Construire son annexe : Modifier la quille


Il a fallu que nous reprenions le voyage pour que nous puissions faire les premiers essais à Camaret. La Banikette répond bien à toutes nos exigences sauf sur un point. On arrive pas à déjauger avec un moteur de 10 cv. Après une petite analyse du problème, nous avons mis en oeuvre la solution qui est parfaite. En voici les explications.

Les plans de la Banikette sont fournis, avec beaucoup d'autres choses, sur le CD de Banik.

 

 

1

Les premiers essais ont été faits à Camaret (nous n'avions pas de moteur 10 CV en état avant) :

La Banikette est très stable. La coque passe bien dans l'eau à la rame ou poussée au moteur même lorsqu'elle est bien chargée. Son haut franc bord permet de mettre du matériel et 4 personnes sans craindre le chavirage.
Nous voulions en plus qu'elle puisse déjauger avec deux personnes et un peu de matériel. L'idée est de parcourir rapidement des distances de 3 à 5 milles pour rejoindre des zones de pèche ou de plongée.

Et là, déception ! Quand la Banikette commence à prendre de la vitesse, l'hélice du moteur se met à caviter, elle brasse de l'air et ne pousse plus assez pour passer le petit cran entre une coque qui pousse de l'eau (photo  ci-contre) et une coque qui se lève au dessus de l'eau et qui plane. Ce qui fait gagner énormément de vitesse et réduit considérablement la consommation du moteur.

   

2

La recherche du pourquoi de la chose, nous amène à une conclusion :
La quille est assez épaisse et elle se termine par un plat d'environ 5 cm de large et 12 cm de haut.
Comme c'est un endroit qui subit de l'usure quand on traîne la Banikette sur le sol ou les galets, la couche de polyester avait été bien renforcée donnant en plus un petit effet de tulipage.
Bref, ça avait été facile à construire mais ça n'a rien d'hydrodynamique et quand la Banikette commence à prendre de la vitesse, ce plat crée un trou dans l'eau et l'hélice brasse de l'air.
Nous sommes au ponton à la marina de Las Palmas aux Canaries, nous avons du courant électrique: Pas de sentiment : On coupe.
   

3

Au départ je pensais uniquement couper la quille en biais comme sur la photo ci dessus.
En regardant ce que ça donne, ce n'est peut être pas suffisant.
A l'aide d'un disque fin sur la tronçonneuse, il est facile de couper la base des deux flancs pour les rapprocher avec un serre joint.

La forme ainsi obtenue va faire converger les filets d'eau écartés par la pénétration de la quille. Il ne devrait plus y avoir de trou dans l'eau en arrière du tableau.

   

4

Une première petite stratification permet de fabriquer la pointe pendant que le serre joint tient le tout en place.

Pour que l'accrochage soit efficace, il a fallu poncer la peinture et retrouver le polyester dessous.

Il n'est pas facile de préparer un mélange pour si peu de résine. Je n'ai mis que quelques gouttes de catalyseur dans une tasse à café de résine. Les 28° ambiant se sont chargés de faire prendre rapidement la stratification.

   

5

Le décor, la ville toute proche, n'incitent pas aux travaux de résine, mais ce problème nous tarabuste depuis plusieurs semaines maintenant  et il faut le résoudre.

Les  plaisanciers au mouillage viennent amarrer leur annexe au bout du ponton où nous sommes installés. Je remarque bien leur petit sourire ironique quand ils passent près de nous.

Attendez un peu, on va voir ce que ça donne dans quelques jours.

   

6

La nouvelle quille a été façonnée et elle est maintenant entièrement stratifiée avec 4 couches de mat 300 gr.

Il ne faut pas gâcher ce beau travail et une protection est nécessaire pour que le soleil n'accélère pas trop le processus de polymérisation.

Tant pis pour le sweet, c'est tout ce que j'avais sous la main à ce moment là.

   

7

Voici ce que ça donne quand on soulève le voile.

La nouvelle forme n'a plus rien à voir avec ce qui était avant.
Nous avons posé la chute à coté pour que vous voyez bien la différence sur la photo.

Les formes sont particulièrement profilées et nous allons poncer la surface avec soin.

   

8

Nous avons utilisè un morceau de polyuréthane pour boucher le trou à stratifier. Le polyuréthane n'est pas attaqué par la résine polyester.
Le morceau de polyuréthane (couleur rouge sur la photo) est prélevé dans un de ces longs cylindres en mousse vendus pour que les gamins jouent dans l'eau. Ce que certains appellent des frites.
On taille grossièrement un bout à l'aide d'un cutter. Le morceau est enfoncé (en forçant un tout petit peu pour que ça tienne) puis on crée la forme choisie en ponçant avec la disqueuse.

   

9

Un coup de peinture et vite, il faut faire des essais.

J'ai un peu d'appréhension car en fait il peut y avoir un autre problème... Mais dans ce cas je ne vois pas ce que ça peut-être.

Je m'éloigne doucement pour chauffer le moteur et retarder un peu l'heure de vérité.
Demi tour un peu plus loin et cap sur Banik  au mouillage, manette des gaz à fond...

Et la magie opère.

   

10

 

La Banikette se lève au début puis revient à plat sur l'eau, elle n'offre plus de résistance et accélère au point que je dois tenir mon chapeau.

 
   

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17 noeuds affichés au GPS portable...

Regarde la route Baptiste !!...

   

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En voila un qui est content du résultat

 

Les autres articles concernant la construction de l'annexe :

Le cahier des charges de l'annexe.
Rassembler tout le matériel.
Construire la coque.
Stratifier les structures (rigidité)
Compléter l'intérieur.
Terminer les stratifications extérieures.
Changement de chantier

Aménagement des fonds
Encore un peu de gros oeuvre
Modifier la quille
 

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