de secteur Ouest. Normalement cela commence
classiquement par le SW... Il ne faut pas se faire plaisir et partir plein pot
au portant sur une route directe. Il faut avoir en tête que le vent passera
ensuite à l'W puis au NW en fraîchissant. C'est à ce moment la que l'on
sera content de mettre de L'E dans sa route pour ne pas devoir trop serrer le
vent.
Une deuxième raison pour partir plein Nord au départ c'est le courant
général qui porte à L'E et s'allie au vent pour nous pousser vers le golfe
de Gascogne. Faire une route vers un point de route situé autour de 45° N et 23°
W semble être un bon compromis entre ce qui est théorique et ce qui nous
démange de faire. Ensuite on met le cap direct sur la Manche...
C'est large la Manche qui est bordée au N par
les côtes anglaises et au S par la Bretagne:
Il y a l'option du Cap Lizard et du port de Falmouth facile d'accès par tous
temps.
Ou bien on vise les abers bretons pour aller se rafraîchir d'un bon cidre du
pays.
Pour nous qui devons rentrer en Mer du Nord, il y a une troisième option qui
est de viser Saint Pierre de Guernesey. Cette île sympathique nous donne
encore du dépaysement à l'approche de la fin du voyage. Ce choix d'escale
nous fait encore avancer d'une centaine de mille vers notre destination
finale. De plus, en cas de mauvais temps, Saint pierre est situé sur la côte
E abritée par l'île et on peut y arriver aussi facilement par le NW que par
le SW. S'il fait beau on peut laisser le bateau à l'ancre au Sud des jetées
et se rendre en annexe vers le quai des pécheurs pour acheter directement sur
leurs bateaux d'excellents tourteaux bien vivants.
Si on se trouve dans la configuration d'un
anticyclone placé très haut (comme ce fut le cas pour nous en 1997) on se
fait alors toute la route au prés avec un bon NE soutenu. En 1997
l'anticyclone est resté stationnaire un bon moment sur l'Irlande... Au bout de 10 jours
nous en avions assez...
Malgré une position très au large, nous avons abattu vers la Corogne que
nous avions dépassé en latitude et que nous avons rejoint en un jour et
demi. Cette dernière ligne droite au travers nous a permis de nous reposer et
nous avons failli reprendre la route vers la Bretagne en traversant le
Gascogne sans nous arrêter.
Nous ne connaissions pas encore la Corogne, notre pilote donnait des signes de
faiblesse, nous avons donc fait escale dans ce port et nous ne l'avons pas
regretté. (voir le plan dans
Infos mouillage: "l'entrée de la Corogne" ... sur le site de
Banik).
La Corogne est une étape à avoir en tète si le besoin s'en fait sentir.
Attention simplement si le temps est compté: quand on y est, on a du mal à
en repartir, à cause des sympathiques soirées dans la vieille ville mais
surtout parce que l'on devient plus exigeant sur les conditions météo pour
reprendre la mer quand on est au port que quand on est au large et qu'il faut
bien continuer.
voir aussi: la route aller vers les Açores
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